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ce que l’on sait de la situation dans l’archipel, où un couvre-feu a été instauré

Les violences urbaines ont débuté lundi, en marge d’une mobilisation indépendantiste contre la réforme constitutionnelle examinée à l’Assemblée nationale. De nombreuses usines, commerces et commerces ont été incendiés, des routes bloquées et des dizaines de gendarmes et policiers blessés.

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Une mère et sa fille devant des voitures incendiées sur un parking après des violences urbaines dans le centre commercial Belle Vie à Nouméa, Nouvelle-Calédonie, le 14 mai 2024. (THEO ROUBY / AFP)

Véhicules incendiés, magasins pillés, fusillades… Des violences urbaines ont eu lieu dans la nuit du lundi 13 au mardi 14 mai en Nouvelle-Calédonie contre la réforme constitutionnelle actuellement examinée à l’Assemblée nationale, qui veut élargir l’organisme électoral de l’archipel. . Les premières altercations ont débuté lundi, en marge d’une mobilisation indépendantiste contre ce texte. Les opposants craignent qu’il vienne « minimiser davantage le peuple autochtone Kanak ».

Des dizaines de magasins, d’usines et de commerces ont été incendiés et plusieurs supermarchés ont été pillés à Nouméa, la capitale. Des manifestants se sont également installés sur plusieurs ronds-points et ont actionné des barrières filtrantes. Au moins 82 personnes ont été arrêtées, a annoncé mardi matin le ministre de l’Intérieur et de l’Outre-mer, Gérald Darmanin et un couvre-feu a également été décrété, tandis que appels du gouvernement local « raisonner et calmer ». Voici ce que nous savons de la situation.

Routes bloquées, des dizaines de bâtiments incendiés

Les rues de Nouméa et de sa banlieue sont jonchées de restes de voitures incendiées et de restes fumants de pneus et de palettes mardi, après une nuit d’émeutes. Les pompiers de Nouméa affirment avoir reçu près de 1 500 appels et être intervenus sur environ 200 incendies. Selon un groupement patronal cité par l’AFP, une trentaine de magasins, usines et autres commerces ont été incendiés. Dans la banlieue nouméenne, un supermarché, forcé à percuter, a été pillé par la population. Images de Nouvelle-Calédonie La 1ère montre un Super U de Rivière-Salée ravagé par les flammes.

Des détonations ont été entendues mardi en fin d’après-midi près des tours de Magenta, la ville emblématique de Nouméa. Dans les quartiers nord de la capitale, le Haut-Commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie a déploré «destruction de commerces, de pharmacies et d’habitations». « Nous avons malheureusement constaté des exfiltrations d’habitants de leurs maisons pour ensuite voir leurs maisons incendiées »a déclaré Louis Le Franc lors d’une conférence de presse. La Fédération des Industriels de Nouvelle-Calédonie a annoncé qu’elle allait lancer « une plateforme participative qui comprendra une cagnotte pour créer un fonds pour la reconstruction des industries calédoniennes.« 

Les autorités ont été particulièrement attentives à la situation dans une usine incendiée située à l’entrée de Nouméa et dans laquelle se retranchaient une trentaine d’émeutiers. « Nous les exhortons à quitter les lieux, en raison du risque imminent d’explosion » de deux réservoirs d’hydrogène implantés sur le site, a expliqué Louis Le Franc.

De nombreuses barricades étaient toujours en place sur les routes mardi en fin d’après-midi. Selon Nouvelle-Calédonie La 1ère, la mobilisation sur la route et le pont qui longe le parc de La Coulée, sur la commune du Mont-Dore, est toujours en cours. Un fourgon de police est positionné de l’autre côté de la route et des affrontements occasionnels ont lieu avec les manifestants. Les habitants du quartier ont déclaré qu’ils n’avaient plus d’eau depuis le début de l’après-midi après la rupture d’une vanne. A Ouémo, un quartier de Nouméa, une centaine d’habitants se sont regroupés pour installer une barrière filtrante à l’entrée de la presqu’île et ne laisser passer que les habitants du quartier.

« Tirs avec des armes de gros calibre » signalés

Le Haut-commissaire Louis Le Franc a rapporté « tirs tendus avec des armes de gros calibre, des fusils à longue portée, sur les gendarmes » lors des violences au Mont-Dore, au sud-est de Nouméa. « Nous n’avons pas de morts, il n’y a pas de blessés graves pour le moment, il aurait pu y en avoir. »a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse. Toute cause mérite d’être défendue politiquement, mais elle ne mérite pas d’être défendue en menant des actions meurtrières contre les gendarmes, contre les habitants, dans l’agglomération de Nouméa. »

Une cinquantaine de gendarmes et policiers blessés

Le Raid, quatre escadrons de gendarmes mobiles et deux sections du CRS 8, unité spécialisée dans la lutte contre les violences urbaines, ont été mobilisés. Quinze renforts du GIGN doivent également être envoyés à Nouméa. « Depuis plus de 24 heures, nous sommes confrontés à un véritable déchaînement de haine, à un déferlement de jeunes, souvent ivres, manifestement manipulés et d’une violence assez incroyable »a déploré le général Nicolas Matthéos, commandant de la gendarmerie de Nouvelle-Calédonie.

Gérald Darmanin a rapporté mardi matin que 82 personnes avaient été arrêtées et 54 gendarmes et policiers blessés. « Des familles de gendarmes ont été évacuées »a précisé le ministre de l’Intérieur et de l’Outre-mer.

L’aéroport, les lycées et collèges fermés

Le gouvernement calédonien a annoncé la fermeture des lycées et collèges jusqu’à nouvel ordre. L’aéroport international est également fermé et la compagnie Aircalin a suspendu ses vols pour la journée de mardi. UN « des rotations maximales seront mises en place, selon un programme adapté, pour la journée du mercredi 15 mai, seulement si toutes les conditions de sécurité sont réunies et en fonction de l’évolution de la situation« , a indiqué la compagnie aérienne, citée par Nouvelle-Calédonie La 1ère.

Rassemblements interdits, couvre-feu décrété

Un couvre-feu a été décrété à partir de mardi 18 heures (depuis 9 heures à Paris) et jusqu’à 6 heures mercredi. Tout rassemblement est également interdit dans le Grand Nouméa, tout comme le port d’armes et la vente d’alcool dans toute la Nouvelle-Calédonie. Le haut-commissariat encourage les 270 000 habitants du territoire à rester chez eux.

Seul les personnels impliqués dans une mission de service public et des activités nocturnes essentielles, les déplacements liés à des raisons impérieuses de santé, d’urgence médicale ou d’assistance aux personnes vulnérables ou de force majeure, etLes corps médicaux sont autorisés à se déplacer, précise Nouvelle-Calédonie La 1ère.

Autorités et représentants appellent au « calme »

Louis Mapou, président indépendantiste du gouvernement de Nouvelle-Calédonie, a appelé dans un communiqué « calme et raison ». « Toutes les raisons de mécontentement, de frustration et de colère ne peuvent justifier de saper ou de détruire ce que le pays a pu construire pendant des décennies et d’hypothéquer l’avenir », a-t-il déclaré. Le Haut-commissaire Louis Le Franc a demandé aux dirigeants indépendantistes « d’utiliser toute l’influence qui est la leur pour mettre un terme à ce qui a été observé au cours des dernières 48 heures ».

Le Conseil national des grands chefs, Inaat ne Kanaky, organisme composé de dirigeants kanak, également appelé « jeunesse en paix », tout en appelant l’État à « ses responsabilités ». Il demande aux parlementaires français « faire preuve de lucidité et de sagesse afin d’éviter l’embrasement de la situation et le chaos dans le pays ». La maire de Nouméa, Sonia Lagarde, a pour sa part ordonné de ne pas «ne pas céder à la provocation». « Je comprends que cela puisse être irritant, nous voulons y aller, mais je pense que tout le monde doit se calmer, car ce n’est pas comme ça qu’on va construire »» a-t-elle déclaré, cité par Nouvelle-Calédonie La 1ère.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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