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ce que l’on sait du gigantesque glissement de terrain qui a anéanti un village entier

Selon les secours, plus de 2 000 personnes pourraient avoir été enterrées. Un nouveau glissement de terrain est redouté.

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Des habitants tentent de retrouver des survivants après un glissement de terrain à Yambali, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, le 25 mai 2024. (BENJAMIN SIPA / ORGANISATION INTERNATIONALE POUR M / AFP)

Les habitants étaient surpris dans leur sommeil. LL’effondrement d’un tronçon de montagne en Papouasie-Nouvelle-Guinée aurait pu enterrer vivants plus de 2 000 personnes dans la nuit du jeudi 23 au vendredi 24 mai. Les autorités ont commencé l’évacuation d’environ 7 900 personnes menacées par un éventuel nouveau glissement de terrain dans les hauts plateaux du centre du pays. Voici ce que nous savons de la situation.

Une partie du mont Mugalo s’est effondrée en pleine nuit

Il était 3 heures du matin vendredi (heure locale) lorsqu’une section du Le mont Mungalo, couvert d’une forêt dense, s’est effondré dans la province d’Enga, au centre de l’archipel de Papouasie-Nouvelle-Guinée. Les habitants du village de Yambali, juste en contrebas, ont été surpris dans leur sommeil. Selon les services de secours, plus de 2 000 personnes pourraient avoir été enterrées, mais jusqu’à présent, les sauveteurs n’ont retrouvé que cinq corps, ainsi que la jambe d’un sixième.

Le village de Yambali, dans la province d'Enga, au centre de l'archipel de Papouasie-Nouvelle-Guinée, a été inhumé dans la nuit du 23 au 24 mai 2024. (GOOGLE MAPS / FRANCEINFO)

Selon les riverains, ce glissement de terrain pourrait avoir été provoqué par de fortes pluies récentes. La Papouasie-Nouvelle-Guinée possède l’un des climats les plus humides au monde. Des recherches ont montré que les changements dans les régimes de précipitations liés au changement climatique pourraient augmenter le risque de glissements de terrain.

La population du village enterré est difficile à estimer

Le nombre d’habitants présents dans le village au moment du glissement de terrain est particulièrement difficile à estimer, les listes électorales étant obsolètes et ne recensant que les personnes de plus de 18 ans. Yambali servait de poste de traite dans la région pour les mineurs à la recherche d’or dans les hautes terres. Elle abritait ainsi une population de passage pouvant atteindre plus de 4 000 personnes.

Village de Yambali le 27 juin 2023 (en haut) et le 27 mai 2024, après le glissement de terrain, dans la province d'Enga, en Papouasie-Nouvelle-Guinée.  (IMAGE SATELLITE 2024 MAXAR TECH / AFP)

De nombreuses personnes fuyant la violence tribale se sont également installées dans la région ces dernières années, comme l’explique Nicholas Booth, responsable du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). « C’était une zone très peuplée, avec des maisons, des commerces, des églises et des écoles, et elle a été complètement rasée. C’est la surface de la Lune. Ce ne sont que des rochers. »décrit Sandis Tsaka, administrateur de la province d’Enga, avec l’AFP.

Les opérations de secours sont compliquées

Les habitants creusent le sol à la main pour tenter de retrouver les disparus. Il est « très improbable » que les sauveteurs retrouvent des survivants compte tenu de la gravité du glissement de terrain et du temps qui s’est écoulé depuis qu’il s’est produit, a déclaré Niels Kraaier, représentant de l’Unicef ​​en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Selon lui, « ce n’est pas une mission de sauvetage, mais une mission de récupération » quelques cadavres.

Les survivants sont « traumatisé »a poursuivi ce responsable de l’ONU. « Des familles entières ont été ensevelies sous les décombres. (…) Chaque habitant de la province Enga a un ami ou un membre de sa famille qui a été tué, porté disparu ou touché par ce drame »il a dit.

Papouasie-Nouvelle-Guinée : un glissement de terrain fait plus de 2 000 morts

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(France2)

L’armée tente actuellement d’acheminer du matériel de construction lourd vers le site. Mais l’arrivée des secours dans cette région, située à environ 600 km de la capitale Port Moresby, est également compliquée par une vague de violences tribales, sans rapport avec la catastrophe, le long de la seule route d’accès depuis Wabag, la capitale provinciale.

Un nouveau glissement de terrain pourrait survenir

Les autorités de Papouasie-Nouvelle-Guinée ont commencé l’évacuation d’environ 7 900 personnes menacées par un éventuel nouveau glissement de terrain. « Toutes les heures, vous entendez le rocher se briser. C’est comme une bombe ou un coup de feu et les rochers continuent de tomber. », témoigne Sandis Tsaka, administrateur de la province d’Enga. PASCependant, de nombreux habitants refusent de quitter la zone sinistrée dans l’espoir de retrouver leurs proches disparus.

Les agences humanitaires estiment que plus de 1 000 personnes ont déjà été déplacées à cause de la catastrophe. Selon Nicholas Booth, jusqu’à 30 000 personnes seraient probablement isolées après que la route principale ait été endommagée par le glissement de terrain. Le chef du Programme des Nations Unies pour le développement a souligné que ces communautés disposaient de suffisamment de nourriture pour survivre plusieurs semaines, mais que la route devait absolument être réhabilitée.

L’aide internationale commence à se mettre en place

Le désastre a provoqué« des destructions importantes de bâtiments et de jardins potagers et ont eu un impact majeur sur l’économie du pays »a souligné le Centre national de gestion des catastrophes de Papouasie-Nouvelle-Guinée dans une lettre adressée à l’ONU, appel à l’aide de la communauté internationale.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a proposé son aide. « Nous sommes prêts à aider le gouvernement à répondre aux besoins sanitaires urgents »a indiqué le chef de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, sur le réseau social « Nos pensées vont à ceux qui ont tragiquement perdu des êtres chers »il ajouta.

Le président chinois Xi Jinping a pour sa part déclaré « peine » et a également proposé l’aide de son pays. L’Australie voisine ainsi que les États-Unis et la France ont également proposé leur aide.

Eleon Lass

Eleanor - 28 years I have 5 years experience in journalism, and I care about news, celebrity news, technical news, as well as fashion, and was published in many international electronic magazines, and I live in Paris - France, and you can write to me: eleanor@newstoday.fr
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