Viktor Orban en Hongrie, Giorgia Meloni en Italie et Olaf Scholz en Allemagne ont été, comme de nombreux chefs de gouvernement en Europe, comme Gabriel Attal, impliqués dans la campagne pour les élections européennes.
EUROPE – Après les élections géantes qui viennent de voir le Premier ministre nationaliste Narendra Modi reconduit à la tête de l’Inde, il s’agit du deuxième scrutin le plus important au monde avec quelque 360 millions d’électeurs appelés aux urnes. Et cela semble plus incertain que jamais. Les élections européennes ont lieu du 6 au 9 juin 2024 dans les 27 pays membres de l’UE, les premières depuis l’entrée en vigueur du Brexit.
Si, en France, Jordan Bardella semble bien parti pour porter le Rassemblement national au-delà des 30 % des suffrages, l’enjeu principal concerne la deuxième position, avec la liste de Raphaël Glucksmann, soutenue par le PS, plus proche que jamais de celle de par La macroniste Valérie Hayer.
Et en dehors de nos frontières ? Alors que l’extrême droite semble prête à faire pression dans plusieurs pays, HuffPost vous propose une visite des principaux hotspots de l’Union européenne.
· L’incontournable Meloni
Pour ces élections européennes, la Première ministre italienne Giorgia Meloni est partout. Au niveau national surtout, puisque la leader d’extrême droite a choisi d’être elle-même tête de liste dans les cinq circonscriptions électorales de la péninsule. Mais c’est aussi le cas au niveau européen, où le leader est perçu comme un faiseur de reines.
Alors que la coalition de droite (Parti populaire européen), de centre (Renew) et de gauche (Socialistes et Démocrates) qui a porté Ursula von der Leyen à la tête de la Commission européenne en 2019 risque de ne pas remporter la majorité des sièges au Parlement bruxellois à l’issue des nouvelles élections, l’actuelle présidente pourrait être contrainte d’augmenter sa majorité pour les cinq prochaines années pour pouvoir se représenter. Si les Verts européens sont candidats, c’est surtout du côté de la droite conservatrice que l’attention se porte.
D’autant plus qu’Ursula von der Leyen elle-même a laissé entendre – en secret – qu’elle n’excluait pas une alliance avec certains groupes du groupe nationaliste Conservateurs et Réformistes européens. Un groupe dont le coprésident est membre des Frères d’Italie, le parti de Giorgia Meloni. Largement en avance sur les intentions de vote en Italie avec plus de 25% des intentions de vote, le chef du gouvernement aborde donc l’élection en position de force. Une position qui n’a pas échappé au magazine britannique L’économistequi l’a récemment placé au centre de « trois femmes qui façonneront l’Europe »avec Ursula von der Leyen… et Marine Le Pen, comme vous pouvez le voir ci-dessous :
· Le vote sous tension en Allemagne
Dans une campagne tendue marquée par la violente agression contre un député européen en campagne, c’est l’ordre d’arrivée des différents partis derrière les conservateurs qui sera scruté. Dans le pays qui envoie le plus grand contingent d’élus à Bruxelles (96 députés contre 81 pour la France), la CDU-CSU semble en mesure d’égaler son score de 2019 et de s’approcher, voire de dépasser les 30 %.
Derrière, trois partis sont au coude-à-coude, autour de 15% des intentions de vote : les sociaux-démocrates du SPD qui pâtissent de l’impopularité du chancelier Olaf Scholz, leurs alliés écologistes au sein du gouvernement en net recul par rapport à 2019, et l’extrême droite. représenté par l’AfD (Alternative pour l’Allemagne).
Le score de cette formation au soir du 9 juin est un autre enjeu du vote en Allemagne : alors que le parti nationaliste espérait percer et s’affirmer comme une seconde force politique pour ces européennes, les frasques de sa tête de liste Maximilian Krah semblent , selon les sondages, ayant brisé sa dynamique. Il faut dire que sa récente déclaration sur le fait qu’un SS n’était « pas pas automatiquement un criminel » a provoqué l’exclusion de l’AfD du groupe Identité et Démocratie du Parlement européen, où elle siégeait avec le Rassemblement national.
· En Hongrie, Orban a contesté
Côté hongrois, Viktor Orban poursuit son offensive eurosceptique et le Premier ministre a donné sa voix samedi dernier lors d’un rassemblement à Budapest. Mais le vent tourne-t-il pour ceux dont les députés n’appartiennent plus à aucun groupe parlementaire depuis qu’ils ont été exclus du Parti populaire européen en 2021 ? Si le Fidesz est donné dimanche grand vainqueur avec 45% d’intentions de vote, il pourrait perdre du poids par rapport à 2019 (52%).
La faute (en partie) d’un nouveau venu. Après avoir quitté le Fidesz en début d’année, Péter Magyar a créé son propre parti et espère obtenir un certain soutien du chef du gouvernement. « Nos représentants siégeront au sein du Parti populaire européen, parmi lesquels Fidesz a été chassé. Nous recherchons une relation constructive mais critique avec Bruxelles. » a déclaré le leader de Tisza à Euronews. Avec 25% à 29% d’intentions de vote, le nouveau parti pourrait remporter une bonne partie des 21 sièges hongrois, une prouesse pour un parti qui n’existait pas au début de l’année.
· Nouveau test pour Tusk en Pologne
Cinquième pays européen par sa population, la Pologne connaîtra, dimanche 9 juin, un nouveau match entre le PiS de l’ancien Premier ministre nationaliste Jarosław Kaczyński et la Coalition civique pro-européenne de son successeur Donald Tusk. Après les élections législatives d’octobre, la coalition de Tusk a remporté plusieurs grandes villes aux élections locales d’avril dernier, mais le PiS a pu revendiquer la victoire à l’échelle nationale.
Du côté des Européens, les derniers sondages donnent les deux listes au coude-à-coude, avec 35% d’intentions de vote pour le PiS et 34% pour la coalition hétéroclite au pouvoir à Varsovie. Ce résultat donnera le ton à l’élection présidentielle de 2025, au cours de laquelle la Coalition civique espère évincer le PiS de la plus haute fonction de l’État.
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