Catastrophes naturelles au Maroc : les leçons « politiques » à tirer, selon Nabil Benabdellah
La nature, une fois de plus, n’a pas épargné le Maroc. Alors que le pays s’apprêtait à commémorer le premier anniversaire de la
qui ont frappé la région d’Al Haouz en septembre 2023, de nouvelles inondations meurtrières ont endeuillé la
du pays. Ces
ont remis au premier plan la question cruciale de la gestion des catastrophes naturelles et des inégalités régionales en matière d’infrastructures. C’est dans ce contexte que Nabil Benabdallah, Secrétaire général de l’
» Avec sa franchise habituelle, l’ancien
n’a pas mâché ses mots pour dénoncer les carences persistantes dans certaines régions du Royaume.
Des inondations sans précédent : un révélateur de faiblesses structurelles
Le Fonds de développement régional : une promesse non tenue
M. Benabdallah n’a pas hésité à souligner les choix budgétaires qui ont conduit à cette situation. Selon lui, il est vrai que la priorités budgétaires ont souvent été orientés vers l’éducation, la santé ou couverture de sécurité socialemais cela ne doit en aucun cas justifier le choix d’abandonner certaines régions à leur sort. « On ne peut pas avoir un Maroc à deux vitesses : d’un côté, des régions dotées d’infrastructures modernes comme le TGV et, de l’autre, des régions où les routes sont difficilement praticables et les infrastructures quasi inexistantes », a-t-il insisté.
Reconstruction post-séisme : des progrès insuffisants
Cette sortie a également été l’occasion pour Nabil Benabdallah de revenir à la direction de après le tremblement de terreun an après la catastrophe qui a frappé la Région d’Al HaouzLe chef du PPS n’a pas caché sa déception face au rythme de la reconstruction, qu’il juge trop lent. « Notre intention n’a jamais été de profiter du malheur des gens pour de bons politiciens« Nous avons critiqué de manière objective et responsable », a-t-il insisté. M. Benabdallah a reconnu que des efforts avaient été faits, mais il a souligné que de nombreux problèmes persistaient. « Nous avons constaté que certaines familles n’avaient toujours pas reçu les subventions promises, et que certains permis de reconstruction tardaient à être délivrés », a-t-il déploré. Plus inquiétant encore, selon lui, est le fait que « plusieurs familles vivent encore sous des tentes ». Cette situation, un an après le séisme, est inacceptable aux yeux du secrétaire général de l’ONU PPSIl a appelé à une accélération de la mesures de reconstruction et un meilleur suivi des promesses faites aux populations sinistrées.
Vers une nouvelle approche du développement régional
Pour relever ces défis, Nabil Benabdallah appelle à une refonte en profondeur du politique de développement régional au Maroc. Il a souligné la nécessité d’une meilleure coordination des actions de l’Exécutif. « Ce que nous demandons, c’est un meilleur équilibre dans la gestion des régions, afin qu’elles soient mieux préparées à faire face à de tels événements », a-t-il expliqué. Pour M. Benabdallah, le développement régional passe nécessairement par des investissements massifs dans les infrastructures, notamment dans les zones les plus vulnérables.
Le Secrétaire Général du PPS a également souligné l’importance de respecter les spécificités locales dans la projets de reconstructionIl a ainsi appelé à « une véritable politique de développement régional qui donne la priorité aux zones rurales et montagneuses, tout en insistant sur la nécessité de respecter les normes écologiques et patrimoniales dans les projets de reconstruction ». Cette approche, selon lui, permettrait non seulement de réduire la Inégalités entre les régions, mais aussi pour renforcer la résilience du Maroc face aux catastrophes naturelles. « Nous ne pouvons pas simplement réagir après chaque catastrophe« , a-t-il déclaré. « Nous devons anticiper et préparer nos régions à faire face à ces défis. »
Un appel à l’action collective
Nabil Benabdallah a profité de cette occasion pour lancer une appel à l’action collectivePour lui, réduire les inégalités régionales et préparer le Maroc aux défis climatiques ne peut être l’affaire du seul gouvernement. « Nous avons besoin d’un effort collectif impliquant tous les acteurs de la société : le gouvernement, les collectivités locales, la société civile et le secteur privé », a-t-il souligné. Il a également insisté sur le rôle crucial que doivent jouer les partis politiques, y compris ceux de l’opposition, dans ce processus. « Notre rôle est d’alerter, de proposer et de suivre l’action du gouvernement », a-t-il rappelé.
M. Benabdallah a également souligné l’importance de la transparence et de la responsabilité dans la gestion des fonds destinés à la développement régional et la reconstruction. « Les citoyens ont le droit de savoir comment l’argent public est utilisé et quels sont les résultats concrets des politiques mises en œuvre », a-t-il déclaré. Enfin, le secrétaire général du PPS a appelé à une prise de conscience collective des défis posés par le changement climatique. « Les catastrophes naturelles que nous avons connues ces dernières années ne sont probablement qu’un début », a-t-il averti. « Nous devons agir maintenant pour préparer notre pays à la risques climatiques et les phénomènes extrêmes”.
lematin