Ce que l’on sait de la tentative d’assassinat à l’arbalète sur une femme à Villejuif
Trois personnes ont été placées en garde à vue après qu’une femme a été retrouvée seule chez elle, blessée par une flèche dans la tête. La victime a été opérée et ses jours ne sont plus en danger.
Une femme a été très grièvement blessée à la tête dans la nuit du dimanche 11 au lundi 12 août à Villejuif (Val-de-Marne) après avoir reçu une flèche dans la tempe, a appris BFMTV de sources concordantes.
Une enquête pour tentative de meurtre a depuis été ouverte, selon le parquet de Créteil.
• Trois personnes en garde à vue
La victime, une femme de 32 ans, a été retrouvée seule chez elle par les pompiers. Elle a été transportée d’urgence dans un hôpital parisien.
Les premières investigations ont porté sur l’étude du téléphone, et ont conduit à l’interpellation de trois personnes. Selon les informations de BFMTV, elles ont été placées en garde à vue lundi.
Selon le parquet, les victimes sont le compagnon de la victime, âgé de 40 ans, un de ses amis de 48 ans et enfin une femme avec laquelle il entretenait une relation extraconjugale. Cette dernière, âgée de 21 ans, est enceinte de trois mois.
Selon les informations de BFMTV, les trois prévenus travaillent dans un établissement d’aide au travail (Esat), une structure qui permet à des personnes handicapées d’exercer une activité professionnelle tout en bénéficiant d’un accompagnement médical, social et éducatif dans un environnement protégé.
• La piste d’un acte prémédité par jalousie privilégiée
Les audiences ont permis d’établir que l’arme utilisée pour blesser la victime, une arbalète et des flèches, avait été acquise plus d’un mois auparavant par le conjoint et son amant. Elles étaient conservées au domicile du conjoint avant l’incident et ont été retrouvées lors de la perquisition du domicile de la victime.
Le partenaire de la victime aurait utilisé l’arbalète pendant que celle-ci dormait. Son amant était présent sur les lieux au moment des faits.
Lors de leur garde à vue, les trois accusés « ont globalement reconnu ces faits, tout en fournissant des explications confuses sur leurs motivations et intentions », a précisé le commissariat de Créteil. Les enquêteurs ont établi que le mobile pouvait s’inscrire dans un contexte de jalousie et de ressentiment. Par ailleurs, les trois accusés auraient également eu l’intention de s’en prendre à des membres de la famille de la victime.
Les premiers examens psychiatriques ont révélé des troubles mentaux altérant « moyennement » leur capacité de discernement, des expertises plus approfondies devant être ordonnées ultérieurement. Une source proche du dossier a indiqué à BFMTV que les trois suspects et la victime sont des « majeurs protégés atteints de déficience mentale ».
• 90 jours d’ITT pour la victime
La victime a été opérée mardi. La flèche a été retirée de son crâne, mais sa vie est toujours en danger.
Ce mercredi 14 août, ses jours n’étaient plus en danger selon le parquet, et elle a pu être auditionnée par les enquêteurs à l’hôpital.
Elle a reçu un ordre d’incapacité totale de travail de 90 jours.
• Le parquet a requis la détention provisoire
L’enquête, initialement ouverte pour « tentative d’homicide volontaire », a été requalifiée. Le parquet de Créteil a ouvert mercredi une information judiciaire pour tentative d’assassinat ainsi que pour participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime, faits commis entre le 8 juillet et le 12 août.
A l’issue des 48 heures de garde à vue, les trois accusés ont été présentés mercredi à un juge d’instruction aux fins de mise en examen. Ils devraient ensuite être présentés à un juge des libertés et de la détention qui statuera sur des mesures de sûreté. Le parquet a requis le placement en détention provisoire des trois accusés.
Le conjoint de la victime a déjà été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire dans le cadre d’une information judiciaire ouverte en octobre 2021, a précisé le parquet de Créteil. Les deux autres personnes impliquées n’ont aucun antécédent judiciaire à leur casier judiciaire.
Aujourd’hui encore, les investigations se poursuivent sur la base d’une commission rogatoire du juge d’instruction, conclut le parquet.