Ce que l'on sait des attentats qui ont fait au moins 19 morts au Daghestan, dans le sud de la Russie
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Ce que l’on sait des attentats qui ont fait au moins 19 morts au Daghestan, dans le sud de la Russie

Des hommes armés ont attaqué dimanche des églises orthodoxes et au moins une synagogue, tuant quatre civils et 15 policiers. Les autorités russes ont dénoncé des actes « terroristes ».

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Des hommes armés sur le site d'une fusillade à Derbent, Daghestan, Russie, le 23 juin 2024. (GYANZHEVI GADHIBALAYEV/TASS/SIPA)

Des lieux de culte ont été attaqués en Russie et l’Ukraine est dans le viseur des autorités locales. Des hommes armés ont attaqué dimanche 23 juin des églises orthodoxes et au moins une synagogue dans la république du Daghestan, tuant au moins 19 personnes, dont un prêtre et des policiers, ont indiqué les autorités, dénonçant « actes terroristes ». Si aucune revendication n’a été formulée en ce sens, le dirigeant de cette région du Caucase russe a rapidement fait allusion à l’Ukraine, en déclarant : « La guerre arrive dans nos foyers ». Franceinfo résume ce que l’on sait de ces attaques.

Au moins 19 morts, dont un prêtre et 15 policiers

Les attaques ont eu lieu à Makhachkala, la capitale du Daghestan, et dans la ville côtière de Derbent. Ils visaient « deux églises orthodoxes, une synagogue et un poste de contrôle de police », a annoncé le Comité russe antiterroriste (NAK), cité par l’agence gouvernementale Ria Novosti. Des représentants juifs, dont le Congrès juif russe, ont déclaré qu’une deuxième synagogue avait également été incendiée. Enfin, des individus armés ont ouvert le feu sur un véhicule transportant des policiers dans le village de Sergokala, a indiqué le ministère de l’Intérieur aux agences russes.

Le bilan humain est lourd. Quatre civils, dont un prêtre de l’Église orthodoxe russe âgé de 66 ans, sont morts, selon les autorités. Au moins 15 policiers ont été tués, selon le dernier bilan communiqué lundi, faisant 19 victimes au total. L’administration locale a déclaré trois jours de deuil au Daghestan.

Dimanche soir, des images, rapportées par les médias russes, montraient un bâtiment en flammes, présenté comme une synagogue. Dans d’autres vidéos, des coups de feu ont été entendus dans les rues de Makhachkala, où un important dispositif policier était déployé. Mais l’authenticité de ces images n’a pas pu être vérifiée dans l’immédiat.

Une enquête ouverte, l’Ukraine dans le viseur des autorités

Il n’existe aucune preuve permettant de déterminer les motivations ou l’identité des auteurs de ces attaques, qui semblent coordonnées. Le NAK a déclaré avoir ouvert une enquête pénale contre « actes terroristes », sans plus de détails. Le dirigeant du Daghestan, Sergueï Melikov, a déclaré dimanche soir : « Des inconnus ont tenté de déstabiliser la société ».

La responsabilité de Kiev a été très vite mise en avant par les autorités russes. « Nous savons qui est derrière ces attaques terroristes et quel objectif elles poursuivent. » a déclaré Sergueï Melikov, sans préciser qui était dans le viseur, mais en faisant référence à la guerre en Ukraine. « Nous devons comprendre que la guerre touche aussi nos foyers. Nous l’avons ressenti, mais aujourd’hui nous y sommes confrontés”, il a dit. Le patriarche Cyrille, chef de l’Église orthodoxe russe et fervent partisan du Kremlin, a pour sa part assuré que le« ennemi » cherché à détruire « paix interreligieuse » en Russie. Son objectif est de « planter les graines de la haine », a-t-il dénoncé, sans nommer les responsables.

Le dirigeant du Daghestan a ajouté que « la phase active » opérations à Derbent et Makhachkala « a été terminé » et « six bandits avaient été liquidés »alors que le NAK ne dénombre que cinq assaillants tués, dont l’identité « pourrait être établi ». Les autorités vont essayer de trouver « tous les membres de ces cellules endormies qui ont préparé (les attaques) et qui ont été préparés, y compris à l’étranger », il a dit. Lundi matin, l’opération antiterroriste a également été clôturée, selon NAK, cité par les agences de presse russes.

Une série d’attentats en Russie

Ces dernières années, la Russie a été régulièrement la cible d’attentats revendiqués par l’État islamique (EI). En mars, l’attentat dans une salle de concert, l’hôtel de ville Crocus, dans la banlieue de Moscou, avait fait 140 morts. Trois mois plus tard, le 16 juin, plusieurs membres de l’Etat islamique ont été tués après avoir pris en otage deux gardiens de prison dans une prison du sud de la Russie, selon les autorités.

Le pays a été confronté au début des années 2000 à une rébellion islamiste, mouvement né du premier conflit contre la Tchétchénie séparatiste en 1994-1996. Près de 4 500 Russes, notamment originaires du Caucase, ont combattu depuis aux côtés de l’EI en Irak et en Syrie, selon les chiffres officiels.

En octobre 2023, des émeutes anti-israéliennes éclatent à l’aéroport de Makhatchkala. Une foule d’hommes a envahi son tarmac à l’atterrissage d’un avion en provenance d’Israël, sur fond de tensions liées à la guerre entre Israël et le Hamas.

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