ce que représentent réellement la dette publique et ses intérêts
La dette française dépasse les 3 200 milliards d’euros, un niveau stratosphérique difficile à évaluer. A moins de le comparer à des produits qui parlent à tout le monde.
La hache est tombée. La dette publique française a atteint 3 228,4 milliards d’euros au deuxième trimestre 2024, selon les derniers chiffres de l’Insee publiés ce vendredi. La dette publique du pays, qui a massivement augmenté depuis la crise sanitaire, a ainsi augmenté de près de 69 milliards d’euros entre mars et juin pour atteindre 112% du PIB, contre 110,7% à la fin du premier trimestre. Une hausse certes attendue mais non moins spectaculaire.
Car cette hausse inexorable continue de porter la dette française à des niveaux de plus en plus difficiles à comprendre. Par rapport aux 68 373 433 Français au 1er janvier 2024, enfants compris, cela représente quelque 47 217 euros par habitant. Soit 107 255 euros par actif, selon les chiffres de 2021. Soit pas moins de 7.835 Airbus A380 appartenant au prince saoudien Al-Walid, l’avion privé le plus cher au monde, estimé à plus de 400 millions d’euros. Soit 6056 fois le budget du film le plus cher de l’histoire, Star Wars Épisode VII : Le Réveil de la Forceà 533 millions d’euros, selon Forbes. Plus impressionnant encore, la dette totale française permettrait de construire près de 169 EPR à Flamanville, dont le coût est estimé à 19,1 milliards d’euros par la Cour des comptes.
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Une charge toujours plus lourde
Or, l’augmentation de la dette s’accompagne mécaniquement d’une augmentation du poids de la dette. Ce qui, avec 7,3 milliards d’euros, était déjà le poste de dépense le plus important de l’Etat en juillet dernier, comme le révèle la dernière situation mensuelle de l’Etat disponible. L’année dernière, le « Engagements financiers de l’État » arrivent en deuxième position derrière l’éducation (82 milliards d’euros), avec quelque 62,4 milliards d’euros dépensés en 2023, dont 53,9 milliards d’euros pour «Fardeau de la dette et trésor public». Loin devant la Défense, et son budget de 54,8 milliards d’euros en 2023.
Pire. Selon le programme de stabilité laissé par le gouvernement Attal, le poids de la dette devrait atteindre « environ 80 milliards en 2027, soit presque autant que le budget national de l’éducation »avait déjà prévenu le gouverneur de la Banque de France en avril. De quoi alerter le nouveau ministre du Budget qui a tiré la sonnette d’alarme ce mercredi. « La situation de nos finances publiques est grave, et je ne vais pas tourner autour du pot : en 2024, le déficit public risque de dépasser 6% du PIB »contre 5,1% initialement attendu, a-t-il annoncé devant la commission des Finances de l’Assemblée nationale.
Et le même gouverneur de la Banque de France est revenu à la charge mercredi dernier sur le plateau de Télématin : « Le mal français, c’est que nous accumulons trop de déficit et trop de dettes depuis trop longtemps, et cette situation ne peut plus durer. La dette devient de plus en plus chère, les dépenses héritées du passé nous empêchent de financer les dépenses futures.» Avant de comparer la France à « une famille (vivant) au-dessus de ses moyens et (incapable de joindre les deux bouts). Au total, sur les six années pleines (2018-2023) du pouvoir macronien, la dette publique a augmenté de 839 milliards d’euros.