BENOIT TESSIER / AFP
Après les JO, ce que l’on sait (ou ne sait pas) du calendrier de Matignon (photo d’Emmanuel Macron prise le 12 août à l’Elysée)
POLITIQUE – Après la concorde, tous les regards se tournent vers Matignon. La cérémonie de clôture des Jeux olympiques, dimanche 11 août, symbolise la fin de quinze jours intenses de compétitions sportives. Elle marque aussi la fin de la trêve politique décrétée par Emmanuel Macron et observée de fait.
Quelques heures avant la cérémonie d’ouverture, le président de la République s’est accordé un délai supplémentaire avant de prendre enfin les décisions imposées par la nouvelle donne politique née des législatives anticipées. A savoir : changer de Premier ministre, et remercier pour de bon Gabriel Attal, chef d’un gouvernement démissionnaire le 16 juillet.
Tout en appelant les partis à travailler ensemble pour former une coalition, républicain « , introuvable pour l’instant, le chef de l’Etat a donc évoqué l’après-JO et la mi-août comme prochaine étape. On y est, presque.
Un Premier ministre d’ici les Jeux Paralympiques ?
Emmanuel Macron, qui fait des allers-retours entre Paris (pour soutenir les médaillés français) et le Var, où il a pris ses quartiers d’été au fort de Brégançon, reprend son agenda officiel. Il a reçu lundi les « acteurs » des JO à l’Élysée pour l’un des derniers rendez-vous de Paris 2024, avant les Paralympiques.
L’occasion pour le Président de la République d’entretenir la flamme, de remercier les sportifs, les participants aux Jeux, et d’exprimer sa nostalgie, lui qui n’a pas » je veux que la vie reprenne ses droits « , parce que « la vie c’est ce que nous avons vécu ces dernières semaines. « Et pourtant.
Quelques minutes avant ce grand rassemblement, Emmanuel Macron présidait la cérémonie du 80e anniversaire de la libération de la Préfecture de Police. Le point de départ d’un mini-marathon mémoriel, qui le mènera en Provence, pour les commémorations du débarquement, ou à Paris pour le souvenir de la Libération. Un retour en douceur, avec des célébrations qu’il affectionne.
Dans ce contexte, plusieurs sources au sein du camp présidentiel parient sur la semaine du 19 août comme une fenêtre d’opportunité potentielle pour revenir sur la scène politique. Et pour nommer le futur Premier ministre. C’est très probable « , nous confirme à contrecœur un membre du parti macroniste qui voit mal le chef de l’Etat reporter sa décision à après les Jeux paralympiques. Une nouvelle fête dans la ville, qui se déroulera du 28 août au 8 septembre.
La période budgétaire approche, l’incertitude demeure
En fait, plusieurs indices laissent penser qu’une accélération du tempo est inévitable pour Emmanuel Macron, deux mois après sa dissolution ratée. Alors que la gauche met immédiatement la pression sur lui pour nommer Lucie Castets à Matignon, c’est le calendrier lié au budget de l’État qui pourrait le contraindre bien plus.
Elle doit en effet être finalisée d’ici fin septembre pour être soumise à l’Assemblée nationale au plus tard le premier mardi d’octobre. Il paraît toutefois difficile, dans le contexte actuel, d’imaginer un nouveau Premier ministre nommant son équipe et bouclant cette feuille de route en quelques jours. D’autant que la France est tenue de présenter à la Commission européenne son plan pour corriger sa trajectoire de déficits excessifs d’ici le 20 septembre. Une autre étape qui plaide pour un changement rapide.
Reste que l’équation menant à un gouvernement et à une majorité stable reste pour l’instant insoluble. Arrivé en tête au second tour des législatives, mais pas suffisamment pour prétendre gouverner seul, le Nouveau Front populaire montre des signes d’ouverture à l’élargissement de sa base. Dans une lettre envoyée ce lundi à tous les députés (à l’exception du RN), Lucie Castets et les chefs des groupes parlementaires promettent un « changement de pratique » et évoquent des négociations sur le « nouveau gouvernement ». programme de travail. »
Peu importe. Pour Emmanuel Macron, l’option de voir le PFN accéder à Matignon ne paraît pas envisageable. Selon les rumeurs, le chef de l’Etat envisagerait Xavier Bertrand, Michel Barnier, Jean-Louis Borloo à droite, ou Bernard Cazeneuve à gauche. Il a même sondé certaines de ces hypothèses lors de sa « trêve politique ». Difficile toutefois d’imaginer en l’état actuel des choses à travers quelles alliances ces profils pourraient compter sur des soutiens plus stables au Parlement que les 200 députés de gauche. Les JO sont terminés, mais pas les échanges d’armes.
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