Le député LR Philippe Juvin réagit à la potentielle vente du Doliprane à un fonds d’investissement américain.
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« Ce n’est pas parce qu’on a une usine en France qu’on n’aura pas de pénurie et ce n’est pas parce qu’on n’a pas d’usine qu’on aura une pénurie »a déclaré lundi 14 octobre sur franceinfo le député LR Philippe Juvin, également chef des urgences de l’hôpital Pompidou à Paris, à propos de la potentielle vente du Doliprane à un fonds d’investissement américain par le groupe Sanofi.
Le ministre délégué à l’Industrie Marc Ferracci et le ministre de l’Économie Antoine Armand se sont rendus ce lundi sur le site Sanofi qui produit le Doliprane à Lisieux (Calvados) pour entendre les inquiétudes des salariés et des syndicats. Le groupe pharmaceutique français a annoncé en fin de semaine dernière avoir choisi le fonds d’investissement américain CD&R pour potentiellement céder le contrôle de son entité de santé grand public, Opella, qui commercialise le médicament Doliprane. Depuis, les syndicats et une grande partie de la classe politique s’inquiètent des conséquences d’une telle vente sur la souveraineté sanitaire et les 250 emplois du site normand.
« Si on le regarde d’un point de vue industriel, oui c’est une usine qui se vend », a d’abord commenté Philippe Juvin. « Mais si vous me posez la question de la production de médicaments et des risques de pénurie en France, tout cela révèle une très grande méconnaissance des sujets de la part des personnes qui s’en occupent.« Selon lui, « Il n’y a aucun rapport entre l’existence de cette usine en France et l’existence ou non d’une pénurie de Doliprane, c’est une plaisanterie. »
« Toute cette histoire est une fable »il a continué, parce que « le principe actif du médicament est fabriqué à 100 % en Asie ». « En France, la célèbre usine fait l’assemblage final. Lorsqu’un pays fabrique un médicament, pensez-vous vraiment que ce médicament n’est vendu que dans le pays où il est fabriqué ? « En France, nous avons des pénuries de médicaments car en France, le prix des médicaments que nous payons aux fabricants est inférieur à celui de nos voisins. » assura le médecin. « Et un industriel a donc plus intérêt à vendre ses médicaments aux Allemands qu’aux Français car les Allemands paient plus cher. »