Ce que l’on sait de la découverte d’impacts de plomb sur un collège de Marseille

Plus de 80 traces de plomb ont été découvertes au collège Stéphane-Mallarmé de Marseille, mardi 24 septembre. Après deux jours de fermeture, l’école a rouvert ce jeudi, mais l’inquiétude persiste parmi les parents et le personnel.

Les élèves sont de retour, mais les inquiétudes demeurent. Après deux jours de fermeture, le collège Stéphane-Mallarmé de Marseille rouvre ses portes et les cours reprennent ce jeudi 26 septembre. Malgré une présence policière, parents et enseignants restent particulièrement inquiets.

• Plus de 80 impacts de plomb

Ce mardi 24 septembre, 82 impacts de plomb ont été découverts sur les vitres du collège. « Diverses traces de violences sont visibles aux abords et à l’intérieur de l’établissement », annonce le personnel du collège dans un communiqué consulté par nos confrères de La Provence.

Le personnel enseignant a ainsi exercé son droit de retrait et le collège est resté fermé toute la journée de mardi et mercredi.

Les parents d’élèves ont également exprimé de fortes inquiétudes. « Ma fille ne retournera pas à l’école jeudi, quitte à la mettre dans une école privée, à la garder à la maison… mais ma fille ne reviendra pas ici ! Vous imaginez si nos enfants sont à l’école et qu’ils se font tirer dessus ? », a déclaré la mère d’un élève de 6e sur BFM Marseille Provence.

• Un collège situé dans une zone sensible

Le collège, situé dans le 13e arrondissement près de la Cité du Clos de la Rose, se trouve dans un quartier sensible, où les enseignants décrivent une situation qui s’aggrave « depuis un an ».

« Le deal a repris à l’intérieur de la ville. Des impacts de plomb réguliers sur les vitres. Il y a eu aussi un incendie contre les locaux de l’établissement, un tag et zéro communication à ce sujet. Cela crée vraiment un climat d’insécurité. On est à bout », déplore l’un d’eux auprès de BFM Marseille Provence.

Plusieurs signalements ont été faits à la police depuis novembre dernier. Les policiers ont été déployés autour de l’établissement et de la ville mardi et mercredi.

• L’inspecteur académique réagit

Le collège a rouvert ses portes ce jeudi matin à 8 heures. Après une réunion organisée entre la Direction académique des services de l’éducation nationale, le sous-préfet et le personnel de l’établissement, la reprise des cours à 13h30 a été confirmée.

« Nous regrettons que les parents d’élèves n’aient pas été conviés », ont déclaré les enseignants à l’issue de la réunion. Selon l’inspecteur d’académie Jean-Yves Bessol, présent ce jeudi à la réunion, « le droit de retrait (des enseignants, ndlr) n’a pas été instauré ».

Il estime que « si le danger est réel et grave, il n’est pas imminent étant donné que la situation dure depuis novembre 2023 ». Il a également annoncé que des équipes de sécurité du rectorat seront déployées dans l’établissement cette semaine.

« Nous avons reçu des réponses concrètes à nos inquiétudes », poursuivent les enseignants, auprès desquels les pouvoirs publics se sont engagés à « la mise en place de mesures de sécurité pérennes ». Certains d’entre eux déplorent cependant un manque de considération pour les élèves.

L’équipe éducative a donc finalement accepté de reprendre les cours à 13h30, après que leur droit de retrait leur ait été reconnu.

« Je mesure pleinement le danger et la gravité de la situation. Il n’y a pas de banalisation, je ne souhaite pas banaliser cette situation. Elle est grave, elle existe dans un certain nombre d’endroits du département », a poursuivi Jean-Yves Bessol sur BFMTV ce jeudi.

Les parents, avec qui ce dernier s’est entretenu, ne sont pas rassurés. « Si l’éducation nationale n’est pas capable de sécuriser nos enfants… Ils sont plus qu’en danger », estime la mère d’un élève à BFMTV. « Je m’inquiète pour ma fille », ajoute une autre.

• Le ministre rencontrera l’équipe éducative

Ce mercredi, la nouvelle ministre de l’Education nationale, Anne Genetet, a exprimé son « soutien total à la communauté éducative, aux parents et aux élèves » du collège sur le réseau social X.

Alors qu’elle devait se rendre en Seine-et-Marne ce jeudi, Anne Genetet a annulé son déplacement afin de tenir une réunion sur la sécurisation des écoles, a expliqué le ministère.

Un entretien avec le directeur du collège Stéphane-Mallarmé, des représentants des enseignants et des parents d’élèves est également prévu.

« Nous regrettons d’avoir dû mobiliser les médias aussi fortement pour faire entendre notre voix. Nous espérons que cela aboutira à une prise de conscience nationale », a déclaré un professeur à BFMTV.