Patrick Martin estime que l’équilibre des efforts promis par le gouvernement pour l’assainissement des finances publiques n’est pas respecté, et prône une hausse de la TVA accompagnée d’une baisse des cotisations sur les salaires.
UN « budget récessif ». Le président du Medef Patrick Martin dénoncé dans les colonnes de parisien ce samedi 16 novembre, le projet du gouvernement pour les finances publiques à l’horizon 2025 et préconisait la mise en place d’un « TVA sociale »avertissant qu’avec les augmentations d’impôts prévues, les entreprises françaises risquaient de moins embaucher et de supprimer des emplois.
« Si l’on cumule les 4 milliards d’euros de baisses de charges, les 2,5 milliards d’euros transférés de l’assurance maladie vers les complémentaires santé – et donc vers les entreprises -, les 1,5 milliards d’euros d’économies sur les aides à l’apprentissage, cela fait 8 milliards d’euros. euros de coûts de main d’œuvre. Ce qui correspond aux salaires bruts annuels moyens de 300 000 salariés.il croit. Et pour prévenir que « Si les entreprises n’ont plus cet argent, elles embaucheront inévitablement moins, supprimeront des emplois si nécessaire et ne pourront pas augmenter les salaires autant qu’elles le souhaiteraient. »
« L’écart va se creuser avec les Etats-Unis »
En comparant le « surtaxe » sur les grandes entreprises en France « la réduction à 20% du taux de l’impôt sur les sociétés » annoncé par le président élu américain Donald Trump, il estime que « l’écart (…) va encore se creuser avec les Etats-Unis ». « Entre hausses d’impôts et création d’emplois, il faut choisir. Tel qu’il est écrit, ce budget est récessif”dit le leader de l’organisation patronale dans un discours qui tranche avec la position précédemment affichée sur le budget, selon laquelle les entreprises étaient prêtes « contribuer à l’effort de guerre ».
« Le gouvernement avait promis un équilibre des efforts : un tiers venant des contribuables, y compris des entreprises, et deux tiers d’une réduction des dépenses structurelles de l’État. En réalité, dans le projet actuel, c’est tout le contraire. (…) Les conditions ne sont donc pas réunies”il croit.
« Manque de courage » sur les retraites
Il préconise plutôt un « TVA sociale » : « pourquoi ne pas penser à réduire les cotisations sur les salaires et augmenter la TVA d’un point, sauf bien sûr sur les produits essentiels ». « Cela rapporterait environ 10 milliards d’euros à l’Etat et aurait le mérite de réduire le coût du travail et d’augmenter le salaire net de tous les salariés. De plus, la TVA s’applique aux importations mais pas aux exportations. Ce qui favorise la compétitivité française »ajoute Patrick Martin.
Les sénateurs centristes, force importante de la majorité au Sénat, ont proposé la semaine dernière d’augmenter la TVA et le temps de travail lors des débats budgétaires. «Pour rééquilibrer l’effort»Patrick Martin suggère également «faire un autre arbitrage entre retraités et actifs»croyant que « Le Parlement a manqué de courage politique » sur l’indexation des pensions à l’inflation.