Les nouvelles les plus importantes de la journée

Ce qu’il faut retenir du débat entre Gabriel Attal, Jordan Bardella et Olivier Faure

Ce qu’il faut retenir du débat entre Gabriel Attal, Jordan Bardella et Olivier Faure

France 2 avait décidé de bousculer sa grille de programmes, le jeudi 27 juin 2024, afin d’organiser un débat entre les trois grandes forces politiques qui s’affrontent lors des élections législatives précipitées par la dissolution de l’Assemblée nationale.

Pendant près de deux heures, le Premier ministre Gabriel Attal, le président du Rassemblement national Jordan Bardella et le Premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure ont comparé leurs programmes et répondu aux questions des téléspectateurs. Voici ce qu’il faut retenir de cette soirée de débat marquée par quelques tensions et invectives, à trois jours seulement du premier tour.

Qui sera le prochain Premier ministre ?

Si Jordan Bardella devient Premier ministre, son gouvernement sera composé « des visages connus du RN et évidemment des Républicains et des gens de la société civile ». « Eric Ciotti (le président contesté des Républicains) sera appelé à prendre d’importantes responsabilités », a-t-il ajouté, sans préciser à quel poste exactement.

De son côté, Olivier Faure n’a pas donné le nom de la personne qui s’installera à Matignon pour le Nouveau Front populaire. « Il nous faudra une force tranquille à Matignon, une force qui sait où elle va », il a botté en touche, reprochant un peu plus tard au président du RN « Essayer à chaque fois de mettre Jean-Luc Mélenchon au milieu de la pièce ».

Les trois politiques ont d’abord été interrogés sur la manière de réconcilier les Françaises et les Français. Jordan Bardella a souligné la restauration de l’autorité, qui « de l’État, à l’école et dans les rues du pays », il a dit.

Pour Gabriel Attal, le président du RN ne peut pas fédérer et apaiser les Français en « à l’exclusion des binationaux », ni l’un ni l’autre « lorsque nous présentons à cette élection plus d’une centaine de candidats (…) chez lesquels nous avons relevé des propos racistes, antisémites et homophobes », il ajouta.

Des propos qui ont déclenché un violent échange d’armes entre le chef du gouvernement et le chef du Rassemblement national. « Les propos sont faux et archivistiques », a assuré Jordan Bardella.

En retrait lors de ces échanges animés, Olivier Faure a déclaré qu’il souhaitait « que les Français comprennent qu’il y a une voie possible vers la justice, qu’il est possible de ne pas accepter qu’il y ait des gens qui, à travers toutes les crises, parviennent à être toujours plus riches et d’autres qui, à travers toutes les crises, soient ceux qui serrez-leur la ceinture »

Quel soutien peut-on apporter à l’Ukraine ?

Pour Olivier Faure, « il y a des lignes rouges » concernant le soutien de la France à l’Ukraine. Parmi ces lignes rouges se trouve « envoyer des troupes au sol ». « En revanche, s’il s’agit de missiles capables de cibler des infrastructures sur le sol russe utilisées pour bombarder le sol ukrainien, nous y sommes évidemment favorables », a-t-il ajouté. il ajouta.

Sur ce dossier encore, Gabriel Attal s’en est pris au Rassemblement national. « Le message envoyé par Mme Le Pen est clair : si le Rassemblement national gagnait cette élection, il y aurait une forme de contentieux entre le Premier ministre et le président de la République pour savoir qui a le rôle de chef des armées », a-t-il ajouté. a fustigé Gabriel Attal. Il a fait référence aux propos de Marine Le Pen relayés par Le télégrammeconsidérant que le titre de chef des forces armées du Président était « honoraire ».

A lire aussi : Le titre de chef des armées du Président est-il « honorifique », comme le prétend Marine Le Pen ?

« Je ne suis pas venu pour une bagarre avec le Premier ministre », a attaqué Jordan Bardella. « Je ne laisserai pas l’impérialisme russe absorber un État allié comme l’Ukraine », a-t-il déclaré. a-t-il ajouté, avant de préciser qu’il ne souhaitait pas envoyer de troupes françaises en Ukraine.

Jordan Bardella a réitéré sa volonté de baisser « Dès l’été, TVA de 20% à 5,5% sur l’électricité, le gaz, le fioul, l’énergie et les carburants. » Le président du Rassemblement national a également expliqué qu’il allait libérer « la possibilité pour les entreprises d’augmenter les salaires jusqu’à 10% avec en contrepartie que ces 10% soient exonérés de cotisations patronales pendant cinq ans et évidemment jusqu’à trois fois le SMIC. »

Olivier Faure a défendu la proposition du Nouveau Front populaire d’augmenter le salaire minimum à 1 600 euros, qualifiant ensuite Jordan Bardella de« arnaque sociale » cherchant à protéger les intérêts des employeurs.

La majorité présidentielle propose, pour sa part, « la revalorisation systématique des pensions de retraite avec l’inflation. » Gabriel Attal s’est également engagé à ne pas augmenter les impôts.

De son côté, Olivier Faure a assuré que les impôts ne seraient pas augmentés pour la majorité des Français. Le programme NFP promet des impôts plus élevés pour les 10 % les plus riches.

Retrouvez tous les résultats du premier tour des élections législatives 2024

Interrogé sur la place de l’urgence climatique dans le programme du Rassemblement national, Jordan Bardella explique qu’il souhaite « encourager les circuits courts ». Il a également évoqué la création d’un « patriotisme économique avec critères environnementaux ». Sur la question de l’énergie, le président du RN a défendu le nucléaire et les nouveaux EPR et a expliqué vouloir un moratoire sur le nucléaire. « toutes les nouvelles constructions d’éoliennes ».

Pour Gabriel Attal, « Pour avoir une énergie décarbonée et réduire la facture française, il faut investir dans le nucléaire et les énergies renouvelables. »

Le Nouveau Front Populaire propose, « d’ici 2027, mettre 30 milliards par an sur la transition écologique, sur le nucléaire », a déclaré Olivier Faure. « Tant que nous n’aurons pas la capacité d’organiser notre souveraineté énergétique basée sur les énergies renouvelables, nous garderons le nucléaire » il a assuré.

Quelle vision de l’immigration ?

« J’abolirai le droit du sol » a déclaré Jordan Bardella. Interrogé sur la question des binationaux, le leader du RN a assuré qu’il ne souhaitait pas «ne remet pas en cause la double nationalité». « J’ai dit qu’aujourd’hui, alors qu’il fallait accéder aux postes les plus stratégiques de l’Etat (…), avoir une double nationalité pouvait poser problème et nécessiter un renforcement des contrôles. »

Olivier Faure a assuré à Jordan Bardella qu’il devrait  » remercier «  les immigrants, parce que le pays « se tient debout » Merci à eux. « Non seulement on fait le tri entre les Français et les étrangers, mais on l’avait compris depuis longtemps »a ironisé le patron du PS, ajoutant au leader d’extrême droite : « Vous voulez aussi régler le problème des Français. »

Gabriel Attal a axé son propos sur la lutte contre l’immigration illégale et la quête d’une meilleure intégration, tout en soulignant l’importance de la main d’oeuvre étrangère, notamment saisonnière, dans le secteur agricole.

Quelles sont les propositions en matière de sécurité ?

Sur la question de la sécurité, Olivier Faure a notamment expliqué vouloir rétablir la police de proximité.

Jordan Bardella a appelé à un « augmentation sécuritaire et pénale ». Il souhaite également revenir à « L’excuse de la minorité ». L’expulsion des étrangers condamnés est également un objectif du Rassemblement national.

Gabriel Attal a également mis l’accent sur la lutte contre la délinquance juvénile, avec notamment le renforcement de l’arsenal judiciaire. Sur cette question, Olivier Faure estime qu’il y a de bonnes raisons pour que « Nous ne traitons pas un mineur comme nous traitons un adulte. »

Sur la question des droits des femmes, la réponse de Jordan Bardella est sûre. Il veut « durcir les peines pour que les femmes en France se sentent protégées, se sentent en sécurité. »

De son côté, Olivier Faure a mis l’accent sur l’égalité économique, avec un soutien financier et davantage de moyens pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles.

Gabriel Attal a tenu à rappeler le bilan des macronistes en matière d’égalité. Il a également mis l’accent sur la réforme du congé parental et attaqué le Rassemblement national. « On ne peut pas faire confiance à l’extrême droite lorsqu’il s’agit des droits des femmes » il a prévenu.

« J’ai vécu l’homophobie, je la vis. La chance que j’ai, c’est qu’aujourd’hui, je suis très bien entouré et je me suis protégé quelque part », a expliqué Gabriel Attal, un discours rare pour le Premier ministre.

Olivier Faure voulait  » remercier « , soulignant que« il a été le premier Premier ministre à accepter son homosexualité ».  » Un exemple « , selon lui, « pour tous ceux qui aujourd’hui le cachent manifestement, ont peur de l’admettre ».

Le représentant du syndicat de gauche a, quant à lui, mis l’accent sur la transphobie. Il s’en est pris à la récente déclaration d’Emmanuel Macron, qui s’en prenait au programme de la gauche en évoquant « des choses complètement ridicules comme aller changer de sexe à la mairie ».

Des tensions sont apparues entre les trois candidats lorsque Jordan Bardella a affirmé que l’insécurité dans laquelle vivent certains homosexuels était due à l’immigration.

Quitter la version mobile