Catastrophe. Après La Bérarde, un lac glaciaire ravage un village près de l’Everest
Voilà bientôt deux mois que le hameau de La Bérarde a été ravagé par une gigantesque crue torrentielle, provoquée en partie par un lac glaciaire. Eh bien, à l’autre bout du monde, le scénario semble s’être répété dans le village de Thame, situé non loin de l’Everest, côté népalais.
C’est du moins l’avis des experts et des autorités, selon certains. Le Katmandou PostIls attribuent l’inondation du village népalais de Thame, dans la vallée du Khumbu et non loin de l’Everest, à la même cause que celle qui a frappé La Bérarde en juin. Survenue vendredi 16 août, elle a détruit au moins 14 bâtiments, dont sept maisons. Le quotidien népalais affirme également qu’une école primaire et un dispensaire de quartier n’ont pas survécu, et que 135 personnes ont dû être déplacées.
Les lacs glaciaires, un danger inhérent au changement climatique
Ces lacs glaciaires d’altitude sont instables par nature. En octobre 2023, l’éclatement de l’un d’entre eux a provoqué la mort de 70 personnes dans le nord-est de l’Inde. Cette fois, ce n’est pas un mais deux petits lacs glaciaires qui ont apparemment coulé, comme en témoigne cette vidéo prise lors d’une reconnaissance en hélicoptère, et diffusée par les autorités locales.
Alors que la crue de La Bérarde avait charrié des tonnes de rochers, celle de la Thame était également chargée de boue. Cette catastrophe a notamment été provoquée par le recul des glaciers, qui favorise la formation de ces lacs.Centre international de développement intégré des montagnes (Icimod), Des centaines de lacs glaciaires formés par la fonte des glaciers sont apparus dans l’Himalaya. 2 070 sont situés au Népal, et des dizaines d’entre eux sont dangereux.
Un lieu de grande importance pour les Sherpas
Le village de Thame, d’où viennent de nombreux Sherpas, est l’endroit où Tenzing Norgay, le premier homme à avoir gravi l’Everest, a grandi avec la Néo-Zélandaise Hillary.
Pour Tenzing Chogyal Sherpa, analyste chez Icimod, cette inondation est un « rappel douloureux » de l’impact du réchauffement climatique. « Des millions de personnes dans les montagnes ne sont pas responsables des émissions de gaz à effet de serre mais subissent les conséquences catastrophiques de ces émissions de manière de plus en plus fréquente et grave », ajoute-t-il.