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Ce fabricant chinois change d’avis et ne construira pas d’usine en Italie

Ce fabricant chinois change d’avis et ne construira pas d’usine en Italie

L’Europe s’apprête à prendre une décision historique sur les véhicules électriques chinois, tandis que Pékin appelle ses constructeurs à la prudence.

Les discussions entre la Chine et l’Union européenne sur les tarifs applicables aux voitures électriques chinoises touchent à leur fin et une décision finale est attendue le 30 octobre.
Alors que les constructeurs chinois redoublent d’efforts pour pénétrer le marché européen, Pékin semble pousser pour ralentir cette expansion, en suggérant à ses constructeurs de protéger leurs technologies.

Les enjeux d’une décision européenne attendue

Le 30 octobre, les autorités européennes devront se prononcer sur une question cruciale : s’il faut ou non imposer des droits de douane sur les voitures électriques importées de Chine. Derrière cette décision se cachent des enjeux économiques majeurs, tant pour l’Union européenne que pour la Chine.
Depuis plusieurs mois, des discussions tendues ont lieu entre Bruxelles et Pékin pour trouver un compromis qui, idéalement, préserverait les intérêts de chacun sans nuire aux efforts de décarbonation et d’innovation de l’industrie automobile mondiale.
De sources anonymes, Bloomberg révèle que des discussions sont toujours en cours pour trouver des alternatives aux taxes douanières qui pourraient pénaliser les constructeurs chinois. La Chine, bien que leader incontesté sur le marché des véhicules électriques, semble se montrer prudente. La montée en puissance de ses marques comme BYD, NIO et XPeng sur les marchés internationaux a fait des vagues, notamment en Europe où les fabricants locaux subissent la pression d’une concurrence redoutable et bien organisée.
Ce revirement de la Chine, qui incite désormais ses constructeurs automobiles à ralentir leur croissance en Europesoulève plusieurs questions. Cette directive, bien que non officielle, s’accompagne de recommandations précises, notamment celle de protéger les technologies chinoises en diversifiant la production vers d’autres régions du monde. Cette décision suggère une réorientation stratégique de Pékin, cherchant à maintenir son avance technologique tout en limitant les risques économiques et politiques liés à une présence trop rapide en Europe.
Cet été déjà, le ministère chinois du Commerce a adressé un message clair à ses constructeurs automobiles : il est crucial de sécuriser le savoir-faire technologique. Pékin, soucieux de ne pas voir son avance gaspillée, a recommandé la délocalisation d’une partie de la production vers l’Asie du Sud-Est, l’Amérique du Sud et le Moyen-Orient.
Une mesure qui viserait à diversifier les marchés et à réduire la dépendance vis-à-vis des marchés occidentaux, tout en répondant à la demande croissante d’autres régions en pleine expansion.

Message reçu à Dongfeng

Le constructeur Dongfeng Motor Group Co. par exemple, a gelé ses projets de construction d’une usine automobile en Italie. Cette décision serait une réponse directe à l’avertissement des autorités chinoises.
Malgré plusieurs mois de négociations entre les autorités italiennes et le groupe chinois, et les efforts soutenus de personnalités politiques italiennes comme le ministre de l’Industrie, Adolfo Urso, l’entreprise semble vouloir suspendre ses projets européens. Les répercussions de cette décision sont graves. L’Italie, qui a vu dans cet investissement une opportunité de redynamiser son industrie automobile, risque de subir un sérieux revers.
Cette réorientation de Dongfeng est un coup d’arrêt brutal à un projet qui semblait pourtant prometteur. L’attente autour de la décision de l’UE sur les droits de douane est d’autant plus grande qu’elle pourrait avoir une influence durable sur les échanges sino-européens dans le secteur automobile. Si Bruxelles opte pour une augmentation des droits de douane, les constructeurs chinois pourraient reconsidérer leurs plans, préférant investir sur d’autres marchés moins restrictifs.
Cette situation complexe est symbolisée par le constructeur Chongqing Changan Automobile Co, qui a annoncé le report de son lancement européen prévu à Milan. Alors que les préparatifs de cet événement étaient en cours, le groupe chinois a préféré tergiverser face à l’incertitude ambiante.

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