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Cazeneuve, Bertrand ou la surprise Beaudet pour Matignon ?

Cazeneuve, Bertrand ou la surprise Beaudet pour Matignon ?


Vers une résolution pour Matignon ? « L’idée générale est de voir si les hypothèses Cazeneuve et Bertrand sont viables au regard du critère de stabilité », explique un proche du président de la République. Avant de prévenir qu’il « peut bien sûr avoir d’autres noms en tête ». Lundi matin, le nom du président du Conseil économique, social et environnemental, Thierry Beaudet, ancien dirigeant mutualiste, a commencé à circuler dans l’hypothèse d’un profil moins politique. Le chef de l’Etat s’est déjà entretenu avec lui dans le cadre de ses précédentes discussions institutionnelles, a précisé son entourage.

D’autres discussions sont prévues dans l’après-midi

Ouvrant les consultations de lundi, présentées comme les dernières, Bernard Cazeneuve est resté une heure et quinze minutes à l’Élysée, accompagné jusqu’au vestibule par M. Macron qui l’a embrassé sur la joue avant de monter dans sa voiture, ont constaté des journalistes de l’AFP. Le président et l’ancien Premier ministre socialiste se connaissent bien et entretenaient une relation de confiance au début de la présidence de François Hollande.

Emmanuel Macron a également reçu son prédécesseur socialiste, qui n’aurait pas dû le dissuader de nommer Bernard Cazeneuve. Contrairement à Nicolas Sarkozy qui est arrivé à 12h15 dans un va-et-vient très politique, et qui prône lui-même un Premier ministre de droite.

Dans le cadre de ces consultations, huit semaines après les législatives qui ont abouti à une Assemblée nationale sans majorité, des discussions sont également prévues dans l’après-midi avec des dirigeants de son camp, dont le président du MoDem François Bayrou. Et même avec d’autres forces politiques, avant un rendez-vous à Matignon qui pourrait avoir lieu mardi.

Un profil moins politique ?

Autrefois privilégiée, l’option Cazeneuve semble donc moins évidente à la veille de la décision. « Bernard Cazeneuve n’est pas demandeur, mais s’il le fait, c’est par devoir et pour éviter des difficultés supplémentaires au pays », a indiqué dimanche son entourage.

Emmanuel Macron cherche un Premier ministre qui ne puisse pas être immédiatement censuré à l’Assemblée nationale. C’est en mettant en avant cette raison qu’il a rejeté la candidature de Lucie Castets, présentée par les partis du Nouveau Front populaire (LFI-PS-Ecologistes-PCF), alliance de gauche arrivée en tête des législatives. L’ancien Premier ministre socialiste pourrait bénéficier du soutien tacite d’une partie au moins des socialistes, en plus de celui du camp présidentiel et d’une partie de la droite.

Le chef du PS, Olivier Faure, est resté très réservé lundi, concédant seulement qu’il « y réfléchirait » si M. Cazeneuve « obtenait l’abrogation » de la réforme des retraites. Mais il a dit craindre d’être « en réalité prisonnier d’une majorité, d’une coalition, celle d’Emmanuel Macron ». Ce dernier veut que son « bloc central » fasse partie de la future majorité, et s’inquiète de voir son bilan détricoté, lui qui est arrivé à l’Élysée il y a sept ans précisément pour tourner la page du hollandisme et plus largement de ce que la Macronie appelait dédaigneusement « le vieux monde ». « Il faut inventer une troisième forme de Ve République : ni coalition, ni cohabitation », plaide son entourage.

Ministre de l’Intérieur lors des attentats de 2015, puis Premier ministre durant les derniers mois du quinquennat de François Hollande, M. Cazeneuve, 61 ans, a quitté le PS en 2022, farouchement opposé à l’alliance avec LFI.

Macronistes « défroqués »

« Il appartient au vieux monde du hollandisme, dont nous voulons tourner la page », a répété sans surprise la cheffe de file des députés insoumis, Mathilde Panot, lundi sur France 2.

Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France, patron du parti de droite Les Républicains âgé de 59 ans, sera reçu à 15h30. Il n’a pas caché que le poste l’intéressait et l’ancien président Sarkozy a jugé que ce serait « un bon choix ». Mais ce partisan d’une droite gaulliste et sociale n’a pas le soutien des dirigeants LR, Laurent Wauquiez en tête, qui veulent arriver comme adversaires à la présidentielle de 2027 et refusent toute coalition ou participation au futur gouvernement.

Pour le député Rassemblement national Jean-Philippe Tanguy, MM. Cazeneuve et Bertrand « sont des macronistes plus ou moins défroqués ». Si le parti d’extrême droite ne censurera peut-être pas immédiatement un nouveau Premier ministre, il le fera « probablement » au moment du budget, a-t-il ajouté sur TF1.

L’impopulaire retraite à 64 ans sera l’un des sujets sensibles à aborder. Pourquoi pas un « gel » de la réforme et de nouvelles discussions avec les syndicats, plutôt qu’une abrogation pure et simple, a suggéré dimanche le député PS Jérôme Guedj. Le temps presse pour un nouveau gouvernement car le budget 2025 doit être soumis au Parlement au plus tard le 1er octobre.

europe1 Fr

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