Les patients reprochent à un médicament contre la maladie de Parkinson de provoquer des pulsions incontrôlables. Quel est cet effet secondaire et pouvons-nous l’éviter ?
Deux patients atteints de la maladie de Parkinson ont décidé de porter plainte contre le laboratoire GSK. En cause : son médicament antiparkinsonien Requip, qui provoque chez certains patients des changements de comportement au point d’entraîner des addictions aux jeux ou au sexe notamment. Ce n’est pas la première fois que ce type de procédure est lancé : en 2010 notamment, un patient avait déjà assigné GSK en justice pour le même motif. Que sait-on de cette affaire évoquée par plusieurs médias, dont aujourd’hui la cellule d’investigation de Radio France ?
Les deux cas évoqués par Radio France visent Requip, de GSK. Il est prescrit dans la maladie de Parkinson et la maladie des jambes sans repos. Le principe actif est le ropinirole, un agoniste des récepteurs dopaminergiques : il se lie aux récepteurs dopaminergiques naturels du cerveau pour produire les mêmes effets.
La maladie de Parkinson est en fait due à une dégénérescence neuronale avec destruction des neurones sécrétant de la dopamine, un neurotransmetteur est en effet indispensable au contrôle des mouvements. Apparaissent alors des troubles moteurs typiques de la maladie, notamment des tremblements au repos, une lenteur des mouvements (bradykinésie) et des raideurs.
Deux types de médicaments agissant sur la dopamine peuvent être prescrits dans la maladie de Parkinson : la L-DOPA (ou lévodopa), un précurseur de la dopamine qui traverse la barrière cérébrale puis se transforme en dopamine dans le cerveau. Et les agonistes dopaminergiques, comme Requip, dont certains sont dérivés de l’ergot (bromocriptine, lisuride), d’autres non (ropinirole, piribédil, pramipexole, rotigotine). Ils ne guérissent pas la maladie et cessent d’être efficaces après un certain nombre d’années.
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Dans notre cerveau, la dopamine joue également un rôle dans le circuit de la récompense. Elle favorise la motivation, l’envie d’agir, le plaisir, et est donc indispensable à notre fonctionnement quotidien. « Manger et s’hydrater, se reproduire ou encore prendre soin de son enfant provoquent une libération de dopamine qui va activer ce circuit cérébral. Il en résulte une satisfaction – un plaisir – qui constitue une récompense et nous amène à répéter ce comportement. »explique l’Inserm sur son site internet.
Le revers de la médaille est qu’il est également impliqué dans la dépendance. Les produits et comportements pouvant devenir addictifs (tabac, alcool, drogues, jeux de hasard, etc.) ont en commun de provoquer la libération de dopamine, nous poussant à en consommer toujours plus.
Sexualité débridée, achats compulsifs, jeu… La stimulation des circuits dopaminergiques chez les patients traités peut donc conduire à l’apparition de troubles du contrôle des impulsions. « Les jeux, le sexe, le shopping, la nourriture sont les quatre addictions majeures qui peuvent apparaître sous traitement dopaminergique, et plus rarement sous L-dopa »expliqué en 2018 à Figaro Professeur Jean-Christophe Corvol, professeur de neurologie à Paris et premier auteur d’une étude sur le risque de survenue de ces troubles.
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Ces effets sont connus depuis longtemps. Ils sont trop rares pour avoir été mis en évidence par des essais cliniques réalisés avant la mise sur le marché du médicament, mais le risque a ensuite été identifié et indiqué sur la notice.
On a estimé que 15 à 20 % des patients étaient concernés, sans qu’il soit possible de les identifier à l’avance. En 2018, l’étude réalisée par l’équipe du professeur Corvol estimait que près de la moitié des patients pourraient effectivement être concernés après cinq ans de traitement.
L’étude de 2018 a également montré que ces effets indésirables sur le contrôle des impulsions augmentent avec la dose et la durée du traitement. Il est donc essentiel que les médecins préviennent les patients et leur entourage de ce risque dès le début du traitement, et les interrogent régulièrement sur d’éventuels changements de comportement. Un ajustement de la dose du traitement peut en effet être opéré pour maintenir l’efficacité du traitement, mais sans ces effets indésirables graves.
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