A peine présentée et commercialisée, la voiture électrique Xiaomi SU7 se vend comme des petits pains chauds en Chine. Mais comme Tesla à ses débuts, Xiaomi perd (beaucoup) d’argent à chaque voiture vendue. Pourtant, tout semble sous contrôle pour le constructeur qui vise avant tout des bénéfices positifs.
Le Xiaomi SU7 est la nouvelle star des voitures électriques en Chine. Personne ne sait s’il arrivera un jour sur nos routes, mais dans son pays, la berline électrique est déjà sur le marchéet le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il attire les foules.
En fait, les magasins Xiaomi où vous pouvez le voir sont pris d’assaut et le carnet de réservation est déjà plein à craquer, avec pas moins de 88 898 pré-réservations avec acompte en seulement 24h. Toutes les pré-réservations ne donnent pas lieu à une commande, mais Xiaomi a déjà annoncé 40 000 ventes réelles. C’est énorme.
Un prix avantageux pour des services tout aussi excellents
Mais pourquoi un tel enthousiasme ? La raison est plutôt simple et, comme chez Tesla, un argument fait mouche : le prix. Alors évidemment, le prix doit être corrélé à une certaine qualité, et c’est d’ailleurs ce qui plaît aux clients, le rapport qualité prix. Le Xiaomi SU7 commence à partir de 27 650 euros et monte jusqu’à 38 400 euros.
Même pour le marché chinois, où les prix des voitures électriques sont parfois 50 % inférieurs à ceux d’ici, cela reste une bonne affaire, surtout compte tenu des services proposés. A ce prix, sans grande surprise et compte tenu de la voiture, Xiaomi perd de l’argentcomme Tesla au début ou même Nio.
Selon certains analystes, les pertes causées par Xiaomi avec ce modèle s’élèveraient à environ 530 milliards d’euros si la marque produisait 60 000 véhicules cette année. Cela nous donne donc une perte d’environ 8.900 euros par voiture. Ce ne sont que des estimations pour le moment, mais quand on voit que Nio a perdu jusqu’à 33 000 euros par voiture vendue, ou encore Lucid environ 350 000 euros par modèle vendu, on a du mal à imaginer qu’avec une telle voiture, Xiaomi ne perdra qu’à peine 10 000 dollars. par véhicule vendu. Environ 8 900 euros par voiture, selon Reuters.
Une voiture qui a coûté cher à concevoir
D’autant que le constructeur ne s’est associé à aucune autre marque pour développer son produit. La plateforme Modena a été entièrement conçue par Xiaomi, et quand on sait que le développement d’une plateforme coûte plusieurs centaines de millions d’euroson peut logiquement se demander si la firme chinoise ne perd pas encore de l’argent.
Cette plateforme accueille également une batterie d’une capacité allant jusqu’à 150 kWh, offrant une autonomie allant jusqu’à 1 260 kilomètres selon le cycle chinois CLTC. Sous le cycle WLTP, un peu plus sévère, l’autonomie reste impressionnante et devrait avoisiner les 1 100 km. Cette version finale n’a pas encore été présentée.
Le SU7 est équipé d’une batterie CTB (cell-to-body), comme BYD, intégrant des cellules LFP (lithium-fer-phosphate) dans le châssis. Cela permet non seulement d’économiser de l’espace, mais renforce également la structure. Deux capacités de batterie seront disponibles pour les modèles « entrée de gamme » disponibles aux tarifs indiqués ci-dessus : respectivement 73,6 et 101 kWh offrant une autonomie allant de 668 à 800 kilomètres selon le cycle CLTC.
De manière générale, si le produit est bon et répond aux attentes des clients, Xiaomi gagnera de l’argent par d’autres moyens et à plus long terme. La Bourse a déjà décollé avec le lancement de la voiture, tandis que d’autres produits de grand volume (on parle notamment d’un SUV d’ici la fin de l’année) pourraient bien permettre au constructeur de gagner rapidement de l’argent, comme le Model 3 et le Model Y a rendu cela possible avec Tesla.