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ce que vous paierez vraiment moins cher là-bas

Les deux pays s’imposent cet été dans le cœur des voyageurs, attirés par une offre culturelle et balnéaire diversifiée, mais aussi voire surtout par un rapport qualité-prix avantageux.

«Nous vivions vraiment comme des reines.» Au téléphone, Camille sourit encore des vacances qu’elle a passées en Turquie en août dernier, avec ses trois amies. « Tout s’est très bien passé. D’habitude, nous visons l’Espagne ou l’Italie pendant l’été, mais nous voulions aller plus loin, sans trop dépenser. » Comprenant les vols aller-retour Paris-Istanbul, un vol intérieur vers la région de Göreme, l’hébergement et les frais sur place, le jeune étudiant, alors âgé de 23 ans, a déboursé 1 300 euros pour deux semaines. « Nous avons payé le même montant que les années précédentes, mais pour un voyage plus exotique », nous dit-elle. Sur place, le groupe ose s’amuser, entre cinq jours dans la région de Gorëme, célèbre pour ses sites rocheux de Cappadoce et ses vols en montgolfière, quatre jours à Fethiye, pour profiter des plages, puis une semaine à Istanbul.

Côté hébergement, la (bonne) surprise est là. « Dans la région de Gorëme, nous avons payé 100 euros par personne pour quatre nuits, petit-déjeuner compris, même si c’était vraiment luxueux. Il y avait une piscine sur le toit de l’hôtel et une vue sur les montgolfières », se souvient-elle avec émerveillement. Même constat pour les activités sur site. « Nous avons fait des balades à cheval au coucher du soleil, du quad, nous avons volé en montgolfière… A part cette dernière activité qui était assez chère – 200 euros – le reste nous coûtait entre 30 et 40 euros à chaque fois, en moyenne. »poursuit la jeune femme, qui avait planifié son voyage neuf mois auparavant. « En Turquie, nous voulions faire des activités que nous n’aurions pas pu nous permettre dans un autre pays, comme l’Espagne ou la France. »

Türkiye, star des petits prix

Le parc national de Göreme et ses sites rocheux font le bonheur des touristes en Turquie.
art_of_line – stock.adobe.com

Aux côtés de l’Albanie, la Turquie s’impose comme l’une des grandes destinations estivales. Si les classiques Grèce et Espagne continuent d’occuper le haut du classement dans le cœur des touristes français, les deux pays se démarquent pour cette nouvelle saison estivale. « En Turquie, nous réalisons une augmentation de 30 % du nombre de clients par rapport à 2023 »révèle Cécile Revol, directrice générale de Sunweb France, spécialiste des séjours tout compris. « C’est une destination qui offre un excellent rapport qualité/prix : entre 500 et 600 euros la semaine et par personne. Les professionnels ne s’y trompent pas : « l’argument économique » explique en partie « le succès de la côte sud de la Turquie autour d’Antalya, où les recherches d’hôtels sont en hausse de 30% », note le site de réservation Expedia.fr.

Le tour opérateur TUI France a relancé la destination en proposant des séjours en clubs et hôtels, à Antalya, Istanbul et Bodrum, avec son offre TUI Musement. Et le succès semble être au rendez-vous : « Nous sommes rentrés prudemment à destination et nous sommes très satisfaits », observe Christophe Lavail, directeur des clubs de vacances (Clubs Lookéa, Clubs Marmara) et TUI Sélection. Même si, pour le tour opérateur, l’inflation, voire l’hyperinflation, a aussi touché le pays : « Le prix moyen est de 720 euros par personne et par semaine pour un forfait tout compris avec avion, transfert, sept nuits au club et animations. Avant le Covid, le tarif moyen était compris entre 400 et 500 euros par semaine.. Pas de quoi décourager les touristes pour autant. « La Turquie est pour nous la cinquième destination cet été, derrière la Grèce, l’Espagne, la Tunisie et l’Egypte »annonce Cécile Revol (Sunweb France).

L’Albanie, une alternative à la Croatie

La Turquie, seule reine des vacances à petit prix ? Ces dernières années, l’Albanie s’est également imposée comme une valeur sûre pour certains Français. En 2022, Nathalie et son compagnon s’envolent pour ce petit pays des Balkans. A l’époque, elle découvre une destination encore peu connue des touristes. « Pour 10 jours, ça nous a coûté 400 euros, billet d’avion et hébergement compris », elle se souviens. Sur place, les prix défient toute concurrence : entre 20 et 40 euros la nuit pour une chambre d’hôtel avec vue mer et petit déjeuner inclus ; entre 7 et 10 euros le plat au restaurant. « Je sais que nous avons eu de la chance car nous sommes partis en septembre et le pays n’était pas aussi populaire auprès des touristes. L’année suivante, deux de nos amis y sont allés en août et ont obtenu le double.

 » Ce n’est plus une destination low cost. La semaine à 500 euros est terminée”

Bérenger Thibaut (Vacances Albanie)

Une hausse des prix confirmée par Bérenger Thibaut, fondateur et directeur de l’agence de voyages Albanie Vacances. « Ce n’est plus une destination low-cost. La semaine à 500 euros est terminée. Désormais, en juillet et août, une chambre double dans un bel hôtel coûte entre 100 et 150 euros la nuit. Tout a augmenté entre 20 et 30 %. Le ministère albanais du Tourisme se concentre désormais sur un tourisme plus haut de gamme. Il n’en reste pas moins que le pays – avec sa riche offre balnéaire et culturelle avec des sites gréco-romains sans équivalent (dont le parc national de Butrint, face à Corfou) et des villes à l’identité ottomane (Berat et Gjirokastër) – est l’une des grandes stars du cet été. Expedia.fr note un bon de réduction de 25 % sur les recherches de vols pour la capitale Tirana et de 35 % sur les séjours à l’hôtel.

Malgré cette hausse des prix, le pays reste une bonne alternative à la Croatie. « Pour cet été, nous avons enregistré une augmentation de 50% du nombre de clients par rapport à l’année dernière », note Grégory Gérard, directeur de production pour Nouvelles Frontières, marque TUI France. La compagnie propose notamment des circuits accompagnés qui vont vers le sud du pays, mais aussi des road trips qui vont du nord au sud, le long des côtes albanaises. Pour cette dernière offre, comptez à partir de 811 euros la semaine et par personne. « Ce n’est quand même pas très cher par rapport au reste de l’Europe. », poursuit Grégory Gérard. De quoi parvenir à une saturation de la destination pour cet été ? En 2023, la forteresse balkanique a accueilli plus de 10 millions de voyageurs et pourrait bien battre son record cette année.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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