Avec 42 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2023, ils pèsent deux fois plus que les chaînes de restaurants en France.
Contrairement aux idées reçues, il pèse encore deux fois plus que la restauration à domicile en France. La restauration indépendante a réalisé 42,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2023 et devrait dépasser les 46 milliards en 2026, selon une vaste étude publiée mardi par Food Service Vision. C’est 6% de plus qu’en 2022, en raison de l’inflation et des ouvertures, qui compensent une baisse de fréquentation par établissement, selon cette première étude du secteur. Food Service Vision s’appuie sur des bases de données financières publiques, des statistiques de l’INSEE et de sa propre base de données complétée par une étude quantitative auprès de 600 restaurateurs.
L’étude recense 117 000 restaurants indépendants dans la région (contre 15 540 restaurants de chaîne), dont 43 % sont concentrés en Île-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes. L’année dernière, le ticket moyen a augmenté de 7% dans ces restaurants, selon l’étude. Il y a eu plus d’ouvertures que de fermetures d’établissements, permettant à leur nombre de croître de 4% (environ 4.600 de plus), notamment dans la restauration rapide. En termes de chiffre d’affaires, la restauration rapide indépendante a engrangé 10 milliards d’euros en 2023 et la restauration à table, 32,4 milliards.
Le prix des restaurants asiatiques
Dans la restauration rapide, la palme de la croissance revient aux marques de cuisine asiatique (+16% à 1,3 milliard), tandis que les kebabs/tacos augmentent de 5% à 2,4 milliards d’euros. En restauration de table, c’est la restauration gastronomique (+9% à 2,7 milliards d’euros) et les brasseries (+14% à 4,3 milliards d’euros) qui tirent leur épingle du jeu.
« Ce sont des types de restaurants très exposés à la clientèle touristique et qui ont grandement bénéficié de la reprise du tourisme d’affaires et du retour des touristes étrangers », explique François Blouin PDG de Food Service Vision. A l’inverse, la restauration traditionnelle (qui contrairement aux brasseries n’est pas ouverte en continu) voit son chiffre d’affaires reculer (environ -1% à 13,6 milliards d’euros) « Il s’agit d’une restauration moins urbaine, qui a subi de plein fouet les effets économiques de l’inflation, de la hausse des coûts des matériaux et du coût de la main d’œuvre… »analyse François Blouin.
Autre conclusion de l’étude, une écrasante majorité de restaurateurs indépendants (91%) déclarent proposer majoritairement des plats faits maison. Inversement, « Seulement 57% des kebab-tacos déclarent cuisiner majoritairement maison », précise François Blouin. Parmi les leviers de croissance identifiés pour le secteur dans les années à venir, Food Service Vision anticipe un effet des Jeux Olympiques en 2025 et 2026.