Neuilly-sur-Seine (92) regorge de « bastides » cachées des regards sur des chemins privés. Mais des demeures plus rares et atypiques, en plein cœur de la ville, peuvent attiser la curiosité. C’est le cas d’un atelier d’artiste en duplex, aux derniers étages d’un immeuble de quatre étages. « Je suis revenu à Neuilly uniquement pour ce lieu magique», raconte avec émotion Marie-Claude, à la Figaro.
Si l’endroit estmagie» pour cette septuagénaire, c’est parce qu’elle y est attachée depuis plus de 40 ans. « Mon arrière-grand-père acheta, en 1874, les deux premiers étages qui constituaient un ancien hôtel particulier. Puis il travailla, en 1890, à créer les deux suivants. Il y installe notamment son atelier de peinture et de gravure où il reçoit les conservateurs des plus grands musées car il stockait les tableaux de son père, Paul Huet. J’ai quitté Paris pour m’y installer en 1981 car je me souvenais que mon grand-père m’avait dit un jour qu’il aimerait que j’y habite.», poursuit Marie-Claude.
Les plus grands musées s’y sont retrouvés
L’atelier de son arrière-grand-père est aujourd’hui devenu la pièce principale de cette demeure de 201 m² habitables. Avec une hauteur sous plafond exceptionnelle de près de 6 mètres. L’entrée se distingue par son escalier à deux volées de marches. L’une dessert une cuisine dînatoire aux carrelages d’origine et l’autre, à une terrasse de plain-pied – rare pour les ateliers d’artistes – de 65 m² (!) le tout situé dans l’une des artères les plus prisées de Neuilly : le boulevard d’Inkermann où se trouve le On y trouve le Lycée Louis Pasteur, qui est aussi un collège. Un quartieragréable » parce que « vivant » Et « très calme» d’un coup, aux yeux du propriétaire. « CCe type de bien est plus courant à Paris mais à des prix beaucoup plus élevés», souligne Jacques Carpentier, directeur de l’agence Daniel Féau à Neuilly.
L’ensemble a besoin d’une belle rénovation mais « le potentiel est extraordinaire une fois qu’on donne à ce duplex un style plus moderne», selon l’agent immobilier en charge de la vente. « Tout est à refaire mais sans changer les plans ni recouper certaines parties. La cuisine est charmante, la réception traversante est/ouest. L’adresse est belle, le secteur « plein Pasteur » (collège et lycée) »estime Jacques Carpentier. En vente depuis un mois, l’atelier de l’artiste est coté 4,1 millions d’euros. « Face à la même proposition, je choisirais des acquéreurs qui acceptent de conserver l’âme de cette demeure qui a vécu plusieurs vies au fil des siècles mais toujours liée au domaine artistique.», prévient Marie-Claude.
Autrefois tenté par un retour dans le Marais à Paris, cet amateur d’art contemporain a préféré séjourner à Neuilly, une ville «beaucoup plus vivant (que par le passé) », « très végétalisé» et parce que l’ambiance dans la capitale n’est plus la même qu’il y a quelques décennies. « Neuilly est la ville où je suis né, la ville de ma famille et de mes amis. Le Marais est trop bruyant, sale et bohème : il y a trop de magasins de mode et moins de nourriture», compare Marie-Claude, une élue très impliquée à Neuilly. Et mère généreuse. Une partie de la vente de son duplex sera reversée sous forme de dons à ses enfants. « Ils ont besoin de moi pour les aider. C’est fondamental pour moi ! J’apprécie la chance que j’ai eu d’hériter d’une telle propriété à seulement 28 ans.», conclut cette mère de trois enfants.
