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ce que l’on sait de l’attaque de l’emblématique navire russe « Kommouna » en Crimée

La Défense ukrainienne a annoncé que la « Kommouna » n’était plus en mesure de fonctionner après l’attaque de dimanche. Responsable des opérations de sauvetage, le navire a jeté l’ancre à Sébastopol, port d’attache de la flotte russe en mer Noire.

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Cette image d'archive montre le port de Sébastopol, en Crimée annexée, avant l'attaque de missile qui a détruit le quartier général de la flotte russe en mer Noire, le 22 septembre 2023. (PLANET LABS PBC / AFP)

« Encore un jour sombre pour la flotte russe en mer Noire. » Le ministère ukrainien de la Défense a ironisé sur le réseau social Kommouna, un navire de sauvetage de la flotte militaire russe, ancré à Sébastopol. Situé dans ce port d’attache de la flotte russe, dans la péninsule de Crimée annexée, au bord de la mer Noire, le navire serait désormais incapable de fonctionner. Franceinfo résume ce que l’on sait de ce coup dur porté à la flotte russe, qui perd l’un de ses navires les plus emblématiques.

Un navire « n’est plus en mesure de remplir ses fonctions »

« Aujourd’hui, la marine ukrainienne a frappé le navire de sauvetage russe Kommouna en Crimée temporairement occupée »a déclaré sur Facebook Dmytro Pletentchouk, porte-parole de la marine ukrainienne. « La nature des dégâts est en cours de vérificationil ajoutamais il est clair que le navire n’est plus en mesure de remplir ses fonctions. » Même si l’on ne sait pas exactement comment le navire a été endommagé par l’armée ukrainienne, cette dernière dispose de missiles antinavires Neptune, comme le rappelle Le monde.

Le gouverneur de Sébastopol installé par la Russie, Mikhaïl Razvojaevavait déclaré auparavant que l’armée russe avait « repoussé une attaque par un missile anti-navire » contre un bateau de la grande ville portuaire. Il n’a pas précisé le nom du navire attaqué, mais a déclaré que « Des chutes de fragments ont provoqué un petit incendie, qui a été rapidement éteint ».

L’un des plus anciens bâtiments militaires du monde

LE Kommounaappelé pour la première fois Volkhov lors de son lancement en 1915, a été rebaptisé ainsi en 1922, en référence à la Commune de Paris, rappelle Ouest de la France. Il est responsable des sauvetages en haute mer, de la récupération des sous-marins coulés ou des marchandises perdues. Il s’agit de l’un des plus anciens navires militaires russes encore en activité, a indiqué Kiev. Il a participé aux deux guerres mondiales, et c’est même le plus ancien navire militaire encore en service dans le monde, selon plusieurs sites militaires.

Durant la Seconde Guerre mondiale, il participe notamment à la défense de Leningrad, assiégée par les Allemands, permettant « pour récupérer les chars et les véhicules tombés dans les eaux du lac Ladoga »en écrivant Ouest de la France. Long de 96 mètres, il peut déplacer 3 100 tonnes à pleine charge et son équipage comprend 99 hommes, précise le quotidien. Pendant le conflit en Ukraine, il a été utilisé dans des opérations visant à retrouver l’épave et les corps des marins du navire amiral. Moscouqui a coulé en mer Noire en avril 2022, rappelle BFMTV. «Cela constitue une cible légitime et donne à la marine russe des capacités précieuses»a analysé l’expert naval HI Sutton sur le réseau social

Les navires russes, cibles privilégiées de l’armée ukrainienne

Ce genre d’attaques « continuera jusqu’à ce que les Russes soient à court de navires ou quittent la Crimée », a prévenu le porte-parole de la marine ukrainienne. Ce territoire de le sud de l’Ukraine, annexée par Moscou en 2014, est régulièrement le théâtre d’attaques ukrainiennes contre la flotte russe. En février dernier, les renseignements militaires ukrainiens (GUR) assuraient avoir réussi à « couler » étoile Ivanovets. En novembre 2023, un chantier naval occupé par les Russes était la cible de Kiev, puis, un mois plus tard, c’était le navire Novotcherkassk qui avait été touché par un missile ukrainien. Des frappes stratégiques qui ont permis, en deux ans, de faire « fonctionnellement inactif » la flotte russe, selon les termes utilisés par le secrétaire d’État britannique à la Défense, Grant Shapps.

Au total, Kiev affirme avoir détruit jusqu’à 30 % des navires de guerre russes, grâce notamment à des drones navals de construction ukrainienne. Ces machines « ne coûte rien », estime à l’AFP Huseyn Aliyev, spécialiste de l’Europe de l’Est à l’université de Glasgow. Selon lui, le nombre de drones impliqués dans des opérations sur terre et en mer a considérablement augmenté. « incroyable » en deux ans d’invasion russe de l’Ukraine. « C’est probablement l’arme numéro un de nos jours, plus importante que l’artillerie et les blindés », observe-t-il. Une arme qui, selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky, permet à la Russie de comprendre « Cette agression a vraiment un prix ».

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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