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ce qui attend les seniors au 1er janvier

[Article publié le lundi 30 décembre 2024 à 09h11 et mis à jour à 16h12] Le sujet avait enflammé le débat politique, jusqu’à la censure du dernier gouvernement. Les retraites de base seront, bel et bien, revalorisées de 2,2% à compter de ce mercredi 1er janvier 2025, à hauteur de l’inflation comme le prévoit la loi, contre 0,8% initialement prévu par l’ex-gouvernement Barnier.

Pour une pension de base de 1.200 euros par exemple, cette revalorisation représente une hausse de 26,4 euros mensuels. Elle sera visible sur le versement de la pension effectué en février. En vertu du code de la Sécurité sociale, les retraites sont chaque année augmentées au 1er janvier, indexées sur la hausse moyenne des prix à la consommation (hors tabac) de l’année précédente.

Pour contenir le déficit abyssal de la Sécu, estimé à 18 milliards d’euros en 2024, le gouvernement avait envisagé de déroger à ces règles l’an prochain. L’exécutif avait initialement proposé un report de six mois de la revalorisation avant de privilégier une autre solution : une hausse limitée à 0,8% en janvier pour tous, suivie d’une deuxième augmentation de 0,8% en juillet pour les pensions inférieures à 1.500 euros. Cependant, la censure du gouvernement Barnier a mis fin à ces plans. En l’absence d’un budget de la Sécurité sociale pour 2025 adopté avant le 1er janvier, la règle classique s’applique donc automatiquement.

Poids sur les finances publiques

Ces dernières années, la forte inflation a déjà conduit à plusieurs revalorisations des pensions de base : +5,1% en 2022, +0,8% en 2023 et +5.3% en 2024. Si ces hausses sont une bonne nouvelle pour les retraités, elles pèsent lourd sur les finances publiques. La seule augmentation de 2024 a coûté 15.6 milliards d’euros à la branche retraite, selon un rapport sénatorial.

Quant à la hausse prévue pour 2025 (+2,2%), elle devrait engendrer une dépense supplémentaire de 6.5 milliards d’euros, d’après le ministère du Budget. Avant sa censure, le gouvernement Barnier avait envisagé un plan d’économies massif de 60 milliards d’euros, dont plus de 3 milliards sur les retraites.

Le nouveau ministre de l’Économie, Éric Lombard, a précisé que tout futur aménagement de la loi sur les retraites devra respecter une condition stricte : les discussions « ne doivent pas alourdir le déficit de l’assurance vieillesse ». Selon lui, il y a « du grain à moudre à l’intérieur de cette contrainte ».

Pas de suspension de la réforme des retraites

En début de semaine dernière François Bayrou, Premier ministre, a fermement refusé de suspendre ou de geler la réforme des retraites de 2023, comme le réclame la gauche. Il a toutefois proposé une nouvelle discussion avec les forces politiques, sur une période initialement fixée à neuf mois, qu’il serait prêt à ramener à six.

« Non, je ne ferai pas ça. Dans quel monde vivent-ils ? Savent-ils que la France est scrutée par les agences de notation, et que si leurs notes ne sont pas bonnes, les taux d’intérêt explosent ? a-t-il déclaré au micro de BFMTV. Il y a tous les compromis possibles. S’ils existent, je suis prêt. »

Faut-il davantage solliciter les seniors ?

Des économistes et experts appellent régulièrement à faire contribuer les retraités aux efforts budgétaires. D’après la Drees (services statistiques des ministères sociaux) en tenant compte de l’ensemble des ressources et de la composition des ménages (enfants à charge), le niveau de vie des retraités est l« égèrement supérieur à celui de l’ensemble de la population ». L’écart est plus important encore en tenant compte du fait que les retraités sont plus souvent propriétaires de leur logement.

Mais les situations sont très disparates. Selon l’association Les petits frères des pauvres, 2 millions de personnes de 60 ans et plus vivent en France sous le seuil de pauvreté. D’après un sondage du syndicat Unsa auprès de 2.366 retraités, publié ce lundi 30 décembre, plus de la moitié (55%) des retraités percevant moins de 1.000 euros mensuels, et 44% de ceux qui touchent moins de 1.400 euros, estiment que leurs ressources ne leur permettent pas réellement de « faire face aux dépenses alimentaires ». De même, une majorité (54%) des répondants percevant moins de 2.000 euros – et plus des deux tiers de ceux qui touchent moins de 1.000 euros – éprouvent des difficultés à « faire face aux dépenses de chauffage ».

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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