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ce que l’on sait de l’enquête dans laquelle un suspect a été placé en garde à vue

L’analyse ADN réalisée a permis de confondre l’homme interpellé vendredi avec l’ADN retrouvé sur l’une des nombreuses victimes.

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Préfecture de police de Grenoble, 29 octobre 2016. (JEAN-PIERRE CLATOT / AFP)

« Le travail important et patient des nombreux policiers mobilisés dans la recherche du violeur a porté ses fruits. » C’est ce qu’a déclaré le procureur de la République de Grenoble (Isère), Eric Vaillant, dans un message envoyé samedi 6 avril aux médias, confirmant qu’un suspect a été interpellé vendredi dans l’enquête sur le « violeur en scooter ». L’homme placé en garde à vue vendredi après-midi est soupçonné d’être l’auteur d’une série d’agressions sexuelles, de viols et de violences sur des jeunes femmes, commises entre le 8 février et le 16 mars, à Grenoble et sa périphérie. Franceinfo résume ce que l’on sait de cette affaire.

Une information judiciaire ouverte pour sept faits, dont deux viols

Le parquet de Grenoble a ouvert le 29 mars une information judiciaire pour sept faits commis en un peu plus de cinq semaines. L’enquête porte, dans le détail, sur deux viols commis à Grenoble et à Saint-Martin-d’Hères les 11 et 16 mars, une tentative de viol le 16 mars à Grenoble, une agression sexuelle et des violences armées le 17 février à Grenoble, une Tentative d’extorsion le 8 février à Saint-Martin-le-Vinoux et, le même jour, violences à Grenoble, a détaillé le procureur Eric Vaillant.

Ce dossier pourrait également comprendre un huitième dossier. Une jeune femme agressée dans la nuit du 16 au 17 décembre 2023 a porté plainte jeudi, estimant avoir été victime du même homme, selon les informations du Dauphiné Libéré confirmé par le procureur.

Eric Vaillant avait décrit l’agresseur comme un « Homme de 20 ans, de type européen, sans accent, mesurant environ 1,70 m et de corpulence normale, même un peu potelé, yeux marrons, teint pâle et cheveux plutôt roux ». « La diffusion du rapport du violeur a permis aux policiers de recueillir plusieurs dizaines de témoignages qui sont traités avec diligence par les enquêteurs »» a ajouté le magistrat le 29 mars.

Un homme de 22 ans interpellé et placé en garde à vue

L’homme interpellé vendredi correspond au signalement physique établi par Eric Vaillant, selon les informations de Dauphiné Libéréconfirmé par la suite par le parquet. Au cours de leurs investigations, les enquêteurs du Service Local de Police Judiciaire (SLPJ) ont réussi à identifier le suspect grâce à une localisation téléphonique, selon le journal local. Habitant à Fontaine, en banlieue grenobloise, le jeune homme de 22 ans est connu de la police, mais seulement pour « faits mineurs »précis Le Dauphiné Libéré.

L’expertise ADN des prélèvements réalisés lors de la garde à vue du suspect, réalisée en urgence par le laboratoire de la police nationale de Lyon, a permis de confondre l’individu. « sur l’une des affaires que le parquet a déférées au juge d’instruction »a déclaré Eric Vaillant samedi. « Un seul viol peut être attribué de manière fiable au suspect grâce à l’ADN. A ce stade, l’enquête se poursuit sur les autres faits »il ajouta. L’homme sera présenté à un juge d’instruction.

Un mode opératoire très spécifique

Le suspect, entièrement vêtu de noir, a agi seul, selon les témoignages des victimes, a précisé le procureur. Il a repéré ses victimes devant les bars ou les discothèques du centre-ville de Grenoble, mais aussi dans les communes voisines de Saint-Martin-d’Hères et Saint-Martin-le-Vinoux. L’homme a ensuite suivi ses victimes, « jeunes femmes de 20 à 27 ans »avec son scooter électrique noir, juste devant leur maison, « avant de les attaquer »a détaillé Eric Vaillant.

C’est la procédure que Julie*, 20 ans, a décrite à France 3 Auvergne-Rhône-Alpes. Elle raconte avoir été agressée par un homme en scooter dans la nuit du 16 au 17 décembre. Après une soirée passée en discothèque, elle prend un scooter en libre-service pour rejoindre Echirolles, en périphérie de Grenoble. Sur la route, elle est suivie par un individu, qui la percute et la frappe à plusieurs reprises. « Il savait très bien ce qu’il faisait et le plus inquiétant était son look »explique-t-elle à France 3.

La jeune femme tombe et finit par échapper à son agresseur en se réfugiant dans une clinique. L’étudiante a subi plusieurs contusions aux coudes, aux genoux et à la tête. Même si elle n’a pas porté plainte immédiatement, sa rencontre avec Maria*, autre victime d’une agression par un homme en scooter, l’a poussée à changer d’avis. Elle a porté plainte jeudi, rapporte France 3, et c’est cette plainte qui pourrait constituer le huitième fait ajouté au dossier.

Maria*, 21 ans, a également témoigné sur France 3. Elle décrit les événements survenus dans la nuit du 16 au 17 février, lorsqu’un jeune homme s’est infiltré dans son immeuble et l’a poursuivie jusqu’au deuxième étage. Selon son récit, l’homme aurait alors demandé à l’étudiante de l’accompagner jusqu’au garage à vélos avant de tenter de l’attirer dans la pièce. « Je lui ai crié de me lâcher et je l’ai poussé très fort. (…) Je me suis enfui », rapporte-t-elle. Maria a porté plainte le lendemain pour tentative d’agression sexuelle. « Je suis seul à la maison depuis des semaines et des semaines. Tout ce que je veux, c’est que la peur change de camp. »

* Les prénoms ont été modifiés.

Cammile Bussière

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