Divertissement

« Ce n’est pas possible, ils ont fait une erreur ! »

Entourée de son mari Jean-Jacques Debout et de ses proches, Chantal Goya a été nommée Commandeur de l’Ordre des Arts et des Lettres, mardi 2 avril à Paris. Au cours de la cérémonie, Rachida Dati a prononcé quelques mots pour remercier la chanteuse et célébrer sa grande carrière avant de lui remettre sa médaille dans le somptueux Salon des Ambassadeurs.

Dans une interview exclusive accordée à Paris Match, Chantal Goya est revenue sur cet événement. La chanteuse s’est confiée sur sa carrière, sa belle relation avec son mari et son cœur, jamais loin du Liban.

Paris Match : Quelles sont les circonstances qui vous ont amené à recevoir cette médaille ?

Chantal Goya. Tout a commencé après ma rencontre avec Rima Abdul Malak, l’ancienne ministre de la Culture. Elle est libanaise. Quand elle a appris l’année dernière que je revenais au Liban pour chanter à Pâques, elle était très heureuse. Après cela, elle m’a dit qu’elle avait une surprise pour moi.

C’est pourtant Rachida Dati qui vous a remis la médaille ?

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Oui. Je n’ai plus pensé à cette histoire de surprise après le départ de Rima du gouvernement. C’est mon producteur qui m’a informé jeudi dernier que Rachida Dati voulait me nommer. On a rapidement commencé à appeler tout le monde, tous les membres de la famille, les amis proches et ceux qui m’entourent pendant les émissions.

Chantal Goya élevée par Rachida Dati, ministre de la Culture, au rang de Commandeur de l'Ordre des Arts et des Lettres. Sur la photo : Chantal Goya, Rachida Dati. Paris, ministère de la Culture. Salon des Marchaux. 2 juillet 2024.

Chantal Goya élevée par Rachida Dati, ministre de la Culture, au grade de Commandeur de l’Ordre des Arts et des Lettres, à Paris, le 2 juillet 2024.

Guizard Alain/ABACA / © Guizard Alain/ABACA

Comment avez-vous réagi ? Était-ce votre première médaille ?

J’étais très contente ! J’avais déjà reçu la médaille de Chevalier des Arts et des Lettres dans les années 1980, mais c’était simplement par courrier. Je sais que le protocole est quelque chose d’important mais je n’y suis pas très attachée, je ne m’en offusque pas. Cette fois-ci c’était plus important, je l’ai reçue directement des mains du Ministre de la Culture.

Dans votre discours, vous avez tout de suite remercié Jean-Jacques Debout, votre mari depuis 58 ans. Peut-on dire que cette médaille est un peu pour vous deux ?

Quand j’ai appris l’existence de cette médaille, j’ai dit à Jean-Jacques : « Ce n’est pas possible, ils se sont trompés, cette médaille est pour toi ! » Je me souviens de notre rencontre en 1964 lors d’un mariage, il avait déjà tout prévu. Il m’a dit : « On va se marier, on aura deux enfants et tu vas devenir célèbre à 30 ans. » Au début, je me suis dit : « Il est complètement fou. » Mais il avait raison, tout s’est passé.

Parfois je lui demande ce qu’il a vu en moi, une jeune fille qui a grandi en Angleterre et qui ne connaissait rien à la chanson française. Jean-Jacques, c’est un peu comme un grand couturier, c’est le génie derrière la création. Par exemple, personne ne croit qu’il a écrit « Capitaine Flam » ! C’est fou ! Il m’a inventé plus de 400 chansons, tout ça vient de sa tête, de son imagination.

Chantal Goya et Jean Jacques Debout. Remise du grade de Commandeur de l'Ordre des Arts et des Lettres à Chantal Goya. Paris, FRANCE - 02/07/2024

Chantal Goya et Jean Jacques Debout. Remise du grade de Commandeur de l’Ordre des Arts et des Lettres à Chantal Goya. Paris, FRANCE – 02/07/2024

JEANNE ACCORSINI/SIPA / © JEANNE ACCORSINI/SIPA

Vous êtes un vrai duo…
Absolument ! On se complète, en réalité, puisque dans la vie on n’a rien en commun. Lui c’est un homme de la nuit et moi je suis une femme du jour. J’ai rencontré beaucoup de gens grâce à lui, le danseur Sammy Davis est venu dîner chez moi, vous imaginez ? J’ai aussi rencontré les Beatles à Londres, et Mick Jagger. Il était avec sa femme et son petit garçon. Le petit garçon m’appelait « Chantal Chante ». Ils sont très gentils, très accessibles. Quand j’ai rencontré Jean-Jacques, il m’a emmené pour la première fois à l’Olympia voir Johnny (Hallyday). Il avait une place au premier rang à côté de Marlene Dietrich et n’avait pas réussi à m’en obtenir une. J’étais soulagée d’être avec les placeurs au fond, c’est tout ce que je voulais : ne pas être célèbre.

Et pourtant, aujourd’hui, vous êtes connus dans le monde entier. C’est aussi pour cela que vous avez cette médaille, décernée aux artistes qui font rayonner la France dans le monde entier…

Tout le monde m’a dit : « Tu le mérites ». Alors je me dis que d’une certaine manière c’est vrai. Mais je considère que c’est aussi une récompense pour mon public. Tout ça, c’est grâce à eux, je l’ai toujours su. Je vais chanter partout, en province, et à l’étranger aussi. Par exemple, à Nouméa, en 1989, le maire de Koumac m’a appelé pour chanter devant des enfants. J’avais très envie de le faire, de leur offrir ce concert, mais nous n’avions aucun moyen de transport sur place. Contre toute attente, le Conseil général de la ville nous a affrété un avion et un hélicoptère. C’était un moment magique de chanter devant ces milliers d’enfants. Ils avaient appris mes chansons à l’école !

Remise du grade de Commandeur de l'Ordre des Arts et des Lettres à Chantal Goya. Paris, FRANCE - 02/07/2024

Remise du grade de Commandeur de l’Ordre des Arts et des Lettres à Chantal Goya. Paris, FRANCE – 02/07/2024

Guizard Alain/ABACA / © Guizard Alain/ABACA

Vous avez également un lien très fort avec le Liban, quels souvenirs en gardez-vous ?

Je parle souvent du Liban car c’est un pays que j’ai connu pendant les années de guerre. En 1991, alors que Beyrouth était sous les décombres, j’ai dû chanter. J’étais persuadée que personne ne viendrait… Finalement, c’était la folie ! C’est ce dont les gens avaient besoin. Depuis, j’ai fait le choix d’y retourner chaque année.

Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
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