Depuis plusieurs mois, certains supermarchés proposent du vin à moins de deux euros.
Et malgré ce prix dérisoire, la boisson est de qualité avec du Bordeaux ou encore du Côtes-du-Rhône.
Sauf que les producteurs s’insurgent, car pour atteindre un tel prix, ils doivent vendre à perte.
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ME 20H
En entrant dans ce supermarché Lidl de Targon (Gironde), difficile de le rater. En tête de gondole, des bouteilles de vin sont vendues à 1,89 euro, d’autres à 1,99 euro. Bordeaux, Côtes-du-Rhône, impossible de deviner leur prix en regardant ces bouteilles. Interrogés par le JT de TF1, les consommateurs restent incrédules, les estimant à 12 ou 15 euros au jugé. Et lorsqu’ils découvrent le prix réel, la réponse ne tarde pas à arriver : « C’est incroyable de trouver du vin à si bas prix »dit l’un d’eux dans le rapport ci-dessus.
Les supermarchés profitent de la crise du vin et donc des difficultés des vignerons
Les supermarchés profitent de la crise du vin et donc des difficultés des vignerons
Julien Luro, vigneron girondin
Comment les supermarchés parviennent-ils à vendre des bouteilles à moins de 2 euros ? Pour le savoir, le journal télévisé de TF1 est allé voir un vigneron girondin pour lui poser la question. « Ce n’est pas du tout un mauvais vin, c’est juste un vin qui a été acheté pas cher au vigneron. Les supermarchés profitent de la crise du vin et donc des difficultés des vignerons. »estime Julien Luro. Ainsi, sur une bouteille à 1,89 euro, le bouchon, l’étiquette et le contenant en verre coûtent 50 centimes. Le transport et les intermédiaires, 37 centimes. Le négociant, lui, touche 36 centimes. Le reste, soit 66 centimes, sert à acheter le vin. Mais à ce prix-là, le producteur ne peut pas en vivre.
« On a les mêmes problèmes que les producteurs laitiers car aujourd’hui, on ne demande qu’un euro, ou quelques centimes sur une bouteille, et ça change tout. C’est comme quelques centimes sur le lait, ça peut changer une exploitation. Pour que le vigneron survive, il faudrait que le vin présenté en magasin soit au-dessus de 3 euros. Il nous faudrait juste au moins un euro de plus. »assure Julien Luro.
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Lors du précédent salon du vin au printemps, des vignerons avaient manifesté devant un magasin Lidl, mais l’enseigne avait rétorqué qu’elle n’était pas la seule à pratiquer ces prix et qu’elle les augmenterait en 2025. « Nous sommes pleinement conscients des difficultés rencontrées par les vignerons, confrontés à une baisse de la consommation de vin en France (…) Malgré la baisse du marché, nous continuons à tenir nos engagements envers la profession »« La bouteille la moins chère pourrait donc passer à 2,50 euros l’an prochain, mais elle reste encore en dessous des 3 euros réclamés par les vignerons », a-t-elle expliqué dans un communiqué.