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Ce que nous savons de l’enquête et des perturbations


Quelques heures avant la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, des « incendies volontaires et des vols de câbles dans les salons » ont perturbé le trafic ferroviaire. Selon les autorités, 800.000 voyageurs sont concernés.

Mauvaise surprise pour la SNCF ce vendredi 26 juillet. Alors que la France s’apprête à donner le coup d’envoi des Jeux Olympiques de Paris 2024, plusieurs lignes à grande vitesse ont été victimes d’actes coordonnés de « sabotage » à quelques heures de la cérémonie d’ouverture des JO. Ce vendredi matin, des incendies criminels ont eu lieu à proximité des voies sur les lignes Atlantique, Nord et Est, perturbant gravement le trafic ferroviaire et provoquant d’importants retards. La compagnie ferroviaire se dit victime de :« une attaque massive pour paralyser le réseau » TGV et invite les voyageurs à « reporter leur voyage et ne pas aller à la gare »avec un échange ou un remboursement de leur billet sans frais. « Les voyageurs concernés seront contactés par email ou SMS », Des enquêtes ont été ouvertes, ont indiqué les autorités.

Ce qui s’est passé ?

De la « Incendie criminel et vol de câbles dans les salons de Courtalain, Pagny-sur-Moselle et Croisilles » L’incident s’est produit vers 4 heures du matin dans la nuit de jeudi à vendredi, a indiqué dans la matinée le ministère des Transports. Des lieux qui n’ont visiblement pas été choisis au hasard, puisqu’il s’agissait à chaque fois de carrefours du réseau à grande vitesse. Une façon d’avoir « des conséquences plus graves puisque lors d’un incendie, en fait, on prive à chaque fois deux branches du réseau »Selon le PDG de SNCF Réseau, Matthieu Chabanel, une quatrième tentative a par ailleurs été déjouée, selon les autorités. Celle-ci a eu lieu à Verginy, dans l’Yonne, et les agents de la SNCF ont pu mettre les auteurs en fuite.

Ces actes sont bel et bien délibérés, selon le ministre démissionnaire des Transports, Patrice Vergriete : « Tout s’est passé en même temps »de la « fourgonnettes » ont été retrouvés sur place, ainsi que « agents incendiaires ». « Tout porte à croire qu’il s’agit bien d’incendies criminels »a-t-il martelé. De son côté, le patron de l’entreprise a précisé que les actes visaient « des tuyaux où passent beaucoup de câbles »Cependant, ces dispositifs de contrôle de sécurité, tels que les feux rouges ou les aiguillages, sont impossibles à utiliser correctement les trains sans eux. « On voit bien qu’ils veulent nous nuire dans cette opération »a déclaré Franck Dubourdieu, directeur de la ligne TGV Atlantique.

Quelles sont les conséquences de ce sabotage ?

Les incendies criminels ont gravement perturbé le trafic, notamment dans l’Ouest. Ce vendredi matin, la SNCF a demandé aux voyageurs de ne pas se rendre en gare s’ils n’avaient pas la confirmation que leur train circulait correctement. Plus de 250.000 voyageurs étaient concernés ce vendredi, selon la SNCF, et jusqu’à 800.000 sur le week-end.

Les réparations d’urgence effectuées dans la matinée ont permis « une reprise partielle et très progressive du trafic à partir de 13 heures sur la LGV Atlantique avec un train sur trois en direction de la Bretagne et de la Nouvelle-Aquitaine »confirme la SNCF. Les trains empruntent en partie les lignes classiques, ce qui provoque « prolongations du temps de trajet de 1h30 à 2 heures ». « Concernant l’axe Nord, les TGV circulent avec des retards de 1h30 à 2h et quelques annulations »ajoute l’entreprise. A l’Est, le trafic TGV est « normale » vers Metz et Nancy, et avec des retards d’environ une heure et « quelques suppressions » vers Strasbourg.

Eurostar a également annoncé que 25% de ses trains étaient annulés ce vendredi, et que ce serait également le cas pour le reste du week-end. Cela concerne à la fois la ligne Paris-Londres, mais aussi le reste du réseau vers Bruxelles, Amsterdam et l’Allemagne.

Un sabotage va-t-il perturber les Jeux olympiques ?

La maire de Paris, Anne Hidalgo, a assuré que l’attaque des lignes à grande vitesse n’aurait pas d’impact. « aucun impact sur la cérémonie » ouverture des Jeux Olympiques vendredi soir, « parce que cela n’a aucun impact sur le réseau de transport » depuis la région parisienne. Certains spectateurs de la cérémonie qui devaient arriver à Paris ce matin ont toutefois fait part de leur désarroi sur les réseaux sociaux, car ils ne pourront pas rejoindre la capitale à temps.

Quatre trains transportaient des athlètes pour la cérémonie d’ouverture. Deux ont pu arriver, un autre a été retardé et « L’équipe qui voyageait sur le dernier train sera repositionnée sur un autre train »a indiqué la SNCF.

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Combien de temps dureront les perturbations ?

« Les travaux de réparation se poursuivent mais la circulation restera perturbée ce week-end »La SNCF l’a indiqué vendredi en début d’après-midi. Il faudra du temps pour qu’un retour à la normale soit possible, même une fois les infrastructures réparées. Il faudra notamment « reconstruire un plan de transport, car (…) le matériel n’est pas là où il devrait être puisque les trains ne roulent pas »a expliqué Franck Dubourdieu. Un point doit être fait par la SNCF vendredi en fin d’après-midi, vers 17h30, pour donner plus de visibilité sur les prévisions de trafic pour samedi.

Les équipes SNCF, comme ici à Croisilles, sont à pied d’oeuvre pour effectuer les réparations afin de permettre la reprise du trafic.
Brian Snyder/REUTERS

Ce que nous savons des saboteurs

Le parquet de Paris a pris en charge l’enquête, ouverte notamment pour atteintes à des biens de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation, atteintes à un système de traitement automatisé de données en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre ces crimes et délits, a précisé la procureure de Paris Laure Beccuau dans un communiqué. L’enquête est également ouverte pour dégradations et tentatives de dégradations par moyen dangereux en bande organisée, crimes passibles d’une peine de vingt ans d’emprisonnement et de 150.000 euros d’amende.

Jusqu’à présent, aucune revendication n’a été formulée et aucune arrestation n’a été effectuée. Dans la matinée, une source de sécurité a déclaré à la Figaro que le mode opératoire incendiaire sur les installations est généralement la signature de membres de l’ultra-gauche. Le Premier ministre démissionnaire Gabriel Attal s’est toutefois refusé à formuler une quelconque hypothèse sur le profil des saboteurs, rappelant qu’une enquête était en cours.

« Nous n’avons pas reçu d’avertissement spécifique auparavant »a souligné Patrice Vergriete sur TF1 vendredi après-midi. Il a indiqué qu’il n’y avait pas « pas nécessairement un lien » à ce stade avec la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques « périmé »Le gouvernement démissionnaire estime que « Ce sont surtout les allées et venues des grandes vacances qui sont visées plutôt que les Jeux Olympiques ».

Quelles précautions ont été mises en place ?

La surveillance des infrastructures ferroviaires a été renforcée durant la journée, a indiqué le ministère des Transports. « Nous sommes en alerte, nous avons une vigilance accrue »a ajouté Patrice Vergriete. A la RATP, qui doit également transporter des centaines de milliers de spectateurs pour la cérémonie d’ouverture à Paris, le PDG Jean Castex a demandé à ses agents « un degré accru de vigilance » sur la surveillance des sites sensibles.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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