Cazeneuve, Bertrand… Pourquoi Macron les reçoit-il et comment expliquer sa lenteur à nommer un Premier ministre ?
Louis de Raguenel, édité par Ugo Pascolo / Crédits photos : ALAIN JOCARD / POOL / AFP
Le président de la République Emmanuel Macron reçoit ce lundi à l’Élysée Bernard Cazeneuve et Xavier Bertrand, avant de s’entretenir avec les anciens présidents Hollande et Sarkozy. Plus de 50 jours après la dissolution de l’Assemblée nationale, la France est toujours sans gouvernement, une lenteur inédite qui ne doit rien au hasard.
Bernard Cazeneuve, Xavier Bertrand, François Hollande, Nicolas Sarkozy… Plus de 50 jours après la dissolution de l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron cherche toujours le nom de Matignon et poursuit ses pourparlers ce lundi. Et si tout le monde dans la classe politique espère que l’issue est proche, il y a deux interprétations possibles à la lenteur du président à nommer son nouveau Premier ministre.
Diviser la droite… et la gauche
Première interprétation possible, Emmanuel Macron continue de tenter de brouiller les pistes en recevant Xavier Bertrand, qui incarne la droite sociale, pour tenter de diviser la droite. Puis, en recevant l’ancien Premier ministre de François Hollande, Bernard Cazeneuve, issu de la gauche régalienne, pour tenter de fracturer la gauche. Tous deux ont l’avantage de parler au-delà de leur couleur politique. Mais aucun des deux n’a aujourd’hui l’assurance de ne pas être renversé par une motion de censure.
Pour Bernard Cazeneuve, par exemple, les écologistes et les Insoumis ont déjà annoncé qu’ils le censureraient. LFI n’a pas oublié que l’ancien Premier ministre les avait qualifiés de «parti des insultes». Ils n’ont pas non plus pardonné la mort du militant d’ultra-gauche Rémi Fraisse, lors de l’évacuation de la ZAD de Sivens.
Montrer qu’il reste le maître des horloges
Deuxième interprétation possible, Emmanuel Macron cherche encore un autre profil, un grand maire, comme David Lisnard, le maire de Cannes. Dans ce cas, le président veut montrer qu’avant d’annoncer son choix, il a reçu tout le monde, les candidats putatifs, les anciens présidents de la République ainsi que tous les groupes politiques. Une manière de montrer clairement qu’aucun d’entre eux n’a réussi à proposer un choix crédible et qu’une fois encore, il reste le maître des horloges… et des nominations.
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