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Les chercheurs confirment que la maladie peut avoir des conséquences prolongées sur les capacités cognitives, notamment chez les personnes d’un certain âge ayant souffert d’une forme grave.
Existe-t-il un lien entre l’infection au Covid-19 et des problèmes cognitifs persistants ? C’est la question à laquelle les chercheurs ont tenté de répondre dans deux études récentes, note Le monde, Vendredi 4 octobre. Ils ont analysé les déficits cognitifs, un an après l’infection, chez les patients jeunes, pour l’un, et chez les patients plus âgés, pour l’autre.
«Nous savons depuis un certain temps qu’après une hospitalisation due au Covid-19, de nombreux patients se plaignent de symptômes cognitifs, souvent appelés ‘brouillard cérébral’. Mais ce qui est moins clair, c’est s’il existe des déficiences cognitives mesurables chez ces patients, et si c’est le cas, si les patients se rétablissent après un certain temps. »explique sur YouTube l’un des auteurs, Benedict Michael, professeur de neurosciences à l’université de Liverpool. Franceinfo résume ce que l’on peut retenir de ces deux études.
Une étude réalisée sur des jeunes, l’autre sur des patients plus âgés
Une première étude, publiée dans la revue scientifique Médecine naturelle le 23 septembre, a été joué au Royaume-Uni. Elle a suivi 351 patients âgés de 54 ans en moyenne, précise Le mondeun an après leur hospitalisation pour une forme grave du Covid, en les comparant à 2.927 personnes dites « témoins ». « Nous avons testé leurs capacités cognitives, effectué des prélèvements sanguins et réalisé des scanners cérébraux »explique sur X Greta Wood, chercheuse à l’Université de Liverpool et auteur principal de l’étude.
La deuxième étude, publiée par une équipe de chercheurs londoniens en La Lancette début octobre, centrée sur « 34 bénévoles » âgé de 18 à 30 ans à qui des chercheurs ont injecté une dose de SARS-CoV-2 il y a un an. Dix-huit d’entre eux ont ensuite développé une infection, « l’un sans symptômes et les autres avec une maladie bénigne »précise l’étude, donc sans long Covid. « Les volontaires ont effectué quotidiennement des mesures physiologiques et des tâches cognitives informatisées » pour« examiner les différences entre les individus « infectés » et « vaccinés mais non infectés » ». Des tâches pour évaluer leur temps de réaction, leur niveau de mémoire ou encore leur attention et leur distraction.
Vingt ans de vieillissement cérébral
L’étude sur les patients âgés publiée dans Médecine naturelle conclut que« un an après le Covid-19, les déficits cognitifs mesurés étaient équivalents à un vieillissement de 20 ans » du cerveau, explique l’autrice Greta Wood dans sa vidéo publiée sur X. Une personne de 50 ans a ainsi démontré des capacités cognitives correspondant à ceux « d’une personne dans les 70 ans »complète Benoît Michael.
L’équipe de chercheurs britanniques a également détecté, dans les échantillons de sang, la présence « anormalement élevé » marqueurs de lésions cérébrales, synonyme « un problème persistant ». Finalement, des scanners cérébraux ont révélé un « réduction du volume de matière grise » dans le cortex cingulaire antérieur, une région « qui joue sur la cognition, l’attention et l’émotion »explique Greta Wood. Cependant, le suivi «a démontré une tendance à la reprise» chez 106 patients, complète l’étude de Médecine naturelle.
Parmi les plus jeunes, capacités légèrement réduites
Selon la deuxième étude sur des patients jeunes, publiée dans La Lancette, « Les volontaires infectés ont montré des résultats aux tests cognitifs (…) statistiquement inférieurs à ceux des volontaires non infectés. » Dans les tâches qui leur étaient demandées, « la diminution de la précision de la mémoire et des fonctions exécutives sont les principaux facteurs contribuant à la diminution des scores après une infection »écrivent les auteurs, qui précisent toutefois que les troubles observés sont légers.
Les fonctions exécutives correspondent à « les processus mentaux que nous mettons en œuvre lorsque d’une situation nouvelle (trouver la solution d’un jeu, résoudre un exercice de mathématiques, savoir se comporter face à un nouveau collègue, etc.) »expliquer Le monde. Symptômes que les patients n’ont pas détectés eux-mêmes.
Les mécanismes impliqués sont encore incertains
Si cela confirme de précédentes études sur les conséquences sur le cerveau d’une infection au Covid – comme celle de l’Inserm il y a un an ou celle publiée dans Nature en mars 2022 – les causes de ces atteintes aux capacités cognitives demeurent « flou »écrivent les chercheurs dans La Lancette. « Quelle est la prochaine étape ? Nous devons mieux comprendre les mécanismes en jeu. »expose donc Greta Wood. Dans son article, Le monde évoque de nombreuses hypothèses : « inflammation cérébrale prolongée, destruction ou blocage des microvaisseaux, persistance virale à très bas niveau dans le cerveau, processus auto-immun ».