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ce qu’il faut retenir du débat final entre les huit principaux candidats

A quelques jours des élections européennes, les huit principales têtes de liste françaises ont débattu pendant plus de deux heures ce mardi soir dans l’émission « L’événement « sur France 2 , au cours d’échanges parfois houleux où les candidats n’ont pas toujours retenu leurs coups. Car c’est la dernière ligne droite pour convaincre les Français, alors que les électeurs sont appelés aux urnes ce dimanche pour élire les députés qui les représenteront au Parlement européen pour les cinq prochaines années.

Si le vote de dimanche opposera 38 listes, seuls huit candidats ont été retenus pour le premier débat, à l’issue duquel une deuxième partie du programme a réuni huit autres candidats. Tous choisis en fonction de « leur représentativité (…) et leur dynamique de campagne », s’est défendu France Télévisions. Dans ce premier match, les huit principaux dirigeants ont croisé le fer : Manon Aubry (La France insoumise), Jordan Bardella (Rassemblement national), François-Xavier Bellamy (Les Républicains), Léon Deffontaines (Parti communiste), Raphaël Glucksmann (PS – Place publique). ), Valérie Hayer (Renaissance), Marion Maréchal (Reconquête !) et Marie Toussaint (Les Écologistes). Voici ce qu’il faut retenir de cet ultime débat avant le vote de ce dimanche.

Voir aussi : VIDÉO. Elections européennes : quelle est la place de l’UE dans la vie des citoyens ?

Première passe d’armes entre Bardella et Aubry

Après la défense de Raphaël Glucksmann d’un « Plan Marshall » pour le financement des logements sociaux financés par l’impôt, puis l’appel de Valérie Hayer à investir massivement dans la recherche et l’innovation, une première bataille entre Marion Aubry et Jordan Bardella autour du marché européen de l’énergie, la première accusant le second de user d’un double langage lorsqu’il prétend veulent quitter les règles européennes de tarification de l’électricité. « Lorsqu’il s’est agi de voter contre le marché européen de l’énergie, M. Bardella n’a pas vu l’opportunité de voter contre. » «Nous étions très seuls»plaisanta-t-elle en évoquant le surnom de « Jordan Bardé pas là ». Un mauvais pic chez la candidate RN, dénonçant « jeux de mots ou blagues douteuses ». « Laissez mon nom de famille là où il est » rétorqua-t-il avant de l’attaquer sur elle « illusions anti-nucléaires » qui a mis «nos systèmes énergétiques en grande difficulté», faisant référence à la fermeture de la centrale de Fessenheim.

Bardella prend des coups sur l’immigration

L’immigration a longtemps été propulsée au cœur du débat. Face à Raphaël Glucksmann qui dénonçait le « chaos de l’absence de coordination européenne », la tête de liste macroniste, Valérie Hayer, a défendu l’adoption du Pacte Asile et Migration, qui vise à accélérer le traitement des demandes avec un filtrage aux frontières extérieures de l’Union et un mécanisme de solidarité entre États membres. Le candidat du camp présidentiel veut renforcer Frontex, l’agence de protection des côtes et des frontières, en multipliant par trois le nombre de garde-côtes, soit 30 000 hommes. « pour être encore plus efficace ».

Jordan Bardella, qui a fait l’immigration « massif, incontrôlé » son cheval de bataille, a une nouvelle fois accusé l’UE d’agir « comme une hôtesse pour les migrants ». Le candidat d’extrême droite a été la cible de critiques. Il a notamment été moqué pour sa volonté d’établir « une double frontière »qui envisage de réserver la libre circulation dans l’espace Schengen aux seuls ressortissants européens, une mesure qui s’annonce difficile à mettre en œuvre selon ses opposants. « Comment vas-tu faire ? (…) La double bordure, quand on creuse, c’est vide»» a taclé Marie Toussaint. « L’Europe s’est construite sur un projet qui était de tourner le dos au fascisme »» a-t-elle lancé, ce à quoi le candidat d’extrême droite a peu réagi en dénonçant « la vieille extrême gauche s’abstient ». « Le Rassemblement national et avant vous le Front national, a été créé par d’anciens SS. Alors oui, M. Bardella, vous êtes les héritiers des nazis », » a fortement ajouté Manon Aubry, l’accusant de « utiliser les immigrés comme chair à canon électorale ». Selon le candidat insoumis, « il faut aussi agir sur les causes de la migration, car si vous quittez votre territoire, c’est que vous n’avez pas d’autre choix ».

Valérie Hayer s’en est également pris à Jordan Bardella qui « défend désormais Frontex » alors qu’il n’a pas « jamais soutenu en financement » de l’agence européenne.

Considérer l’immigration comme un « défi existentiel », François-Xavier Bellamy a quant à lui défendu le financement de « murs, infrastructures, lorsque cela est nécessaire et pertinent » protéger les frontières extérieures, en citant l’exemple de la Finlande. «C’est agir contre Poutine»Marie Toussaint a aussitôt rétorqué, accusant la candidate LR d’exploiter la migration.

De son côté, Léon Deffontaines a défendu la régularisation de tous les travailleurs sans papiers cotisants.  » C’est une question de bon sens « .

« C’est surtout comme ça qu’on va faire exploser l’immigration clandestine », a répondu le candidat de la Reconquête ! Marion Maréchal. Le candidat d’extrême droite s’est défendu « un blocus naval en Méditerranée » avec un « coordination des moyens militaires » les pays membres à intercepter les bateaux et à renvoyer les migrants dans leur pays d’origine. Marion Maréchal estime également que l’Union européenne ne devrait pas « plus besoin de donner de l’argent pour l’aide au développement si les pays qui en sont bénéficiaires ne s’engagent pas à reprendre leurs clandestins (…) Mon plan est de dissuader »conclut-elle. « Votre projet est la fin de l’humanité »lui a référé la candidate écologiste Marie Toussaint. « Le risque n’est pas le grand remplacement, c’est le grand réchauffement. »

Lire aussi : Européennes : l’intervention d’Emmanuel Macron jeudi soir peut-elle être sanctionnée par l’Arcom ?

L’écologie, boudée

Si l’écologie avait été évoquée, elle n’aurait concentré qu’une petite partie des discussions. Défendant le Green Deal, dont l’objectif est de parvenir à une Europe neutre pour le climat d’ici 2050, la candidate de la Renaissance Valérie Hayer a annoncé une aide de 7,5 milliards d’euros que la Commission européenne versera à la France dans le cadre d’un plan de relance, qui sera utilisée notamment pour la rénovation de « 500 petites lignes ferroviaires » et d’augmenter le nombre de bornes électriques sur l’ensemble du territoire. Une annonce dont le timing a fait sourire les autres candidats. « Comme par hasard, à trois jours des élections »a notamment déclaré Jordan Bardella.

Alors que l’une des mesures phares du Green Deal est de mettre un terme à la vente de véhicules thermiques neufs en 2035, François-Xavier Bellamy estime que la mesure « aller dans la mauvaise direction ». « Établir cette norme, c’est faire un immense cadeau à la Chine », leader dans la production de voitures électriques. De son côté, Manon Aubry propose une « Impôt européen sur la fortune », pour un bénéfice de 220 milliards d’euros destiné à financer la transition écologique. Le candidat LFI a également dénoncé le « hypocrisies » d’Emmanuel Macron qui «théorisé position sur les normes environnementales, désobéir aux normes sur la pollution de l’air et les énergies renouvelables »avant de revenir à l’action que le camp macroniste dit vouloir « relocaliser notre production » : « Vous apportez du lait de Nouvelle-Zélande, vous apportez des haricots verts du Kenya, vous apportez de la viande du Brésil et du Canada »fit-elle remarquer en se disant « Je suis fier de présider le seul groupe du Parlement européen qui n’a jamais donné la moindre voix en faveur des accords de libre-échange. »

Se démarquer de la France insoumise, Marie Toussaint « estime qu’il est nécessaire d’européaniser les compagnies pétrolières et gazières pour orienter leurs investissements des combustibles fossiles vers des énergies entièrement renouvelables ».

Soulignant que « La moitié des émissions de gaz à effet de serre en France sont liées aux importations »Marion Maréchal veut « faire en sorte qu’on produise à nouveau en France ». Il s’appuie également sur « un gros plan » L’industrie nucléaire européenne, « qui a été saboté ».

Des échanges animés autour de l’Ukraine

Les candidats ont également évoqué les défis de la guerre en Ukraine. Raphaël Glucksmann défend « une industrie d’armement »estimant que les gouvernements européens « n’a pas fait le travail » pour aider l’Ukraine. Il plaide pour davantage d’aide à Kiev et davantage de sanctions contre la Russie. Le candidat PS s’en est pris à Jordan Bardella en dénonçant les relations de son parti avec la Russie, accusant le RN d’avoir « applaudi » à l’annexion de la Crimée par la Russie et soulignant que Jordan Bardella n’a pas voté pour une résolution condamnant la milice russe Wagner « qui a attaqué nos soldats » en Afrique. Le président du Rassemblement national lui a renvoyé la balle en évoquant les liens du PS avec d’autres pays, tout en l’accusant de « crier sur un sujet qui mérite un peu plus de hauteur que cette sorte de bagarre à main ».

Interrogée sur l’envoi de troupes françaises en Ukraine, évoquée par Emmanuel Macron, Valérie Hayer tempère : « Personne ne veut entrer en confrontation directe avec Vladimir Poutine, mais il faut jouer sur le rapport de force »dit-elle en dénonçant  » mensonges «  sur la dissuasion nucléaire.

Pour Marie Toussaint, « Nous devons arrêter la machine de guerre russe »dans « frapper Vladimir Poutine au portefeuille et récupérer ses avoirs russes gelés ». La candidate écologiste sortante a mis en avant son combat au Parlement européen « pour qu’on se libère du gaz russe »en interrogeant Valérie Hayer : « Quand la France cessera-t-elle d’importer du GNL russe ? Il faut appliquer cet embargo”, insista-t-elle. De son côté, Léon Deffontaines a critiqué le candidat de la Renaissance à  » apprécier «  de la guerre en Ukraine pour élargir l’Union européenne à de nouveaux pays de l’Est. Opposé à l’entrée de l’Ukraine dans l’UE, il craint « la fuite en avant de notre industrie ».

François-Xavier Bellamy a défendu la nécessité de donner à l’Ukraine « les moyens matériels, les armes, les munitions dont il a besoin »jugeant que la France n’est pas encore « à la hauteur » absence d’industrie d’armement « suffisamment mobilisé ».

Après avoir botté en touche sur l’Ukraine, Marion Maréchal a fini par dire qu’elle voulait d’abord « renforcer l’armée française ». « Il faut plus de commandes de l’État, il faut délocaliser des secteurs stratégiques comme les munitions. »

Manon Aubry s’est défendue « un soutien financier, logistique, militaire pour que Vladimir Poutine ne gagne pas la guerre »appeler pour « Arrêtez l’hypocrisie » en arrêtant l’importation de gaz russe et en ouvrant « voies diplomatiques ». Manon Aubry en profite pour évoquer la crise à Gaza, rarement évoquée lors du débat. « Nous ne pouvons pas avoir un droit international à géométrie variable. (…) Nous avons pu prendre des sanctions contre le gouvernement de Vladimir Poutine, et à juste titre. Pourquoi ne sommes-nous pas capables de prendre des sanctions contre le gouvernement de Benjamin Netanyahu qui massacre le peuple palestinien ? »elle a demandé. « Qui a attaqué qui »a répondu François-Xavier Bellamy, évoquant l’attaque du Hamas le 7 octobre contre Israël.

Un deuxième débat réunissant huit autres têtes de liste a suivi cette première contestation, au grand désarroi des participants qui auraient préféré le prime time et dénoncé une moindre visibilité. Le deuxième débat devait opposer Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière), François Asselineau (Union populaire républicaine), Jean-Marc Governatori (L’écologie au centre), Guillaume Lacroix (Parti radical de gauche), Pierre Larrouturou (Nouvelle Donne), Jean Lassalle. (Alliance rurale), Florian Philippot (Les Patriotes) et Hélène Thouy (Parti animaliste).

Cammile Bussière

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