Divertissement

« Ce côté fou représentait bien Paris », confie Madame Monsieur, qui débriefait la playlist de la cérémonie.

Lady Gaga vêtue de plumes sur les quais de Seine. Aya Nakamura en feat avec la Garde républicaine. Gojira pendu à la Conciergerie et un Philippe Katerine bleu et nu en Dionysos. Sans oublier le grand retour de Céline Dion après quatre ans d’absence, en transe au premier étage de la Tour Eiffel. Pouvait-on rêver plus belle cérémonie d’ouverture des JO de Paris ? « Grandiose », « sublime », « chef-d’œuvre »… Le show de près de quatre heures conçu par le metteur en scène Thomas Jolly a été salué autant pour son éclectisme que son audace. Une direction artistique et une programmation musicale de haut vol.

« C’est une cérémonie qui fera date », a déclaré 20 minutes le groupe Madame Monsieur, représentant français de l’Eurovision en 2018 et qui connait l’éclectisme musical pour avoir travaillé avec des artistes de tous horizons. C’était un pari extraordinaire et ils ont mis la barre très haut. Pendant des années, on a tellement entendu dire que nous ne serons pas prêts et finalement, on se rend compte que nous sommes capables d’organiser des événements comme celui-ci.

Un programme quatre étoiles

Il faut dire que la programmation était à la hauteur des attentes. A commencer par la présence de Lady Gaga, dont la présence était annoncée depuis quelques jours. La chanteuse américaine est apparue en tout début de soirée sur les quais de Seine, dans une séquence cabaret en hommage à notre Zizi Jeanmaire nationale. « On ne l’a pas mise sur une scène au milieu d’un stade, mais sur un bout de quai, là où tous les musiciens viennent jouer de la guitare le samedi soir, note Jean-Karl de Madame Monsieur. Elle s’est vraiment mise dans l’ambiance de la cérémonie et j’ai trouvé ça courageux. »

Autre moment immanquable, le grand retour de Céline Dion. Attendue depuis plusieurs jours pour être l’un des grands noms de cette soirée, il a fallu attendre le tout dernier moment pour la voir apparaître sur la Tour Eiffel et chanter L’hymne à l’amour d’Edith Piaf. Difficile de ne pas verser une petite larme devant ce final. « C’est difficile de faire mieux que ça en termes d’émotion, de beauté, de sentiments, voire de clichés », souligne la chanteuse de Miséricorde.

Du métal à l’électro

La cérémonie a été ponctuée de séquences fortes et hautement symboliques – la Révolution française revisitée, le pied de nez d’Aya Nakamura à Aznavour, la Marseillaise au sommet du Grand Palais – tout en faisant la part belle à la richesse musicale française.

Durant les quatre heures de la cérémonie, on a pu entendre de grands tubes de variété, de classique avec le pianiste Alexandre Kantorow mais aussi de rap avec l’artiste Rim’K. La soirée a également mis à l’honneur la musique électronique comme l’eurodance ou encore le tube planétaire disco Surnaturel de Cerrone. « C’est super de représenter ce qui fait la force de la culture, des gens d’horizons différents qui construisent ensemble ce qui fait la France. Je trouvais que ça représentait bien Paris aussi, ce côté un peu chaotique, ça part dans tous les sens mais où au final chacun a sa place », note Jean-Karl.

Particulièrement réussie, la prestation de Gojira, accrochée à la Conciergerie et accompagnée par la chanteuse lyrique Marina Viotti, a scotché les spectateurs à leurs sièges. Un coup de projecteur notable pour cette star du métal encore peu connue du grand public. « J’ai des amis qui m’ont écrit en me disant « mais c’est qui ce groupe de rock » ? Certes, Gojira est le plus grand groupe de métal français qui tourne dans le monde, mais ils ont gagné des Grammys… C’est un immense groupe. C’est aussi formidable de permettre aux Français eux-mêmes de découvrir un peu ce qui fait la renommée de la France à l’international », explique la chanteuse de Madame Monsieur.

Un pari risqué mais payant

Enfin, la cérémonie imaginée par Thomas Jolly a aussi été un immense défi technique : concerts et performances sur les toits de Paris, sur les quais, sur l’eau, dans les airs… On pense aussi au piano enflammé de Juliette Armanet et Sofiane Pamart sur un minuscule bateau. « C’est complètement fou. L’Eurovision est un immense show musical mais tout est au même endroit et on peut répéter longtemps avant. Pour cette cérémonie d’ouverture, techniquement c’est extraordinaire ce qu’ils ont réussi à faire. C’était un pari et il a été payant », confie Jean-Karl.

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Il salue également la prise de risque des artistes : « jouer dans ces conditions, c’est aussi se mettre dans l’inconfort. Il y a eu beaucoup de playback, mais c’est normal. Bravo à eux car c’était quand même un peu risqué. » Sans parler de la pluie, invitée surprise de la soirée, qui n’a sans doute pas facilité la tâche des techniciens et des artistes. Mais on retiendra surtout le sourire malicieux de Lady Gaga, le regard larmoyant de Céline Dion et la performance improbable de Philippe Katerine.

Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
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