faut-il craindre une nouvelle vague ?
Urgences, SOS médecins, médecine générale… les derniers chiffres rappellent que nous n’en avons pas encore fini avec le COVID-19.
Les visites aux urgences pour suspicion de COVID-19 sont en hausse de 52% sur une semaine dans toutes les tranches d’âge, selon le dernier bulletin de Santé publique France, notamment chez les moins de 15 ans (+123%).
La tendance est similaire chez SOS Médecins (+ 51 %), avec plus de 1 500 consultations pour suspicion de COVID-19 en sept jours (de 995 à 1 507 actes du 3 au 10 juin), notamment chez les plus de 75 ans (+ 85 %) et ceux de moins de 2 ans.
Selon le dernier bulletin du réseau Sentinelle (du 03/06/2024 au 09/06/2024), le taux d’incidence des cas de COVID-19 vus en consultation de médecine générale pour une infection respiratoire aiguë a été estimé à 26 cas pour 100 000 habitants. , soit 17 274 nouveaux cas.
Sous réserve de consolidation des données, ce rythme est stable par rapport à la semaine précédente, et se situe à un faible niveau d’activité. Un autre indicateur provient de l’analyse microbiologique des eaux usées en France, révélant une concentration accrue du virus SARS-CoV-2.
Si cette reprise épidémique reste modeste, la situation est sous surveillance. L’« effet Taylor Swift » – la propagation du virus après les concerts du chanteur en mai dernier à La Défense Arena Paris – où de nombreux « Swifties » ont posté des vidéos sur TikTok et Instagram avec des tests positifs au COVID-19, rappelle que le risque de clusters est toujours présent. présent.
Pourquoi cette augmentation des cas de COVID-19 ?
Plusieurs hypothèses sont avancées. Le premier est une diminution de la protection immunitaire. La seconde est la possible évasion du vaccin, qui reste à prouver.
La souche majoritaire en France actuellement est un sous-variant appelé JN1, dérivé d’Omicron, en circulation depuis 2022. Une nouvelle sous-lignée appelée KP.2 gagne du terrain, notamment aux États-Unis et en Espagne.
Dans une analyse de risque publiée il y a quelques jours sur les variants émergents du SARS-CoV-2, Santé publique France et le Centre national de référence des virus des infections respiratoires (Lyon) ont déclaré que « la sous-lignée KP. 2 de JN.1 pose question en raison de sa propagation rapide dans certains pays (dont la France) et de son profil génétique.
Il semble avoir un gain pour échapper à l’immunité mais une réduction de son pouvoir infectieux, limitant ainsi potentiellement sa diffusion et sa gravité (données in vitro à confirmer par des études réelles).
Les autorités sanitaires, comme la FDA (Food and Drug Administration) et l’EMA (Agence européenne des médicaments), recommandent d’adapter les vaccins au JN.1 pour les campagnes de vaccination 2024/2025 afin de mieux cibler les variants en circulation.
Vaccins et port du masque en cas de promiscuité
Même s’il est encore trop tôt pour parler de nouvelle vague, avec l’Euro de football, l’arrivée des Jeux Olympiques et les millions de visiteurs, plusieurs précautions s’imposent.
Déjà, la campagne de rappel vaccinal du printemps qui concernait les personnes âgées de 80 ans et plus, ou immunodéprimées, celles des EHPAD ou des unités de soins de longue durée, ainsi que les personnes fragiles, et qui s’est terminée il y a quelques jours, pourrait être prolongée.
De manière générale, de nombreuses personnes à risque de formes graves n’ont pas été vaccinées lors de la dernière campagne. Il faut aussi renouer avec les bons réflexes pour limiter la propagation du virus : les gestes barrières, le port du masque dans les espaces fermés et très fréquentés et le renouvellement fréquent de l’air dans les logements.
Et à ceux qui présentent des symptômes : portez un masque et évitez tout contact avec les personnes les plus vulnérables pour éviter la transmission.