Les autorités sanitaires américaines se sont inquiétées d’une hausse des cas du virus respiratoire HPMV en Chine. Pour l’instant, ni les autorités chinoises ni l’OMS n’ont émis d’alerte à ce sujet.
Depuis la crise mondiale du Covid-19, les maladies respiratoires en Chine sont scrutées de près. Ces dernières semaines, des images d’hôpitaux chinois envahis par des personnes masquées ont fait le tour des réseaux sociaux, suscitant l’inquiétude d’une nouvelle pandémie.
Comme l’expliquent nos confrères de TF1Info, la plupart de ces images sont difficiles à dater et à localiser. Toutefois, les autorités américaines ont confirmé dans la presse une augmentation des cas chinois de HPMV, un virus qui peut provoquer des maladies respiratoires comme la bronchite ou la pneumonie.
· Les autorités américaines alertent, l’OMS tempère
Les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies, qui forment la principale agence de santé publique aux États-Unis, ont dit lundi 6 janvier « surveiller » une hausse des cas de métapneumovirus humain (HPMV) dans le nord de la Chine. Des infections qui atteignent un stade « pré-pandémique », selon les autorités sanitaires.
« Les CDC sont au courant de l’augmentation du nombre de cas de HMPV en Chine et sont en contact régulier avec leurs partenaires internationaux et surveillent les rapports sur l’augmentation de la maladie », a déclaré un porte-parole dans un communiqué cité par la presse américaine, dont le média politique The Hill.
« Ces rapports ne constituent pas actuellement une source d’inquiétude aux États-Unis », a ajouté le porte-parole.
Cité par ABC News, un porte-parole de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré que les données en provenance de Chine indiquent « qu’il y a eu une augmentation récente des infections respiratoires aiguës » mais que « l’ampleur et l’intensité globales des maladies infectieuses respiratoires en Chine cette année sont inférieures à celles de l’année dernière ».
Du côté des autorités chinoises, pas d’alarmisme non plus. « Les infections respiratoires ont tendance à atteindre un pic pendant la saison hivernale », a déclaré vendredi la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning, citée par The Guardian.
« Les maladies semblent être moins graves et se propager à une échelle plus réduite par rapport à l’année précédente », a-t-elle ajouté, sans citer explicitement le virus HPMV.
· Un virus respiratoire aux symptômes variables
« Le métapneumovirus humain (HMPV) peut provoquer une maladie des voies respiratoires supérieures et inférieures chez les personnes de tous âges, en particulier chez les jeunes enfants, les personnes âgées et les personnes dont le système immunitaire est affaibli », présente le site des CDC américains.
Les symptômes associés à ce virus sont variables. Ils comprennent notamment la toux, la fièvre, la congestion nasale et l’essoufflement. « Les symptômes cliniques de l’infection par le virus HMPV peuvent évoluer vers une bronchite ou une pneumonie et sont similaires à ceux d’autres virus responsables d’infections des voies respiratoires supérieures et inférieures », poursuit la fiche des CDC consacrée au virus.
Le HMPV se transmet par les gouttelettes émises lors de la toux ou de l’éternuement, par « contact personnel étroit » ou encore en portant la main à sa bouche, ses yeux ou son nez avoir touché des objets contaminés.
· Un virus déjà présent aux États-Unis
Le virus HPMV, découvert en 2001 aux Pays-Bas, n’a rien de nouveau. Il circule déjà aux États-Unis de l’hiver jusqu’au printemps, selon les CDC, et avait déjà alerté les médecins américains l’an dernier.
Ces dernières semaines, les cas américains de HPMV étaient en légère hausse, avec 1,94 % de tests hebdomadaires positifs sur les mois de novembre et décembre, selon des données des CDC citées par ABC News. Ces chiffres restent toutefois bien inférieurs à ceux de la grippe (18,71% de tests positifs) et du covid-19 (7,10%) sur la même période.
Selon une enquête de The Lancet publiée en 2020, plus de 14 millions de jeunes enfants dans le monde auraient été infectés par un HMPV en 2018, avec plus de 600.000 hospitalisations et au moins 16.000 morts.