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« Ce qui a changé, c’est que maintenant, quand on écoute Jordan Bardella, on écoute le futur Premier ministre potentiel »

Mathieu Souquière, consultant, essayiste et expert associé à la Fondation Jean-Jaurès, analyse la situation politique inédite.

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Le premier tour des élections législatives aura lieu le 30 juin. (MAGALI COHEN / HANS LUCAS via AFP)

« Sommes-nous responsables à la fois d’envoyer des députés RN au Parlement européen, et aussi d’en faire la majorité parlementaire ici ? » Selon Mathieu Souquière, consultant, essayiste et expert associé à la Fondation Jean-Jaurès, c’est la question que se posent les Français à deux semaines des élections législatives du 30 juin.

Interrogé samedi 15 juin sur franceinfo, Mathieu Souquière juge que « Ce qui a changé depuis dimanche, c’est que désormais, quand on écoute Jordan Bardella, on n’écoute plus la tête de liste d’extrême droite pour le Parlement européen, on écoute le potentiel futur Premier ministre de la France ».

Concernant la dissolution de l’Assemblée nationale prononcée par Emmanuel Macron, l’expert juge que« une dissolution est quelque chose de totalement incontestable sur le plan institutionnel », « le président de la République a le droit de dissoudre »il se souvient. « Sur le plan démocratique, ce n’est plus discutable. L’appel au peuple ne peut jamais être critiqué.”il juge. « Politiquement » d’autre part, « elle est encore plus incroyable »il décide. « Enclencher efficacement une dissolution à l’heure où votre camp est plus faible que jamais et où votre principal adversaire est à l’inverse renforcé comme jamais, cela pose question »Mathieu Souquière est surpris.

Jean-Jaurès, consultant de la Fondation, analyse également l’influence du Nouveau Front populaire. Alors que les députés LFI sortants, comme Alexis Corbière et Raquel Garrido, n’ont pas été réinvestis par le parti, Mathieu Souquière rappelle que « ce n’est pas la première fois que la question démocratique est posée au sein de ce mouvement politique ». « Mais ici, justement, il se pose à un moment très étrange »il juge. « La gauche, contre toute attente, avait réussi cette semaine à réaliser une union aussi fluide que rapide. Tout semblait bien se passer (…) cette union, en fait, semblait assez miraculeuse », il décrit.

« La question des investitures gêne en tout cas cette belle fluidité au sein de la gauche. Nous verrons donc quelle dynamique prévaut.

Mathieu Souquière, consultant, essayiste et expert associé à la Fondation Jean-Jaurès

sur franceinfo

« Ce problème va-t-il pouvoir être résolu et remettre le syndicat sur les rails ou est-ce justement le grain de sable qui grippe définitivement la machine ? »demande le spécialiste, rappelant que « le temps est compté » et « là La gauche n’est pas sortie renforcée des élections européennes. « Le score qu’elle a accumulé aujourd’hui est à peu près au même niveau qu’il y a cinq ans et c’est précisément pourquoi la dynamique unitaire est la seule condition qui puisse permettre de créer une dynamique politique derrière« , il dit.

Toutefois, Mathieu Souquière estime que malgré « les difficultés » avec ces questions d’investiture, « la gauche a réussi dès sa première semaine en réalisant son union »alors que  » L’extrême droite a vécu une première semaine, elle-même assez difficile. Je ne sais pas si on peut la qualifier de désastreuse, mais en tout cas, on voit qu’en matière d’alliances, ça s’est mal passé avec Marion Maréchal et avec Éric Zemmour. , ils auraient dû conclure une alliance. Ils ne l’ont pas fait dans des conditions optimales. Et avec LR, on a assisté à un épisode totalement burlesque où le président du parti annonçait une alliance qu’il n’avait pas les moyens politiques de faire.

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