ce nouveau décret a mis cinq ans à arriver
Au-delà de l’éclairage classique du vélo – un phare avant, un feu arrière, l’ajout de dispositifs d’éclairage supplémentaires n’était, contre toute attente, pas autorisé. Mais c’était avant, puisqu’un décret publié le 29 novembre 2024 revisite cette interdiction, élargissant également la gamme des équipements liés à la visibilité nocturne utilisables par les cyclistes. Il revient également sur un code de la route, la possibilité de rouler à deux cyclistes de front – sous certaines conditions bien sûr. Nous allons essayer de vous éclairer sur la question !
Règlement du 29 novembre 2024 sur l’éclairage des vélos : qui veut le plus peut avoir le plus
Vous le savez probablement, pour circuler légalement de nuit en France, votre vélo doit être équipé d’un feu avant blanc (ou jaune) et d’un feu arrière rouge. Une obligation qui découle de l’article R.313-1 du code général de la route, et qui, incidemment, incombe au cycliste. Si vous n’êtes pas équipé, c’est vous qui êtes en faute et non le fabricant du vélo.
Un décret, paru au journal officiel le 29 novembre, met en œuvre certaines mesures du Plan vélo et mobilités actives du 14 septembre 2018 (il était temps !) et du Plan vélo et marche du 5 mai 2023, avec effet immédiat sur les possibilités de cyclistes en termes d’éclairage. Il permet ainsi l’utilisation d’un éclairage supplémentaire.
Tout cycle et engin de transport personnel motorisé (style scooter EDPM, scooter auto-équilibré, hoverboard Marty McFly, etc.) peut désormais être équipé d’un feu de position avant et arrière supplémentaire répondant aux mêmes caractéristiques que l’éclairage obligatoire. Cet éclairage supplémentaire peut également être porté par le cycliste. Et pourquoi pas attaché à votre sac à dos, posé sur une remorque à vélo, etc. ? Le choix est laissé aux utilisateurs de s’équiper ainsi ou non.
Éclairage supplémentaire, de non officiellement autorisé à facultatif
Egalement facultative, l’installation de clignotants clignotants et de feux stop est désormais autorisée pour nous, cyclistes et conducteurs EDPM. Les dispositifs à fixer sur le casque, aux extrémités du guidon ou sur la tige de selle comme le Cosmo Ride ou le casque Helmet Lumos devraient ainsi voir leur heure de gloire approcher. Encore un tour de volant vers le vélo-voiture ?
Autre point évoqué par la réglementation : les pneus équipés de dispositifs rétroréfléchissants (comme le Marathon, le best-seller de Schwalbe) peuvent désormais remplacer les catadioptres obligatoires dans les roues. Les réflecteurs sont ces éléments en plastique à facettes réfléchissant la lumière des phares des autres véhicules. Il apparaît que cette disposition s’inspire de la réglementation allemande, où cette disposition est déjà en vigueur.
Tant qu’on y est, précisons également que le règlement du 29 novembre 2024 précise que les éléments réfléchissants peuvent désormais être utilisés sans limitation. Du pur bon sens, non ? Les feux arrière clignotants restent interdits. Le clignotement reste ainsi réservé aux clignotants et feux de détresse.
Circulation : rouler à deux de front désormais autorisé… dans certains cas
Circuler à deux cyclistes de front (pas plus) est déjà autorisé depuis longtemps, uniquement en dehors des agglomérations. La législation prévoit néanmoins que le cycliste de gauche doit reculer : «dans tous les cas où les conditions de circulation l’exigent, notamment lorsqu’un véhicule voulant doubler annonce son approche« .
Ce règlement nouvellement publié ajoute un point très précis lié à la circulation. Il ouvre ainsi l’autorisation de circuler à deux cyclistes de front dans les zones piétonnes, les voies vertes et les zones de rassemblement. Attention, les vélos attelés à une remorque ou un side-car (!) ne bénéficient pas de cette autorisation. On ne va pas bouder le plaisir de pouvoir discuter plus sereinement avec son partenaire cycliste lorsque l’occasion se présente.
Plus de budget pour les infrastructures ? Il nous reste la loupe
Une bonne infrastructure est le principal facteur de sécurité pour les cyclistes. Des pistes cyclables séparées limitent les interactions avec les usagers motorisés, et donc les risques d’accidents. Et accessoirement, ils rassurent les usagers du vélo moins habitués au trafic routier, en encourageant de nouveaux cyclistes au quotidien. Avec, à la clé, des bénéfices économiques, écologiques, sanitaires, etc. qui se portent bien.
La réduction des budgets du plan vélo puis de ceux des aides à l’achat de vélos récemment annoncées risque d’interrompre la dynamique de croissance du nombre de cyclistes amorcée ces dernières années.
Le règlement publié fin novembre 2024 semble plutôt bénéfique pour la sécurité des cyclistes, du moins sur le papier. Mais est-ce vraiment de bon augure pour la cause du cyclisme ? Cela implique en effet qu’il faudra continuer à se mêler aux flux de circulation et que s’appuyer sur des équipements individuels deviendra la seule option pour rechercher une sécurité que l’État ne veut plus garantir… La fin d’une époque ?
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