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« Ce n’est pas la seule réforme possible » pour favoriser l’emploi, estime Bertrand Martinot

L’économiste était l’invité de « 8h30 franceinfo », dimanche 26 mai 2024.

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Temps de lecture : 17 min

Bertrand Martinot, économiste, était l'invité de

Bertrand Martinot, économiste, spécialiste du travail et ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, était l’invité de « 8h30 franceinfo », dimanche 26 mai 2024. Réforme de l’assurance chômage, « prime à l’emploi des seniors »… Il a répondu aux questions de Jean-Rémi Baudot et Agathe Lambret.

Assurance chômage : « Ce n’est pas la seule réforme possible »

« Ce n’est pas la seule réforme possible » pour favoriser l’accès à l’emploi, estime Bertrand Martinot. Dans une interview avec La Tribune dimanche (abonnés), le Premier ministre Gabriel Attal confirme que les règles d’indemnisation de l’assurance chômage seront durcies à partir du 1er décembre.

S’il est favorable à cette future réforme, Bertrand Martinot estime que « ce serait bien d’avoir une réflexion plus générale sur le travail » parce que « Le travail est surtaxé en France, le travail n’est pas assez rémunérateur ». Car selon lui, «Il y a encore beaucoup de problèmes pour encourager le travail. Ce n’est pas seulement le sujet de l’assurance chômage.».

Cependant, « Tous les pays qui sont revenus au plein emploi ont réformé leur assurance chômage », assure l’économiste. Spécialement depuis « le contexte général est assez favorable à une réforme de l’assurance chômage »il argumente. « Le marché du travail fonctionne bien » avec un taux de chômage stable à 7,5% de la population active au premier trimestre 2024 en France (hors Mayotte), selon l’Insee. Or, « Ce n’est pas quand le chômage est à 10% qu’il faut faire ce type de réforme »explique Bertrand Martinot.

Après, « Il y a beaucoup de postes vacants » » Il en poursuit, 535 500 au premier trimestre 2024, dans les entreprises du secteur privé (hors agriculture, particuliers et activités extraterritoriales), soit une baisse de 7% par rapport au trimestre précédent », selon une étude de la Dares publiée le 21 mai.

De plus, « Il faut redresser les finances publiques », il dit. Or, « parmi les endroits où on peut faire des économies, il y a l’Unedic et plus généralement les dépenses sociales »estime l’ancien conseiller social de Nicolas Sarkozy. « L’Unedic est certes excédentaire, mais il faut regarder les finances publiques dans leur ensemble », selon lui. Enfin, il estime que « système » Français « est globalement plus favorable que dans la plupart des pays européens, même si c’est de moins en moins vrai. »

« C’est la combinaison de tout cela qui amène le gouvernement à faire un nouveau tour de vis », pense Bertrand Martinot. Il concède que les différentes réformes menées depuis 2019, « sont assez difficiles ». L’économiste ajoute que « dans toute l’histoire de l’Unedic, qui remonte à 1958, c’est effectivement la période où l’on a fait le plus de réformes qui en fait vont toujours dans le même sens »à savoir celui du durcissement des règles.

Ce dimanche à La galerieGabriel Attal confirme qu’un « les chômeurs de moins de 57 ans seront indemnisés jusqu’à 15 mois contre 18 aujourd’hui ». Concernant l’éligibilité, « Jusqu’à présent, il fallait avoir travaillé 6 mois sur les 24 derniers mois pour être indemnisé. A l’avenir, il faudra avoir travaillé huit mois sur les 20 derniers »ajoute le Premier ministre. « C’est un durcissement assez important, mais si on regarde l’état de la législation dans les autres pays, on est dans la moyenne », se défend Bertrand Martinot. Il reconnaît que ces mesures affecteront particulièrement « Les jeunes qui entrent sur le marché du travail » Et « ceux qui enchaînent les CDD » parce que « le cap des huit mois sera plus difficile à atteindre ».

Une « prime à l’emploi des seniors »

Pour « débloquer le recrutement des seniors »le gouvernement veut créer « une prime à l’emploi des seniors ». Donc, « Un senior au chômage qui reprend un emploi moins bien rémunéré que son emploi précédent pourra cumuler son nouveau salaire avec son allocation chômage pour retrouver le même salaire qu’il avait avant de devenir chômeur. »

« J’attends le détail de cette mesure car il existe depuis longtemps un système de cumul partiel entre allocation chômage et salaire, mais le cumul n’est pas total », réagit Bertand Martinot. L’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy le voit « Une mesure qui permettrait aux seniors de retrouver un travail un peu moins bien payé, mais avec une incitation à l’assurance chômage, c’est une chose, dans le contexte français, c’est loin d’être stupide, mais encore une fois, c’est une disposition qui a existé. pendant longtemps ».

En réponse à François Hommeril, président de la CFE-CGC, la Confédération française du management – ​​Confédération générale des managers qui dénonce un « réduction senior, moitié prix » Bertrand Martinot estime que« on ne peut pas critiquer une mesure qui favorise l’emploi des seniors et ensuite se plaindre parce que les entreprises n’emploient pas de seniors ».

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Retrouvez l’intégralité du « 8h30 franceinfo » du dimanche 26 mai 2024 :

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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