LUDOVIC MARIN / AFP
Le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz et le président américain Joe Biden à Omaha Beach, pour le 80e anniversaire du débarquement à Saint-Laurent-sur-Mer, le 6 juin 2024.
INTERNATIONAL – Il n’a pas renoncé à son voyage. Le président américain Joe Biden se rend à Berlin ce vendredi 18 octobre, après avoir été contraint – à cause de l’ouragan Milton – de reporter ce voyage, initialement prévu la semaine dernière. A moins de trois semaines de l’élection présidentielle aux Etats-Unis, le locataire de la Maison Blanche souhaite avant tout continuer à mobiliser l’Europe sur la question de l’aide à l’Ukraine.
Car l’élection présidentielle du 5 novembre pourrait constituer un tournant : certains craignent une baisse drastique de l’aide militaire américaine à Kiev en cas de victoire du républicain Donald Trump. L’Ukraine sera donc au cœur des discussions entre Joe Biden et les responsables allemands, au moment où les bombardements russes contre ses infrastructures essentielles se multiplient et où son armée recule sur le front de l’Est.
Joe Biden le fera sans aucun doute « envoyer un message aux Européens sur l’importance de se préparer à assumer davantage de responsabilités dans leur aide à l’Ukraine »estime la politologue allemande experte en relations internationales Daniela Schwarzer, de la Fondation Bertelsmann, interrogée par l’AFP.
L’Ukraine et le Moyen-Orient
Le voyage transatlantique, réduit à un jour seulement après avoir été reporté, intervient alors que le président Biden a annoncé une nouvelle aide américaine de 425 millions de dollars à l’Ukraine lors d’un appel téléphonique mercredi avec le président Volodymyr Zelensky.
L’Allemagne est le deuxième donateur d’aide à l’Ukraine, les États-Unis étant le premier. Mais il a réduit de moitié, à quatre milliards d’euros, son enveloppe budgétaire pour l’aide à l’Ukraine en 2025.
Après plus de deux ans et demi de guerre, un affaiblissement de l’aide occidentale se profile, sur fond de conflit majeur au Moyen-Orient. L’opinion publique est également fatiguée, comme l’ont montré récemment les scores historiques obtenus lors de trois élections régionales par le parti d’extrême droite allemand AfD et un nouveau parti d’extrême gauche, qui réclament l’arrêt des livraisons d’armes à Kiev. .
Pour la Maison Blanche, la rencontre séparée entre le président américain et Olaf Scholz permettra « renforcer les liens étroits » entre les deux pays et « coordonner les priorités géopolitiques, y compris la défense de l’Ukraine contre l’agression russe et les événements au Moyen-Orient ».
Rencontre avec Macron, Scholz et Starmer
Joe Biden tiendra également une réunion à quatre avec son homologue français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz et le Premier ministre britannique Keir Starmer, selon le programme de visite transmis par la Maison Blanche. Selon le président français, il s’agira notamment de « garanties de sécurité » accordée à Kyiv dans le cadre du rapprochement de l’Ukraine avec l’OTAN. Leur rencontre devrait également porter sur la situation au Moyen-Orient où la mort du leader du Hamas pourrait ouvrir une nouvelle ère.
Pour cette visite d’adieu, la dernière de Joe Biden avant de passer le relais à Kamala Harris ou Donald Trump, le président américain sera accueilli par son homologue Frank-Walter Steinmeier. Ce dernier lui remettra la plus haute distinction de son pays pour « services rendus » à l’amitié germano-américaine et à l’alliance transatlantique.
Devant les députés du Bundestag, Olaf Scholz a également salué « l’incroyable amélioration de la coopération » sous le gouvernement Biden entre Berlin et Washington et au niveau européen. La présidence tumultueuse de Donald Trump (2017-2021) avait tendu les relations entre les États-Unis et l’Allemagne, celui-ci reprochant aux Allemands et aux autres Européens de dépenser trop peu pour la défense commune dans le cadre de l’OTAN.
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