« Ce qui se ressent chez les Kanak, c’est le déploiement de la justice coloniale », analyse un anthropologue
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L’arrestation et l’incarcération en métropole de personnalités du mouvement indépendantiste CCAT ont provoqué un choc en Nouvelle-Calédonie. Benoît Trépied, anthropologue au CNRS, éclaire le plateau d’infos 19/20.
Des dirigeants indépendantistes kanak, dont Christian Tein, seront incarcérés en métropole depuis la Nouvelle-Calédonie. Pour Benoît Trépied, anthropologue au CNRS, «Cela fait écho aux années 1980 où de nombreux Kanaks, qui se considéraient comme militants et que les autorités qualifiaient d’émeutiers, de délinquants, de terroristes, étaient envoyés en France. Selon lui, « cet exil suscite une nouvelle fois une montée des tensions« , générant de nouveaux blocages et de nouveaux affrontements, alors qu’il y avait « plus ou moins une tentative de désescalade menée notamment par certains dirigeants du CCAT ».
« Ce qui se ressent chez les Kanaks, c’est le déploiement de la justice coloniale« , poursuit Benoît Trépied. « Au départ, c’est une décision politique de force qui a déclenché la situation même si, depuis trois ans, les avertissements ont été nombreux. (…) Une réponse uniquement répressive et sécuritaire ne résoudra rien« , il continue.
Concernant l’implication de l’Azerbaïdjan dans les émeutes, Benoît Trépied souligne que le pays n’était pas là au moment du vote pour dégeler le corps électoral. « Que la France se tire une balle dans le pied et que ses ennemis s’en servent ne m’étonne pas« , conclut-il.