Le virus Nipah, apparu en 1998 chez des éleveurs de porcs en Malaisie, a successivement touché ces dernières années Singapour et le Bangladesh, avant de gagner l’Inde. Une soixantaine de personnes atteintes du virus auraient été identifiées depuis le décès d’un adolescent de 14 ans il y a quelques jours.
Le virus Nipah, du nom du village malaisien où la première épidémie s’est déclarée en 1998, a un taux de mortalité compris entre 40 et 75 pour cent, selon l’Organisation mondiale de la santé. Récemment, un adolescent qui avait contracté le virus a été déclaré mort au Kerala, une région de l’Inde. La ministre de la Santé du Kerala, Veena George, a déclaré qu’une soixantaine d’autres personnes avaient été identifiées comme présentant un risque élevé d’être également infectées.
Les symptômes répertoriés en cas d’infection sont : forte fièvre, vomissements et infection respiratoire dans les cas bénins. En cas de complications, le patient atteint peut souffrir de convulsions ou d’inflammation cérébrale pouvant conduire au coma. A noter qu’il n’existe actuellement aucun vaccin pour l’enrayer.
Comme le Covid-19, Ebola ou Zika, ce virus est placé par l’OMS parmi les nombreuses maladies méritant une recherche prioritaire en raison de son potentiel à provoquer une épidémie mondiale.
La transmission à l’homme se fait généralement par l’intermédiaire d’animaux ou d’aliments contaminés, mais elle peut aussi se faire directement entre humains. Les chauves-souris frugivores sont identifiées comme les porteurs naturels du virus, provoquant des épidémies successives.
La première épidémie s’est déclarée en Malaisie en 1998, tuant plus de 100 personnes et entraînant l’abattage d’un million de porcs pour contenir le virus. Le virus est ensuite apparu à Singapour, via des employés d’abattoirs entrés en contact avec des porcs infectés en Malaisie. Il a infecté 11 personnes et causé un décès.
Dès 2001, le virus Nipah a touché le Bangladesh et l’Inde. Le premier pays a été le plus durement touché par les épidémies liées à ce virus avec plus d’une centaine de morts depuis cette date. En Inde, deux épidémies ont coûté la vie à une cinquantaine de personnes avant d’être finalement maîtrisées.
Depuis le mois dernier, l’Etat du Kerala, dans le sud du pays, a enregistré quatre cas et deux décès liés au virus Nipah. Le gouvernement local a mené une vaste campagne de dépistage, qui a également pris la décision de fermer les écoles. Il s’agit de la quatrième épidémie à frapper la région en cinq ans. Depuis son arrivée en Inde en 2018, le virus a ravagé le pays à 17 reprises.
Selon des estimations publiées dans la revue Science en 2018, il existe 1,7 million de virus inconnus chez les mammifères et les oiseaux, dont 540 000 à 850 000 ont la capacité d’infecter les humains.
Présentes sur Terre depuis des milliers d’années, les zoonoses (maladies transmissibles de l’animal à l’homme) se sont multipliées ces 20 à 30 dernières années à travers le monde.
En cause : le développement des voyages internationaux, qui a favorisé leur expansion, tout comme le réchauffement climatique, qui a poussé certaines espèces à quitter leur écosystème. L’agriculture intensive et la déforestation ont également été pointées du doigt par les scientifiques car elles ont accéléré le développement des mutations virales.
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