Dans la nuit du jeudi 14 au vendredi 15 novembre, le patronat et plusieurs syndicats ont trouvé un terrain d’entente sur l’emploi des seniors, le dialogue social et l’assurance chômage. Sur ce dernier point, l’accord trouvé – qui est prévu pour les quatre prochaines années, du 1euh Janvier 2025 – inclut de nouvelles mesures relatives aux conditions d’octroi des droits, aux cotisations patronales, ou encore à l’indemnisation des frontaliers.
Elle devrait conduire à une réduction des dépenses de près de 2,48 milliards d’euros sur la période 2025-2028, puis rapporter à terme 1,7 milliard chaque année. Alors que les syndicats doivent encore consulter formellement leurs instances avant que cet accord ne soit validé, voici les principales mesures concernant l’assurance chômage :
- Conditions d’octroi des droits légèrement assouplies
Pour vous inscrire pour la première fois à l’assurance chômage, vous devrez avoir travaillé au moins cinq mois, et non six mois, au cours des vingt-quatre derniers mois. La mesure représente un coût de quelque 440 millions sur quatre ans pour le système d’assurance chômage.
- Pour les seniors, l’âge donnant droit à une indemnisation plus longue est relevé
Dans l’accord trouvé jeudi, le palier donnant droit à vingt-deux mois et demi maximum d’indemnisation passe de 53 à 55 ans, et celui donnant droit à vingt-sept mois, de 55 à 57 ans. Pour les autres demandeurs d’emploi, la durée maximale d’indemnisation reste dix-huit mois. La mesure rapporterait quelque 350 millions d’euros sur quatre ans, selon un calcul de l’Unédic.
Le projet d’accord prévoit également de décaler l’âge à partir duquel le maintien de l’allocation est possible jusqu’à ce que les conditions d’obtention de la retraite à taux plein soient obtenues. Cet appareil «maintien des droits»à partir de l’âge légal de la retraite, sera décalé « en cohérence avec le relèvement progressif de l’âge légal de la retraite jusqu’à 64 ans en 2030 ».
- La date de versement de l’allocation est désormais identique chaque mois, permettant des économies
L’allocation versée aux demandeurs d’emploi sera identique chaque mois, calculée sur trente jours. Sur une année pleine, les chômeurs perdront ainsi cinq jours d’indemnisation, et même six pour les années bissextiles. La mesure devrait rapporter 1,2 milliard sur quatre ans.
- Vers une réduction des indemnisations pour les frontaliers
L’indemnisation des allocataires transfrontaliers – notamment en Suisse et au Luxembourg – représente un surcoût d’environ 800 millions d’euros par an pour l’assurance chômage, selon l’Unédic. En effet, leurs droits sont actuellement calculés en fonction de leurs salaires à l’étranger, généralement nettement plus élevés qu’en France.
Le projet d’accord entend appliquer à ces droits un coefficient en fonction du niveau de salaire du pays dans lequel ils ont travaillé, ce qui devrait entraîner une baisse significative de leur rémunération dans la grande majorité des cas. Les signataires demandent également une révision de la notion de« offre d’emploi raisonnable »afin que les frontaliers ne puissent pas refuser un poste au niveau salarial français. Au total, selon un calcul de l’Unédic, 1,4 milliard d’euros d’économies sur quatre ans devraient être possibles.
- Une réduction des cotisations patronales
La contribution patronale à l’assurance chômage passera de 4,05% à 4% du salaire brut. La mesure entrera en vigueur du 1euh mai 2025. Il devrait coûter près de 1,5 milliard d’euros sur quatre ans.
- Le système d’indemnisation des créateurs ou repreneurs d’entreprise modifié
Concernant les demandeurs d’emploi créateurs ou repreneurs d’entreprise, le texte prévoit des dispositions pour limiter « effets d’aubaine » – actuellement le bénéficiaire peut dans certains cas bénéficier d’une aide même s’il est revenu en CDI à temps plein. La mesure devrait rapporter 1,4 milliard d’euros sur quatre ans.