Ce métal d’origine spatiale pourrait révolutionner la technologie
Il y a 2 ans, des chercheurs britanniques ont réussi à synthétiser sur Terre un métal d’origine spatiale. Selon les experts, cette découverte pourrait révolutionner la technologie moderne dans le contexte actuel. La Chine contrôle en réalité plus des deux tiers de la production mondiale de terres rares.
Un nouveau métal : la tétrataénite
Rappelons d’abord que les météorites sont susceptible de contenir des métaux précieuxmais aussi et surtout des indices pour en savoir plus sur la formation de la Terre. Pour cela, une équipe du Muséum national d’histoire naturelle se rend à Saint-Séverin (France) en 1966 afin de prélever des échantillons de roche après la chute d’une météorite dans la région. Cette découverte a fait l’objet d’une étude publiée dans la revue allemande Zeitschrift fur Kristallographie en 1995. Cette étude réalisée par deux chercheurs de l’Université de Tokyo (Japon) a permis de décrire un nouveau métal d’origine spatiale : la tétrataénite. Les scientifiques avaient découvert un spécimen de seulement 40 micromètres de diamètreou l’épaisseur d’un cheveu.
Le métal en question possède une structure tétragonale composée de taénite. Cependant, cet alliage apparaît lorsque le nickel se combine au fer. Il faut aussi savoir que la tétrataénite est semblable aux terres raresces métaux indispensables à la fabrication de plusieurs technologies comme les infrastructures d’énergies renouvelables, les smartphones, les batteries, les véhicules électriques, les sous-marins nucléaires et les avions de combat.
Une possible révolution dans le secteur
En 2022, des chercheurs de l’Université de Cambridge (Royaume-Uni) ont publié un communiqué de presse faisant état d’un nouveau développement concernant la tétrataénite. La professeure de science des matériaux Lindsay Greer et son équipe affirment avoir synthétisé ce métal en laboratoire. Plus précisément, les scientifiques ont obtenu un métal proche de la tétrataénite en transportant certains matériaux à une température de 1443°C. Le métal en question possède des propriétés magnétiques proches de celles des terres rares comme le dysprosium, le praséodyme et le néodyme.
Il est possible qu’un jour, cette tétrataénite de laboratoire remplace les terres rares pour alimenter nos appareils. Que pourrait alors représenter une révolution dans le secteur. Alors que la demande en terres rares ne cesse d’augmenter, un pays se démarque clairement en termes de production : la Chine. Ce pays produit en réalité 70 % des terres rares mondiales. Cependant, elle a a récemment réduit ses exportations aux États-Unis et en Europe en réponse aux limitations de certaines puces et composants électroniques.
Ainsi, outre la possibilité de limiter l’extraction des terres rares et leurs risques pour l’environnement, la fabrication de tétrataénite en laboratoire pourrait rebattre les cartes dans ce secteur d’un point de vue économique et géopolitique. L’avenir nous dira donc si une production à grande échelle est possible dans une perspective de démocratisation.
La possibilité de produire de la tétrataénite en laboratoire présente également des avantages écologiques considérables. En réduisant notre dépendance à l’extraction des terres rares, une production synthétique à grande échelle contribuerait à minimiser l’impact environnemental lié aux activités minières destructrices, souvent situées dans des régions écologiquement sensibles. La fabrication de ce métal pourrait ainsi contribuer à un modèle plus durable et éthique d’approvisionnement en matériaux critiques, tout en répondant aux exigences croissantes des technologies modernes.