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« Ce qui m’inquiète le plus, c’est une économie en pause »

Dans les locaux du groupe ALFI Technologies, spécialisé dans l'ingénierie et la fabrication de lignes de manutention, à Beaupréau-en-Mauges (Maine-et-Loire), en juin 2023.

Que pensent les chefs d’entreprise de la situation politique et des conséquences économiques qui pourraient résulter des mesures proposées par le Nouveau Front populaire, le bloc arrivé en tête des élections législatives du 7 juillet ? Si Patrick Martin, président du Medef, a estimé, dans un entretien accordé à Échos publié mardi 9 juillet, que la mise en œuvre d’un programme de gauche serait « fatal pour l’économie française et précipiterait (son) déclin « , Sur le terrain, les positions des PME apparaissent plus nuancées. Le monde j’ai rencontré plusieurs patrons locaux de la région Centre-Val de Loire, et leur inquiétude porte principalement sur la léthargie actuelle et l’absence de perspective claire pour le pays.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés La réalité des « petits patrons » qui se paient au SMIC : « Je travaille de 8h à 19h, tous les samedis matin, et à la fin du mois je gagne entre 1 500 et 2 000 euros »

Pierre Lambin, 44 ans, a fondé Les Vélos Verts, une société de location de deux-roues le long de la Loire, sur huit étapes entre Blois et Nantes. Il dispose d’une flotte de 1 000 vélos, dont 200 électriques, et emploie une douzaine de personnes à l’année, sans compter les saisonniers.

«  La saison se passe mal, on ne va pas se mentir, il note. Il semble qu’à cause des Jeux Olympiques (de Paris)« Les touristes étrangers sont partis visiter un autre pays. Donc si maintenant on me demandait d’instaurer le salaire minimum à 1 600 euros net, même si j’y suis favorable, j’aurais du mal à suivre : le coût de ma masse salariale dépasserait mon résultat net pour 2023. » «  Et puis, une fois que le salaire minimum sera à ce montant-là, il faudra faire le premier pas beaucoup plus haut pour créer un emploi. Mais après tout, pourquoi pas ? À condition, de mon point de vue, de garantir la sérénité, de faire en sorte que les touristes étrangers se disent que ce pays se porte bien. « , il explique.

Qu’en est-il de la situation politique ? «  Personnellement, je n’aurais pas aimé travailler sous un gouvernement RN. (Rassemblement National) Alors, maintenant, je suis content. Mais à part ça, à moins qu’il ne fasse des changements radicaux en faveur du « tourisme lent » (tourisme lent)Je n’attends rien du futur gouvernement. Tant que ma région, mon département et mon agglomération, au-delà de leurs étiquettes politiques, continuent d’être d’accord pour développer la Loire à vélo, ça me va. Ils ont compris qu’une campagne de communication ne suffirait pas à attirer les visiteurs.

Une proposition démagogique

Thomas (son prénom a été modifié à sa demande, car il souhaite rester anonyme), qui emploie 320 personnes dans un hypermarché, n’est pas non plus opposé à une augmentation du salaire minimum. «  Un salaire de base de 1 600 euros, je trouve que c’est plutôt bien, d’autant que les gens au SMIC dépensent cet argent chez eux, dans leur région. Et puis si on gère bien son entreprise, si on est prudent, ça marche, puisque le SMIC est le niveau de salaire où les cotisations sont les plus faibles. »

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Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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