ce que l’on sait du bombardement israélien qui a fait 45 morts à Rafah
Israël a déclaré qu’il « examinerait les faits » entourant une frappe de Tsahal qui a visé deux responsables du Hamas et causé la mort de 45 personnes dans un camp de Rafah, qualifiant la situation de « grave ».
Les frappes israéliennes s’intensifient à Rafah. Un camp de cette ville de l’extrême sud de la bande de Gaza a été touché lundi 27 mai par un bombardement de l’Etat hébreu, causant la mort de 45 personnes, a dénoncé la défense civile palestinienne. « Le massacre commis par l’armée d’occupation israélienne dans les tentes de réfugiés au nord-ouest de la ville de Rafah, au sud de la bande de Gaza, a fait 40 « martyrs » et 65 blessés »Mohammed al-Mughayyir, responsable de la Défense civile dans la bande de Gaza, a déclaré à l’AFP.
Ce camp abritait des personnes déplacées par le conflit armé. La présidence palestinienne a ainsi dénoncé un « horrible massacre » et a accusé Israël, dans un communiqué, d’avoir « délibérément visé » le lieu géré par l’Unrwa. Les autorités du Hamas ont alors appelé « les masses » Personnes « en Cisjordanie, à Jérusalem, dans les territoires occupés et à l’étranger, levez-vous et marchez avec colère ».
Ces grèves pourraient également « entraver » négociations de trêve à Gaza, a prévenu le Qatar, pays médiateur entre Israël et le Hamas depuis le 7 octobre. Le pays du Golfe s’inquiète de ce que « Les bombardements compliqueront les efforts de médiation en cours et entraveront les efforts visant à parvenir à un accord pour un cessez-le-feu immédiat et durable dans la bande de Gaza », a indiqué le ministère qatari des Affaires étrangères dans un communiqué. Après plus de sept mois de conflit, les efforts internationaux se poursuivent pour parvenir à une trêve. Début mai, des pourparlers indirects entre Israël et le mouvement palestinien, via le Qatar, l’Egypte et les Etats-Unis, n’ont pas abouti à un accord de trêve associé à la libération des otages et des prisonniers. Palestiniens détenus par Israël.
« C’était vraiment sérieux »
De son côté, l’armée israélienne s’est d’abord défendue en déclarant qu’un de ses avions avait frappé un complexe du Hamas dans lequel se trouvait « terroristes importants »dont deux dirigeants du mouvement en Cisjordanie, Yacine Rabia et Khaled Nagar. « La frappe a été menée contre des cibles légitimes au regard du droit international, en utilisant des munitions précises et sur la base de renseignements précis », a-t-elle assuré dans un communiqué. Elle a en outre indiqué « prendre connaissance des informations selon lesquelles plusieurs civils dans la région auraient été blessés ».
Mais le gouvernement israélien a déclaré plus tard qu’il examinerait les faits. «Nous étudions la question»a déclaré Avi Hyman, porte-parole du gouvernement israélien. «C’était vraiment mauvais. Toute perte de vie humaine, de vie civile, est quelque chose de grave et d’horrible. »a-t-il ajouté, affirmant également qu’Israël cherchait à « limiter les pertes civiles ».
Depuis le 7 mai, Tsahal a intensifié ses opérations pour détruire les derniers bataillons du Hamas à Rafah. Les combats se sont poursuivis tout le week-end, malgré une décision vendredi de la Cour internationale de Justice (CIJ) ordonnant à Israël de suspendre ses opérations dans ce secteur essentiel à l’entrée de l’aide humanitaire.
Cette frappe israélienne à Rafah intervient au lendemain d’une attaque sur le sol de l’Etat hébreu. Les sirènes d’alerte ont de nouveau retenti dimanche à Tel-Aviv, dans le centre d’Israël. L’armée israélienne a signalé que huit roquettes avaient été tirées depuis Rafah. Par ailleurs, l’armée israélienne a annoncé dimanche la mort de deux soldats, portant à 289 le bilan de ses soldats tués depuis l’entrée des troupes israéliennes, le 27 octobre, dans l’étroite bande de terre assiégée.
Grèves condamnées
Emmanuel Macron a réagi à cet attentat. Le président s’est dit « indigné ». « Ces opérations doivent cesser. Il n’existe aucune zone sûre à Rafah pour les civils palestiniens. J’appelle au plein respect du droit international et à un cessez-le-feu immédiat. »il a insisté auprès de X.
Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a déclaré qu’il « horrifié par les informations venant de Rafah sur les frappes israéliennes qui ont tué des dizaines de personnes déplacées, dont des jeunes enfants ». Il a affirmé sur « ces attaques » cesser « immédiatement ».
L’Egypte, qui refuse de rouvrir le passage de Rafah tant que les troupes israéliennes contrôlent le côté palestinien, a également condamné un « bombardement » qu’elle décrit comme « volontaire » par le « Les forces israéliennes sur les tentes des personnes déplacées » à Rafah. Au Caire, le ministère égyptien des Affaires étrangères a appelé dans un communiqué sur Israël à « mettre en œuvre les mesures décrétées par la Cour internationale de Justice (CIJ) concernant la cessation immédiate des opérations militaires » dans la ville palestinienne de Rafah.
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Face aux bombardements israéliens répétés, Amnesty International a de son côté demandé à la Cour pénale internationale (CPI) d’ouvrir une enquête sur « crimes de guerre » sur trois frappes aériennes sur la bande de Gaza qui ont fait 44 morts, dont 32 enfants, en avril, selon l’ONG. Une responsable d’Amnesty, Erika Guevara-Rosas, a déclaré que l’enquête menée par son organisation avait permis « des preuves essentielles pointant vers des attaques illégales imputables à l’armée israélienne ».