Catherine Hiegel explique son témoignage contre Richard Berry, accusé de violences conjugales
Le visage est fermé, le texte fait froid dans le dos. Face à l’objectif du photographe Marc Melki, l’actrice Catherine Hiegel tient dans ses mains un grand bloc-notes sur lequel est écrit en majuscules : « Il m’a cogné la tête contre l’évier. Cousu au niveau de l’arceau, plusieurs claquements. La dernière, enceinte de sept mois, m’a fait exploser le tympan. Coline se retourne dans mon ventre. Condamné à une césarienne. Je n’ai pas déposé de plainte. Je l’ai quittée !! » Avec cette image – publiée jeudi 23 mai sur le compte Instagram Après les violences, titre du travail photographique réalisé par Marc Melki, et largement relayé sur les réseaux sociaux -, c’est la première fois que l’ancienne sociétaire de la Comédie-Française, âgée de 77 ans, témoigne publiquement des violences conjugales qu’elle a subies en 1976, tout juste avant la naissance de sa fille, Coline Berry-Rojtman.
Le « il » dans son texte désigne Richard Berry, son ancien compagnon, père de Coline. « J’ai pris cette photo pour ma fille, je ne supporte plus l’attitude de son père et de Jeane Manson »explique à Monde Catherine Hiegel. L’affaire Richard Berry éclate en février 2021 dans les colonnes de Monde. La fille des deux acteurs révèle qu’elle a porté plainte contre son père pour « actes de viols ou d’agressions sexuelles incestueuses, et corruption de mineur ». Il décrit notamment « jeux sexuels » auquel elle a dû se soumettre durant son enfance, notamment en compagnie de sa belle-mère de l’époque, la chanteuse américaine Jeane Manson.
L’enquête visant l’acteur, qui a toujours nié avec force ces accusations d’inceste, a été classée sans suite le 31 août 2022 pour cause de prescription. Parallèlement, Jeane Manson poursuit Coline Berry-Rojtman pour diffamation. Sa plainte a abouti à une condamnation de son ex-belle-fille en première instance et en appel mais, le 5 décembre 2023, la Cour de cassation a annulé cette condamnation, estimant que la diffamation et l’atteinte à l’honneur de Jeane Manson n’étaient pas suffisamment qualifié et que le » la sincérité « de Coline Berry-Rojtman. L’affaire a été renvoyée devant la cour d’appel de Lyon, qui doit rendre sa décision le 17 juillet.
« Dans ces situations, on a honte »
En attendant, c’est sa mère qui parle. « C’est Coline qui m’a mis en contact avec le photographe Marc Melki »explique Catherine Hiegel, qui a toujours soutenu sa fille dans son combat contre son père. « Durant toutes ces années, je n’ai jamais fait de publicité sur ce que j’ai vécu, seuls mes amis étaient au courant, mais aujourd’hui j’ai peur pour Coline, devenue anorexique. Son père et Jeanne Manson ont dit des choses tellement horribles à son sujet, la traitant de mythologie et de menteuse. C’est pourquoi j’ai accepté de prendre la photo. Je suis récompensé car cela a fait du bien à ma fille, je l’ai rendue heureuse », confie-t-elle. Au cours de l’enquête sur MondeEn février 2021, l’actrice avait déjà fait état de violences physiques à son encontre de la part de son ex-compagnon, mais sans jamais entrer dans les détails. Interrogé alors par Le mondeRichard Berry avait reconnu les coups.
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