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Ce que l’on sait de l’affaire autour du Parlement européen

Des élus du Parlement européen ont été rémunérés par la Russie pour relayer les informations pro-russes au sein de l'institution européenne.
FRÉDÉRIK FLORIN / AFP Des élus du Parlement européen ont été rémunérés par la Russie pour relayer les informations pro-russes au sein de l’institution européenne.

FRÉDÉRIK FLORIN / AFP

Des élus du Parlement européen ont été rémunérés par la Russie pour relayer les informations pro-russes au sein de l’institution européenne.

INTERNATIONAL –  » Le scandale « Voix de l’Europe » montre une fois de plus que les patriotes indésirables d’extrême droite constituent une cinquième colonne au service de Poutine « . C’est par ces mots forts que le candidat socialiste aux élections européennes Raphaël Glucksmann a dénoncé le nouveau scandale qui secoue Bruxelles autour d’une campagne d’influence et de corruption au sein du Parlement européen.

Plus d’un an après le « Qatargate »qui avait ébranlé Strasbourg et Bruxelles en raison de soupçons concernant plusieurs députés accusés d’avoir reçu de l’argent d’un pays du Golfe afin d’influencer les décisions des parlementaires, c’est la Russie qui est accusée par les dirigeants des groupes libéraux et verts qui siègent à Strasbourg.

Dès vendredi, ils ont réclamé l’ouverture d’une enquête interne pour agir au plus vite sur l’influence de ce réseau d’influence financé par Moscou. HuffPost fait le point ce samedi 30 mars sur ce que l’on sait de ce scandale qui ravive les craintes d’ingérences au sein du Parlement européen.

· Prague tire la sonnette d’alarme

Tout semble avoir commencé quelques jours plus tôt dans l’affaire déjà surnommée « Voix de l’Europe », du nom de ce média étroitement lié aux soupçons d’ingérence russe.

Dès mercredi, les services de renseignement tchèques ont indiqué avoir démasqué un réseau financé par la Russie qui diffusait via le site de la propagande pro-russe en Ukraine Voix de l’Europe. Sauf que les tentacules de ce réseau interfèrent « au Parlement européen »selon les rares informations révélées par Prague.

Vendredi, c’est le Premier ministre belge Alexander De Croo qui s’est chargé d’apporter de nouvelles précisions, affirmant que ce réseau permettait à la Russie de « approcher les députés » mais aussi pour les payer « pour promouvoir la propagande russe ». Devant la Chambre des Représentants belge, il a été très clair en indiquant qu’il s’agissait « des parlementaires recevant de l’argent.

· Vive émotion de la part des députés

Face à la nouvelle, de nombreux élus du Parlement européen ont rapidement réclamé l’ouverture d’une enquête interne. Il faut dire que le risque d’un scandale majeur à dix semaines des élections européennes apporterait un discrédit peu enviable à l’institution européenne.

Tête de liste pour Renaissance, l’eurodéputée macroniste Valérie Hayer a même écrit à Roberta Metsola, présidente du Parlement, pour obtenir une enquête « immédiat et transparent, en coopération avec les autorités nationales ».

« Les électeurs doivent savoir si les députés européens ou les candidats travaillent avec le soutien de la Russie ou de ses mandataires. La démocratie en Europe doit être défendue à tout prix contre ces menaces. », a souligné Valérie Hayer dans sa lettre. Du côté de Raphaël Glucksmann chez les socialistes ou chez les Verts, on réclame aussi « une enquête rapide et approfondie à l’échelle européenne ». L’Allemand Terry Reintke, l’une des deux têtes de liste des Verts pour le vote du 9 juin, va encore plus loin en mentionnant « une attaque directe contre le tissu même de notre démocratie.

· Un oligarque pro-russe aux commandes

A ce stade, les révélations semblent encore incomplètes. Mais ils suffisent, estime un porte-parole du Parlement européen à l’Agence France-Presse. que les conclusions des autorités tchèques sont  » actuellement à l’étude, en coordination avec les partenaires institutionnels (…) notamment concernant le média Voice of Europe.

« Des personnes ayant de fortes opinions pro-russes, y compris des politiciens européens, y ont reçu un espace médiatique », affirment les services de renseignement tchèques. Le site, enregistré à Prague, a depuis été fermé par les autorités tchèques, rapporte le journal. Le monde.

En l’occurrence, un nom revient déjà régulièrement et pas seulement dans les tweets de Raphaël Glucksmann. Il s’agit de Viktor Medvedchuk, un oligarque ukrainien pro-russe proche du président Vladimir Poutine et propriétaire du site « voice-of-europe.eu ».

Cet homme, son associé Artem Marchevsky et le site en question avaient également été inscrits sur la liste des personnes sanctionnées par la République tchèque après le début de la guerre en Ukraine, comme l’a rappelé mercredi le Premier ministre tchèque Petr Fiala.

Si le site n’est plus accessible aujourd’hui, franceinfo indique néanmoins que plusieurs vidéos circulent encore sur internet, où l’on peut voir des interviews de députés d’extrême droite, comme l’eurodéputée Rassemblement national Patricia Chagnon. Selon les médias tchèques Denik N.Des personnalités politiques néerlandaises, belges, allemandes, polonaises, hongroises et françaises s’inquiètent de ces enveloppes d’argent remises par Moscou en échange de déclarations favorables au régime du Kremlin.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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