ce que va changer la levée de l’état d’urgence mardi
Ce régime juridique était en place depuis une dizaine de jours dans l’archipel. Certaines mesures, comme les assignations à résidence, vont prendre fin, mais d’autres sont maintenues.
Publié
Temps de lecture : 2 minutes
L’état d’urgence sera levé en Nouvelle-Calédonie mardi 28 mai, à 5 heures du matin, heure de Nouméa (20 heures à Paris). La mesure entraîne plusieurs changements dans l’archipel, alors qu’un calme relatif s’est installé à Nouméa après deux semaines de vives tensions. L’état d’urgence a été instauré le 15 mai, après des violences qui ont fait au total sept morts. Franceinfo fait le point.
Fin des assignations à résidence et des perquisitions administratives
Premièrement, c’est la fin de l’assignation à résidence. Vingt-neuf procédures ont été lancées selon le premier bilan du ministère de l’Intérieur, principalement contre des membres de la CCAT, la Cellule de coordination des actions de terrain. Il regroupe les principaux groupes indépendantistes de Nouvelle-Calédonie. Ils pourront donc se retrouver et se rendre sur les barrages encore en place pour trouver une solution à cette crise, comme le souhaite Emmanuel Macron.
C’est aussi la fin des recherches administratives. En cas d’état d’urgence, le Haut-Commissaire a le pouvoir d’ordonner une perquisition dans un domicile. En common law, ce pouvoir est réservé aux magistrats, l’autorité judiciaire.
Des restrictions de déplacements et de manifestations toujours possibles
Cette levée de l’état d’urgence ne signifie pas la levée de toutes les mesures mises en place depuis le début des émeutes. L’état d’urgence a élargi les possibilités de restreindre les libertés de mouvement, de réunion et de manifestation. En clair, le Haut-commissariat pourrait interdire toutes les manifestations, sans distinction. En vertu du droit commun, qui sera à nouveau appliqué à partir de mardi en Nouvelle-Calédonie, il est également possible d’interdire un rassemblement. Mais cela se fera au cas par cas, par exemple s’il existe un risque de troubles à l’ordre public lors d’un défilé particulier. C’est donc un pouvoir moins étendu et moins radical.
Le blocage de TikTok continue
Toutefois, certaines mesures restent en place. Pour le moment, l’application TikTok reste inaccessible, puisque pour bloquer l’application sur l’archipel, le gouvernement ne s’est pas appuyé sur la loi de l’état d’urgence, mais sur la « théorie des circonstances exceptionnelles ». Cette jurisprudence de 1918 autorise le gouvernement à « prendre toutes les mesures appropriées en cas d’événements imprévisibles » et en temps de crise.
La levée de l’état d’urgence ne signifie donc pas une levée automatique du blocage de TikTok, mais dans ce cas, comment justifier son interdiction ? C’est toute la question, répond le juriste Nicolas Hervieu à franceinfo.
L’aéroport international reste fermé
Pour le reste, il est toujours interdit de transporter ou de porter des armes, de vendre de l’alcool, de se rassembler sur la voie publique. L’aéroport international reste fermé jusqu’au 2 juin au moins. Et le couvre-feu est maintenu de 18 heures jusqu’à 6 heures le lendemain matin, dans le but, explique le Haut-commissariat en Nouvelle-Calédonie, de maintenir l’ordre public. A peine retrouvé et encore fragile.