Ce que l’on sait de la condamnation en appel de Marine Le Pen pour diffamation contre la Cimade
Marine Le Pen est bel et bien coupable. Celle qui dénonce régulièrement la « laxisme de la justice » devrait être heureux. La cour d’appel de Paris a condamné, mercredi 11 août, le dirigeant politique d’extrême droite à 500 euros d’amende avec sursis pour diffamation à l’encontre de l’association d’aide aux exilés Cimade.
Les propos en question datent de janvier 2022, lors d’une interview diffusée sur la chaîne d’information en continu BFMTV. « Les associations humanitaires sont-elles complices du délit d’entrée ? »Marine Le Pen, alors candidate à l’élection présidentielle d’avril 2022, a répondu : « Parfois oui. Ils sont même complices des passeurs, oui, parfois. »
Le président du groupe Rassemblement national au Palais Bourbon a ensuite directement visé la Cimade, association engagée dans la lutte contre la xénophobie et l’exclusion des immigrés, pour ses actions à Mayotte. « La Cimade organise en réalité le réseau d’immigration clandestine en provenance des Comores » à Mayotte, elle avait osé déclarer. Elle avait enfin pointé du doigt les subventions versées aux associations, appelant à ce qu’elles cessent d’être accordées « aux personnes qui organisent quelque chose d’illégal ».
Une première condamnation en octobre 2023
La Cimade a immédiatement réagi via un communiqué diffusé sur X (ex-Twitter), indiquant qu’elle accueillerait favorablement « avec satisfaction » cette condamnation. « Les discours mensongers visant à stigmatiser les associations et les migrants qu’elles soutiennent, à attiser les tensions sociales et la violence, ne peuvent être diffusés en toute impunité.a écrit l’association. Il est heureux que la justice l’ait reconnu à travers cette condamnation pour diffamation.
Cette décision de justice fait suite à une première condamnation, en première instance, datant d’octobre 2023. Le juge l’avait reconnue coupable de diffamation publique, considérant que les propos avaient « ont dépassé le degré d’exagération possible dans le contexte dans lequel ils ont été prononcés » et cela « les limites de la liberté d’expression (avaient) été franchies ».
Fin septembre, la députée de la 11e circonscription du Pas-de-Calais se retrouvera une nouvelle fois sur le banc des accusés. Cette fois en compagnie de 26 autres personnes. Elle sera jugée du 30 septembre 2024 au 27 novembre 2024 en correctionnelle, pour « détournement de fonds publics », dans le cadre de l’affaire dite des assistants parlementaires du FN. Une affaire dans laquelle le président du RN Jordan Bardella aurait, selon une enquête journalistique fouillée, participé à la fabrication de faux documents pour justifier un poste d’attaché parlementaire.
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