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Ce que l’on sait de cette maladie transmise par les moustiques – Libération

Ce que l’on sait de cette maladie transmise par les moustiques – Libération
Trois personnes infectées ont été détectées lundi 12 août dans le Var, une autre en Guadeloupe. Asymptomatique dans 80% des cas, ce virus peut toutefois provoquer des atteintes neurologiques.

Un autre virus au catalogue des moustiques. Les agences régionales de santé (ARS) du Var et de la Guadeloupe ont annoncé, début août, les premières détections du virus West Nile (ou Western Nile virus, en français) sur leur territoire. Cette maladie virale, transmise à l’homme par les moustiques, est inoffensive dans la grande majorité des cas mais peut, plus rarement, entraîner des complications neurologiques. Libérer partage avec vous tout ce que vous devez savoir sur ce virus auquel il faut faire attention.

D’où vient ce virus ?

Le virus West Nile n’est pas nouveau. Détecté pour la première fois en 1937 dans le district ougandais du West Nile (d’où son nom), il s’est progressivement répandu dans le monde entier, y compris en France au début des années 1960. En sommeil pendant quarante ans en France, le virus est ensuite réapparu, infectant une centaine de chevaux en Camargue en 2000, puis sept personnes en 2003 dans le Var. Il n’a rien à voir avec les États-Unis, qui ont connu de véritables épidémies à partir de 1999, faisant des centaines de morts. Selon l’Institut Pasteur, il est désormais considéré comme une maladie infectieuse. « comme le flavivirus (virus principalement transmis par les moustiques, ndlr) la plus répandue après la dengue ».

Où est-il réapparu en France ?

Première en Guadeloupe. Son agence régionale de santé a annoncé mercredi 7 août avoir été « informé de la détection du premier cas humain d’infection par le virus du Nil occidental sur son territoire »Un homme, séjournant en Guadeloupe, a été « contaminé par la piqûre de moustiques porteurs de la maladie » et est « actuellement soigné à l’hôpital »Le 28 juin, le virus a également été détecté chez deux chevaux dans le département d’outre-mer.

Puis dans le Var. L’ARS de la région Paca a annoncé, lundi 12 août, que trois cas d’infection avaient été recensés à Ollioules, Six-Fours-les-Plages et La Seyne-sur-Mer, près de Toulon. Un cheval a également été contaminé durant la même période, toujours à Six-Fours-les-Plages.

Comment se transmet-il ?

Par les moustiques, et plus particulièrement l’espèce Culex, très présente en France. Sauf que pour une fois, les bestioles ne le font pas exprès. Seuls les oiseaux et les moustiques se contaminent entre eux, les humains et les chevaux étant « hôtes accidentels »Nous ne transmettons pas le virus à un moustique sain s’il nous pique. « Il n’y a pas de transmission du virus d’humain à humain (ou de cheval à humain) par les moustiques », développe l’ARS Paca. Qui limite les dégâts.

L’infection est essentiellement saisonnière en France métropolitaine, c’est-à-dire de juin à fin novembre, lorsque les moustiques viennent nous embêter la nuit. Dans son dossier thématique, Santé publique France précise également que ce virus peut se transmettre, « plus rarement, par des produits d’origine humaine : transfusion sanguine et transplantation d’organes, de tissus ou de cellules. Des cas de transmission de la mère à l’enfant au cours de la grossesse, de l’accouchement et de l’allaitement ont également été décrits. »

Quels sont les risques pour la santé ?

Dans 80% des cas, il n’y a aucun symptôme. Pour les 20% restants, il s’agit d’une « syndrome pseudo-grippal »avec une apparition soudaine de fièvre, de maux de tête, de douleurs articulaires et musculaires et même d’une éruption cutanée.

Le virus du Nil occidental peut provoquer de graves lésions neurologiques, ce qui le rend si grave. « Ce sont des formes neuroinvasives se manifestant par une méningite, une méningo-encéphalite, une paralysie flasque ou Syndrome de Guillain-Barré« , développe Santé publique France. Aux symptômes grippaux s’ajoutent des troubles du comportement ou un discours incohérent. Ces complications neurologiques peuvent entraîner « des séquelles pouvant même être fatales »principalement à « adultes seniors »précise l’Institut Pasteur. Mais elles surviennent dans moins de 1% des cas et généralement, le patient guérit spontanément.

Le cheval est vulnérable au virus du Nil occidental. L’infection provoque, selon l’Institut Pasteur, « une fièvre, une encéphalomyélite (maladie inflammatoire rare affectant le système nerveux central) et une paralysie des membres postérieurs, avec un taux de mortalité important ».

Comment endiguer le phénomène ?

Il n’existe pas de vaccin ni de traitement spécifique contre le virus du Nil occidental. Seuls les symptômes sont traités, comme pour la grippe. Pour éviter d’être infecté, la prévention se limite à se protéger des piqûres de moustiques. Les différents organismes de santé les énumèrent ainsi : utiliser des répulsifs, porter des vêtements couvrants (surtout le soir), utiliser des moustiquaires ou éliminer les eaux stagnantes, propices au développement des moustiques.

L’ARS Paca a mené, de son côté, une enquête afin d’identifier d’éventuels lieux de contamination et de prolifération de moustiques Culex, en lien avec l’Accord interdépartemental de démoustication méditerranéenne. L’agence sanitaire s’est attachée à sensibiliser « les établissements et les professionnels de santé du secteur pour identifier et dépister les cas suspects » et de sécuriser les dons de sang et d’organes dans le Var.

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