« Ce que vous appelez débat, c’est de l’information élaborée », argumentent les dirigeants de CNews.
Une fois de plus, lundi 15 juillet au siège de l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom), les couteaux ont été tirés entre, d’un côté, son président et ses conseillers, bombardés de questions portant presque toutes sur les manquements de CNews à ses obligations, et de l’autre, les dirigeants de la chaîne, retranchés derrière un bouclier de certitudes inébranlables.
A leurs yeux, leur citadelle est imprenable : avec sa position récemment acquise de leader des chaînes d’information, son « 8,4 millions de téléspectateurs quotidiens »son « 200 journalistes »son « 6 400 heures de diffusion en direct par an » et les dérisoires « 0,012 % de notre temps d’antenne » qui a donné lieu à « maladresse » conduisant à des réprimandes du régulateur, CNews n’a rien à craindre de voir sa demande d’autorisation de nouvelle diffusion sur la TNT rejetée.
« Dans les interventions d’Arcom, que nous voyons sur tous nos canaux, il y a beaucoup plus d’alertes et de demandes externes »s’est plaint Maxime Saada, le président du directoire du groupe Canal+ (auquel appartient CNews), sous-entendant qu’elles étaient l’œuvre d’adversaires. « Je vais t’interrompre tout de suiteM. Saada a interpellé le président de l’autorité administrative, Roch-Olivier Maistre, rompu au discours parfois victimaire développé par le groupe Canal+. Le régulateur sait comment régler les choses ».
Échanges chorégraphiés
Entre les membres de l’Autorité et les dirigeants de Canal+, qui se réunissent à nouveau mardi 16 juillet pour la septième fois en moins de dix jours (pour la chaîne Planète +), les échanges sont désormais bien chorégraphiés. Une fois de plus, le conseiller Hervé Godechot a commencé à énumérer les raisons des critiques de l’Arcom envers CNews : « encouragement aux comportements discriminatoires, absence d’expression de points de vue différents, incitation à des comportements dangereux, contrôle des ondes… et surtout, honnêteté et rigueur de l’information »soit « neuf fois en trois ans »Et une fois de plus, ses interlocuteurs ont minimisé les faits. « En 2017, il n’y a eu aucune sanction. 2018 : zéro. 2019 : zéro. 2020 : zéro. 2021 : zéro. 2022 : une. 2023 : zéro, et 4 sanctions en 2024, que nous contestons en partie »a répondu Serge Nedjar, le directeur de CNews.
La conseillère Bénédicte Lesage semble y voir un cinquième potentiel. Vendredi 12 juillet, interrogé sur les accusations de viols aggravés contre deux rugbymen de l’équipe de France, le psychiatre Pierre Sidon a estimé que « Il devient très compliqué pour les garçons d’avoir des relations sexuelles »dit-elle. Ces derniers seraient « terrifié par les conséquences possibles du retrait du consentement », soit » « un problème de civilisation » ; « aujourd’hui, nous n’avons plus de bébés en Occident », en partie à cause de« une généralisation de #MeToo dans laquelle chaque homme est potentiellement un violeur »a développé « l’expert » dans l’émission de Jean-Marc Morandini. « Et alors? »Monsieur Nedjar dit avec colère, sûr de lui.« Droits des femmes, diversité, parité, CNews est vraiment l’exemple type de ce qui se fait de mieux ».
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