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Ce que l’on sait des allégations d' »accord » entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron

Le « Journal du dimanche » évoque un appel téléphonique entre le chef de l’Etat et le chef des députés du Rassemblement national, avant la nomination du nouveau chef du gouvernement. L’ancien candidat à la présidentielle le dément.

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Une affiche électorale du Rassemblement national lors des législatives de 2024 et une photo d'Emmanuel Macron (photo d'illustration). (ARTUR WIDAK / NURPHOTO / AFP)

Le Rassemblement national a-t-il pesé dans le choix de nommer Michel Barnier à Matignon ? C’est ce qu’affirme Le journal du dimanche dans un article publié le samedi 7 septembre. L’hebdomadaire assure qu’Emmanuel Macron a passé une « accord secret » avec Marine Le Pen, la cheffe des députés RN, jeudi, avant de nommer l’ancien ministre et commissaire européen, membre des Républicains, au poste de Premier ministre. L’ancien candidat à la présidentielle a démenti ces affirmations, dont les membres du Nouveau Front populaire se sont emparés pour dénoncer une « accord » entre le président et son rival d’extrême droite.

Le « JDD » évoque un appel téléphonique entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen

D’après l’histoire racontée par le JDD, « corroboré par plusieurs sources des deux côtés »Emmanuel Macron a mandaté Thierry Solère, ancien député LR et proche du président, pour « prendre la température » avec le RN sur le choix de Michel Barnier comme Premier ministre. Thierry Solère a déjà fait office de « facilitateur » entre le camp présidentiel et le RN, en organisant un dîner chez lui entre l’ancien Premier ministre Edouard Philippe et Marine Le Pen.

L’Elysée veut éviter d’exposer le futur chef du gouvernement à une censure de l’Assemblée nationale, où l’extrême droite est forte avec 126 députés, 142 si l’on compte les alliés d’Eric Ciotti. Jean-Philippe Tanguy, président délégué du groupe RN à l’Assemblée nationale, a déjà qualifié Michel Barnier de « fossile » Et « politicien stupide » sur France Inter. Le député s’est rétracté trois jours plus tard sur BFMTV, estimant qu’il « n’aurait pas

LE JDD affirme que le président de la République lui-même a appelé Marine Le Pen jeudi, avant que l’Elysée n’annonce la nomination de l’ancienne commissaire européenne issue des rangs des Républicains. Le média précise qu’Emmanuel Macron et Marine Le Pen « refuse tout échange jeudi » et cela« Aucune des deux parties n’a commenté le rôle de Thierry Solère dans ces discussions. »

Marine Le Pen dément tout échange

Pour Marine Le Pen, Emmanuel Macron a certainement « a pris en compte (…) les critères fixés par le Rassemblement national dans le choix de son Premier ministre »comme elle l’a déclaré dans une interview avec La Tribune du dimancheMais le chef des députés RN a en revanche nié avoir participé activement au choix de Michel Barnier pour Matignon. « Je ne suis pas le DRH d’Emmanuel Macron », elle l’a répété devant la presse dimanche, lors de sa rentrée politique à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais). « Je pense que seul un Premier ministre du Rassemblement national peut mettre en œuvre le projet du Rassemblement national« ent national »a-t-elle ajouté. Bien qu’elle ait salué les recherches de la « compromis » entreprise par Michel Barnier, elle a également affirmé qu’elle n’avait pas « aucun échange avec Emmanuel Macron » Jeudi, contrairement à ce que le JDD.

Marine Le Pen a déclaré qu’elle espérait que le nouveau Premier ministre serait « respectueux de ce que souhaitent les 11 millions d’électeurs du Rassemblement national ». « M. Barnier ne doit pas oublier le résultat des élections européennes (remporté par le RN)« elle a également souligné, annonçant que le RN n’hésiterait pas à « censurer le gouvernement ».

Jordan Bardella, président du Rassemblement national (RN), a déclaré samedi que le parti avait choisi de lui accorder le « le bénéfice du doute ». Michel Barnier « Un Premier ministre est-il sous surveillance »il a dit. « Ce n’est pas une menace, c’est un fait arithmétique »a défendu Marine Le Pen dimanche.

La gauche critique ce rapprochement

Dimanche, le député de La France Insoumise Manuel Bompard a accusé Emmanuel Macron et Marine Le Pen de « ayant accepté de voler le vote français »sur CNews et Europe 1. « Les macronistes qui ont refusé l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir sont trahis. Les lepénistes qui voulaient une rupture avec la politique de Macron sont tout aussi trahis. » il a également commenté X. «Macron siffle et le RN se couche», De son côté, il a fustigé le député frondeur de l’Essonne, Antoine Léaument sur X.

« Arrêtons de nous ennuyer avec l’idée que la gauche a raté le pas vers le pouvoir. Macron a traité avec Le Pen via un de ses conseillers Sarkozy qui fait l’objet de 13 mises en examen »a protesté le sénateur Ian Brossat, porte-parole du Parti communiste français, sur X.

En marge de son premier déplacement en tant que nouveau chef du gouvernement, Michel Barnier a déclaré samedi qu’il était « sous le contrôle démocratique de tous les Français et de tous les groupes politiques ». « Ce n’est pas un gouvernement sous surveillance, c’est un gouvernement sous la bienveillance de l’extrême droite »grinçait l’ancien insoumis Alexis Corbière sur LCI le lendemain.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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