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Ce que nous savons de la destruction des églises dans l’archipel

L'église de Pouembout, en Nouvelle-Calédonie. (photo d'illustration)
Bibliothèque photographique De Agostini / De Agostini via Getty Images L’église de Pouembout, en Nouvelle-Calédonie. (photo d’illustration)

Bibliothèque photographique De Agostini / De Agostini via Getty Images

L’église de Pouembout, en Nouvelle-Calédonie. (photo d’illustration)

NOUVELLE-CALÉDONIE – La France n’a plus les yeux fixés sur l’archipel, mais le calme n’y est pas revenu. En ce mois de juillet, la Nouvelle-Calédonie est toujours en proie à des accès de violence, plus de deux mois après le début de la crise. Ces derniers jours, elles ont particulièrement touché les édifices religieux de l’archipel, de plus en plus souvent la cible d’incendies criminels.

La répétition de ces actes de vandalisme a poussé Gérald Darmanin à réagir ce samedi 20 juillet. « À travers la destruction d’églises et de symboles religieux, la Nouvelle-Calédonie connaît une violence nihiliste assumée que chacun doit clairement condamner »a écrit le ministre de l’Intérieur sur X, apportant son « soutien aux Calédoniens et aux forces de l’ordre ».

Deux incendies antérieurs de ce type avaient été signalés dans la nuit du 7 au 8 juillet au foyer des Petites Filles de Marie et au presbytère de la paroisse Saint-Louis. Cette nuit-là, deux religieuses présentes dans les locaux paroissiaux avaient dû être exfiltrées d’urgence par la police après avoir été menacées par des émeutiers.

Le 16 juillet, c’est l’église historique Saint-Louis (où le presbytère avait déjà brûlé une semaine plus tôt) qui a disparu dans les flammes. Il s’agit d’un édifice emblématique du patrimoine calédonien situé sur la commune du Mont-Dore, près de Nouméa, a rapporté l’agence de presse AFP. Le 1er.

Dans la nuit du 18 au 19 juillet, l’église Notre-Dame de l’Assomption du village de Vao, à l’Île des Pins, datant de 1860, part en fumée. « D’abord l’église Saint-Louis, puis celle de l’Ile des Pins, je n’ai plus les mots »a déploré le maire adjoint de Vao, Guillaume Kouathé, des propos rapportés par Les Néo-Calédoniens. Selon lui, « L’autel a été sauvé, mais tout le clocher a été endommagé. »

Un couvre-feu assoupli

Enfin, un autre incendie de nature religieuse a été signalé dans la nuit du 19 au 20 juillet, à Thio-Mission. Le presbytère situé à proximité de l’église Saint-François-de-Salles a complètement brûlé, indique Le 1er.

Le président du gouvernement calédonien, l’indépendantiste Louis Mapou, a condamné, vendredi 19 juillet, ces attaques incendiaires. « De tels actes, entachés d’irresponsabilité, portent atteinte aux principes de fraternité et de partage qui constituent le socle des valeurs sur lesquelles s’est construite la société calédonienne. »a-t-il déclaré dans un communiqué. « Aucun mécontentement ni aucune colère ne peuvent les justifier. »

Malgré tout, le couvre-feu en vigueur en Nouvelle-Calédonie depuis le plus fort des troubles sera légèrement assoupli à partir de ce lundi 22 juillet, a indiqué vendredi le haut-commissaire de la République dans l’archipel. Il sera ainsi en vigueur de 21 heures à 5 heures du matin, et non plus de 20 heures à 6 heures du matin, a annoncé Louis Le Franc dans un communiqué.

« La sécurisation de l’archipel continue »assure celui qui représente l’autorité de l’État sur le territoire. L’assouplissement du couvre-feu fait partie « dans le cadre du retour progressif à la vie normale »selon le communiqué du Haut-Commissaire, qui précise que les mesures interdisant le transport et le port d’armes, ainsi que la vente d’alcool à emporter, sont maintenues.

La Nouvelle-Calédonie est en proie à des violences depuis le 13 mai, lorsque la mobilisation des indépendantistes contre une réforme du corps électoral a dégénéré en émeutes, provoquant 10 morts et plus de 2,2 milliards d’euros de dégâts. Plus de 2 000 personnes ont été arrêtées.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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